Synopsis: Elisabeth est droite, sérieuse et honnête. Le capitaine Neuville est lâche, fourbe et sans scrupules. Elle le déteste. Il la méprise. Mais en faisant de lui un héros d'opérette, elle est devenue, malgré elle, responsable d'une imposture qui va très vite la dépasser…
La fiche du film
Le film
« Ailleurs je ne suis rien, ici je suis capitaine » dit le fourbe et lâche Neuville…
Comme un retour aux sources. Le cinéma de Papa. Rappeneau à la rescousse et les clichés du genre. Je ne sais pas pourquoi Laurent Tirard exhume les costumes d’Empire pour une comédie en images comme on n’en fait plus.
Tirard a raison. Pour la nostalgie et le maintien des traditions. Notre septième art revendique aussi son Histoire dans la fantaisie du fantassin embourbé à Waterloo ou victorieux sur le Pont d’Arcole. Chaque fois revendiqué par un capitaine d’opérette qui à la première salve prend la poudre d’escampette.
Neuville sans panache, le revendique haut et fort. Son retour au bercail est un désastre qui passerait inaperçu si sa belle sœur « avortée » ne l’avait reconnu dans la dépouille d’un va nu pied.
Un retour qui devait passer inaperçu et dont l’intéressé n’attendait rien…
Elisabeth l’a pourtant enterré aux yeux de sa petite sœur, Pauline qui n’attendait que ses lettres. La promesse d’un vaillant soldat en partant au combat. Déserteur avant l’heure, il n’y eu jamais de combat, et encore moins de lettres.
Elisabeth se chargera de les écrire pour consoler Pauline dépitée qui, au retour de son ancien bien aimé, a trouvé chaussure à son pied. Ce qui ne l’empêche pas de regarder la semelle retrouvée histoire de compenser les maladresses d’un époux bien timoré (Christophe Montenez). Entremetteuse bien malgré elle, la grande sœur doit alors comploter avec son ex beau-frère qu’elle n’a jamais pu voir en peinture. Et la réciproque était vraie…
Imbroglios à répétitions pour une farce qui n’en finit pas et qui malgré ses reprises de bas de chaussettes prend rapidement tournure. Quiproquos de salon et crocs en jambe, la jeune femme, n’est jamais à court d’imagination pour faire tomber le fourbe, lâche et ignoble capitaine Neuville.
Mais malgré ses efforts, le héros s’en sort toujours avec les honneurs, au cours de scènes joliment inspirées par le réalisateur et son co-scénariste Grégoire Vigneron. Comme ce duel pitoyable et vraiment très drôle qui devrait le laminer à jamais (il ne comprend rien aux pistolets !). Ou la lecture des lettres qu’il n’a jamais écrites afin de se présenter comme l’imagine son entourage.
Dans un tel numéro d’acteur Jean Dujardin déclame avec gourmandise et bonheur des rôles bien divers ajustés à son talent. Mélanie Laurent le contient sans difficultépar quelques œillades et rigolades tout à fait ajustées. Mais le ton est paradoxalement très sérieux autour d’une palette de comédiens bien affûtés eux aussi. Comme Noémie Merlant en jeune femme comme il faut, mais pas toujours. A croquer !
Le film
Laurent Tirard qui est loin d’être ma tasse de thé m’offre un retour aux sources d’un certain cinéma en costumes qui a déserté nos plateaux depuis belle lurette. Avec une écriture qui ne révolutionne pas le genre, mais le dépoussière joyeusement, il donne l’occasion à Jean Dujardin de s’offrir un vrai costume de fantaisiste devant lequel Mélanie Laurent répond par salves et virevoltes du plus bel effet. On n'est parfois pas loin du Boulevard, on frôle le Vaudeville, voire la satire sociale (clin d’œil au système de magouille Madoff …) Mais non décidément Tirard a su avec son co-scénariste Grégoire Vigneron se défaire des clichés du genre pour rafraîchir l’époque et l’Empire. Salvateur pour nos zygomatiques.
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