« Le sens de l’humour » de et avec Marilyne Canto. critique dvd

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le Sens de l'humour"

De : Marilyne Canto

Avec : Marilyne Canto, Antoine Chappey, Samson Dajczman, Jules Ritmanic, Jean-Marie Chappey

Sortie le : 01 juillet 2014

Distribution : Pyramide Vid�o

Durée : 85 minutes

Film classé : Tous publics

Nombre de DVD / Blu-Ray : 1

Une actrice qui ne fait que passer. Aussi furtive soit-elle, sa présence marque indéniablement l’écran. Une réalisatrice qui marque déjà son temps. Il y a sept ans, Marilyne Canto  balbutiait ses premières images sur un court-métrage «  Fais de beaux rêves » honoré de plusieurs prix, dont un César. Il est proposé en bonus. L’argument, la condition d’une jeune femme devenue veuve, elle le reprend avec encore de plus finesse et d’intelligence dans ce premier long-métrage «Le sens de l’humour » co-écrit avec Maud Ameline.

Le film typiquement français. De la psychologie avant toute chose dans le déroulé de cette histoire autobiographique que Marilyne Canto déroule avec un naturel passionnant. Elise est guide dans un musée parisien, Paul tient boutique aux Puces de Saint-Ouen. On les suit, au jour le jour, et puis par l’entremise d’une mise en scène familière,  on les accompagne dans leurs allées et venues.

La sortie de l’école  est peut-être le moment le plus important pour Elise qui retrouve son petit Léo, un gamin adorable et plein de tendresse pour sa mère qu’il sait malheureuse. Lui,l’est tout autant, mais la mort du papa, il la vit comme l’apprentissage que la vie lui réserve.

La caméra est souvent à distance, comme si elle ne voulait pas déranger ce trio qui va et vient, se défait au gré des circonstances, des petits coups de gueule passagers, et surtout de l’humeur d’Elise. Mère la tendresse, amante tigresse et puis caresse, «  si tu pouvais être un peu moins chiante » lui dit Paul avec une gentillesse déconcertante.

Tout est très bien vu, finement dit, par petites touches successives, comme «  Les Nymphéas » de Monet qu’Elise explique aux enfants. Marilyne Canto se prête au jeu de la reconstitution intime avec une pudeur et détermination, sans le pathos inhérent au sujet et à sa personnalisation.

Ce qui n’est pas forcément le cas dans le court-métrage où Antoine Chappey, jouait déjà l’amant transi. Un  comédien qui mériterait enfin de sortir du lot, avant que celui du jeune Samson Dajczman ne se révèle payant. Il est bluffant le gamin, tellement vrai, naturel lui aussi.

• « Fais de beaux rêves » (22 mn) César 2007 du court-métrage

Ce premier essai derrière la caméra en 2006 apparaît aujourd’hui comme un travail préparatoire à ce qui allait devenir «  Le sens de l’humour ». Le sujet est le même, mais Marilyne Canto le délaie beaucoup plus, notamment dans une scène entre elle et une amie qui découvre son veuvage. Ce que l’on ne voit pas dans le long métrage, à l’image de la séquence paternelle, un rien pathétique. Le temps aidant, la comédienne-réalisatrice a repensé l’argument.