Synopsis: Célia Barrett rencontre pendant des vacances à Mexico Mark Lamphere, qu'elle épouse aussitôt. Quelques jours plus tard, Mark, de retour chez lui, fait visiter a des invités une série de chambres où il a reconstitué des meurtres célèbres. Mais la chambre 7 reste close. Un jour, n'y tenant plus, Célia y pénètre...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Il faut oublier « Rebecca » d’Alfred Hitchcock , très présent dans cette histoire, pour ne donner libre cours qu’à cette dérive obsessionnelle d’un cinéaste qui sortait de son répertoire. Avec un personnage aussi emblématique qu’énigmatique (Michael Redgrave, très bien ), Fritz Lang sonde l’âme humaine, névrotique, torturée.
Mark est un homme qui aime profondément les femmes ; elles le lui rendent bien semble-t-il, même si leur parcours est jalonné de drames et de mystère.
Architecte, il a fait construire une aile de sa grande propriété dans laquelle il « collectionne », comme il dit des chambres particulières. Elles relatent toutes une scène de crime. L’ultime pièce demeure par contre interdite aux visiteurs. Un secret que tentera de percer sa seconde femme (Joan Bennet) . Elle connaît peu son mari rencontré lors d’un voyage au Mexique.
Elle ira de surprise en surprise sur la nature de cet individu dont la personnalité lui échappe autant qu’au spectateur. Il nous faut suivre les indices disséminés par les gens de la maisonnée, et les réflexions de ses proches : une sœur qui le couve comme une mère, un fils qui le déteste, une secrétaire qui l’épie.
La trame est posée pour fournir au réalisateur tous les composants tragiques d’un obscur destin, qui en appelle autant à Freud qu’à l’auteur de « Barbe bleue ». La fascination pour ce héros ne vient pas tant de sa névrose, que la manière dont il en fait une raison d’être. Et si malaise il y a, on le doit à l’innocence, à la virginité de l’héroïne, qui pénètre dans le cœur du mal, les yeux fermés, le sourire assuré.
L’oie n’est pas blanche, mais inconsciente. C’est toute la subtilité du personnage qui se fond dans un décor onirique, dépouillé à l’extrême, malgré l’opulence affichée dans les appartements de l’architecte. Fritz Lang réussit à en faire abstraction pour mettre en lumière une autre histoire. Presque éternelle et pourtant encore à vivre.
LES SUPPLEMENTS
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Joan Bennett : « La chose enrobée de cellophane » (11 mn). Christian Viviani a illustré la filmographie de l’artiste qui ne fut jamais une vedette populaire, trop délaissée dit-il par les studios, alors qu’elle privilégiait de son côté sa vie privée. Issue d’une famille d’artistes, (son père c’est Richard Bennet) « on la gâche en jeune première futile ».
Un manque d’enthousiasme de sa part, d’imagination pour les producteurs, avant que Fritz Lang ne la sauve de l’oubli. De nombreux films avec lui, dont « La chasse à l’homme », « La femme au portrait », « La rue rouge » ou « Les désemparés » de Max Ophuls « qui lui offre là son plus beau rôle ».
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« Pourquoi suis-je intéressé par le meurtre ? » par Fritz Lang (17 mn). « D’abord j’ai la chance de pratiquer une activité qui me permet d’en user pour divertir, pour créer une diversion » dit le réalisateur, qui remarque que le sujet intéresse des milliers de gens. « Le meurtre, l’idée du meurtre exercent une fascination latente ». Après quoi il développe le sujet avec un intérêt croissant pour sa démonstration : fascinant.
Review Overview
Le film
Les bonus
En sortant de ses sentiers battus, Fritz Lang réussit à nous imposer une patte à la Hitchcock, en y mettant son grain de sel particulier : tous les composants tragiques de l’obscur destin qu’il réserve à son héros, en appelle autant à Freud qu’à l’auteur de « Barbe bleue ». Dans le clair-obscur d’un décor trompeur, la dramaturgie se résume principalement à l’affrontement entre les deux époux. Mais insidieusement, Lang donne à son environnement une importance qui par la suite, par les indices déposés, deviendra capitale. On pense bien à sir Alfred…
Avis bonus
La carrière de Joan Bennet et le discours du maître sur la fascination du meurtre, ce n'est pas déplaisant
6 Commentaires
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