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« Le Procès Goldman » de Cédric Kahn. Critique cinéma-dvd

  • 27 septembre 2023 en salle
  • DVD: 06 février 2024
  • 115 mn
  • Drame, Historique, Judiciaire
  • Avec Arieh Worthalter, Arthur Harari, Stéphan Guérin-Tillié
  • Studio :  Ad Vitam

Synopsis : Avril 1976, second procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence et devient l’icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman, jeune avocat, assure sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Insaisissable et provocateur, Goldman risque la peine capitale

Arieh Worthlter @prixlumieres du meilleur acteur 2024 + Cesar 2024

  • Le film

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

Un film de procès, un vrai, un cinéma au service de son sujet entièrement reconstruit dans le huis-clos d’une salle d’assise, qui prend l’Histoire à témoin, et la confronte à ses détracteurs.

Protagoniste turbulent, contesté, médiatique, dans son box, Pierre Goldman affiche sa révolte permanente. Pièce maîtresse évidente d’une telle rencontre, il en devient l’incontestable raison d’être d’une passion.

 

Celle de la vérité que recherchent juges et jurés dans ce tribunal exigu où Cédric Kahn ne plante ni décor cinématographique, ni dispositif scénographique, mais une logorrhée judiciaire rapportée avec justesse par un scénario ad-hoc.

Nous sommes au milieu des années soixante-dix, une série de braquages pour un peu d’argent, et deux morts qui font pencher la balance.

Pierre Goldman n’est qu’un minable tueur de pharmaciennes, il a été condamné pour ces faits, et le rejuger pour cette même histoire, lui permet de crier encore plus fort, son innocence, et sa haine envers la société française.

Un beau chahut dans le prétoire, aujourd’hui il serait vite réprimé

Arieh Worthalter, déjà repéré dans des rôles hors-normes, donne ici toute la démesure de son talent , et l’intensité humaine de son personnage. Il est magistral . A la caméra qui  capte ses moindres mimiques , ses silences, son regard de feu, Goldman  renvoie l’image d’un pays hachuré, où le blanc et le noir ne se confondent pas, où la religion parasite la réflexion.

Pour ces raisons, il est convaincu d’être son meilleur avocat. Me Kiejman son défenseur officiel a toutes les peines du monde à le convaincre d’adopter une argumentation qu’il contredit bien souvent.

Dans le rôle Arthur Harari conduit parfaitement sa plaidoirie, chaudement saluée par une partie de la salle que le juge à bien du mal à calmer. Mais nulle observation à son égard ou menace de quitter la salle.

Une photo géante de l’identification au commissariat révèle que l’accusé , débraillé, mal rasé détonait au milieu des figurants

Il suit en cela les recommandations scéniques de Cédric Kahn qui enregistre sans commentaires militants ou critiques, les attendus d’un procès dont on peut encore aujourd’hui se demander s’il fut juste, nécessaire ou politique.

A travers l’homme désigné coupable, le crime impuni ne devient-il pas un alibi ?  Face au racisme affiché dans le prétoire, à l’antisémitisme annoté dans les dossiers , et à l’anarchisme flottant sur l’après-68, le pouvoir pouvait semble-t-il rebondir sur un verdict consensuel.

Trois ans après sa proclamation Pierre Goldman sera assassiné. Les auteurs du crime courent toujours.

BONUS

06 février 2024

  • Dossier de presse du film
  • Vidéo Brut Cannes sur l’histoire de Pierre Goldman
  • Entretien avec Cédric Kahn, Arthur Harari et Arieh Worthalter
27 septembre 2023 en salle DVD: 06 février 2024 115 mn Drame, Historique, Judiciaire Avec Arieh Worthalter, Arthur Harari, Stéphan Guérin-Tillié Studio :  Ad Vitam Synopsis : Avril 1976, second procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il clame son innocence et devient l’icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman, jeune avocat, assure sa défense. Mais très vite, leurs rapports se tendent. Insaisissable et provocateur, Goldman risque la peine capitale Arieh Worthlter @prixlumieres du meilleur acteur 2024 +…
Le film

La dernière référence à mes yeux d’un vrai film de procès en France remonte à « La Fille au bracelet » de Stéphane Demoustier. Quand le cinéma se met au service de son sujet et non l’inverse. Un point de vue auquel répond parfaitement «  Le Procès Goldman » qui sans artifice scénaristique ni mise en scène calibrée, porte une logorrhée judiciaire avec justesse sur un scénario ad-hoc. Arieh Worthalter,  dans le rôle-titre l’habille ici dans toute la démesure de son talent , et l’intensité humaine de son personnage. Il est magistral . A la caméra qui  capte ses moindres mimiques , ses silences, son regard de feu, Goldman  renvoie l’image d’un pays hachuré, où le racisme et l’antisémitisme brouillent les cartes d’une justice aux ordres. Le pouvoir policier est aussi mis à mal au cœur d’une société que Goldman fustige de manière violente. Ni commentaire, ni critique de la part de Kahn qui filme sèchement les attendus d’un chapitre de l’Histoire de France à laquelle il manque encore de nombreuses pages. Trois ans après être sorti de prison, Goldman sera assassiné. Un crime toujours impuni .

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