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« Le Paltoquet » de Michel Deville. Critique cinéma

Synopsis: Une tenancière et un serveur qu'on appelle le "paltoquet" travaillent dans un bar parsemé de personnages insolites: un professeur, un journaliste, un docteur et un honorable commerçant. Un soir, un commissaire entre dans l'établissement et soupçonne l'un d'entre eux du meurtre commis tout près d'ici.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le Paltoquet"
De : Michel Deville
Avec : Fanny Ardant, Michel Piccoli, Daniel Auteuil, Richard Bohringer
Sortie le : 24 aout 1986
Distribution :
Durée : 93 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
  • D’après le roman de Franz Rudolf Falk «  On a tué pendant l’escale »…

Un homme est mort, et les suspects se comptent à la pelle. Ils sont réunis dans un bistrot improbable dont la tenancière ne cesse de revoir son maquillage. Une tenancière ronchonne à l’égard de son serveur-factotum, «  le paltoquet ».

Une tenancière aimable pour sa clientèle. «  Le client est roi » ne cesse-t-elle de dire à l’intention de ces médecin, journaliste, commerçant et professeur réunis autour de le même table. Des joueurs de cartes avant d’être des amis. Ils se querellent, se chamaillent et se suspectent sans ménagement quand l’inspecteur de police leur annonce la nouvelle.

L’un d’eux est forcément un criminel. Se trouvait-il alors dans l’ombre ou la lumière qui ne cessent de jouer avec eux ? Comme on joue sur les mots que le paltoquet emploie tout aussi bizarrement. D’une saccade à un cri d’orfraie, et sert les consommateurs, un roman à la main «  On a tué pendant l’escale ».

Le livre dans le film . Ou l’inverse. On s’égare sur ce plateau nu d’un hangar déserté où quelques individus ont pris forme dans le rêve d’un simple d’esprit. Ou qui le suppose. Le paltoquet n’est pas fou, mais amoureux lui aussi de la belle alanguie dans son hamac, illusion dans un décor tout aussi illusoire.

Elle fait elle aussi partie des suspects/ Le chat et la souris. Michel Deville excelle dans cette théâtralité magnifique, pour une histoire aux dialogues dont on ne se lasse pas. Et dont il use dans la résolution de l’affaire. Le commissaire est trop disert, il fatigue.

Qu’importe le tueur, c’est le cinéma qui importe et à la touche finale Deville fait mouche magistrale.

Avec une pléiade d’acteurs,  Jeanne Moreau la patronne du café qui n’existe pas,  Michel Piccoli  le serveur ludique, extravagant et peut-être mari. Fanny Ardant, fatale, énigmatique, ravissante, tient tête à Jean Yann, Richard Bohringer, Claude Piéplu, Philippe Léotard et Daniel Auteuil. Du grand art !

LES SUPPLEMENTS

  •  « Huis Clos » entretiens avec Michel Deville et Michel Piccoli, et l’équipe ( 33 mn ) . A l’époque Philippe Lioret était ingénieur du son sur ce film où il vit défiler de nombreuses vedettes. Il n’y avait pas de souci d’ego à entendre l’équipe, sauf le matin au maquillage , comme une préséance entre Jeanne Moreau et Fanny  Ardant . Qui allait passer la première …

Michel Piccoli apprécie beaucoup le travail de Michel Deville avec qui il vient de terminer «  Péril en la demeure ». «  Il est toujours au taquet, ça peut faire peur, malgré sa douceur quotidienne , il peut être comme un couperet, alors qu’il est tellement aimable ».

Le décorateur Thierry Leproust dont le travail ici est essentiel explique sa conception et la réalisation , « un des plus gros boulots que j’ai fait pour le cinéma, jusqu’à dessiner des couvertures de romans et de cartes à jouer »

André Diot, le chef opérateur est tout aussi comblé par son travail avec  «  une technique du théâtre, de faux raccords lumière , on est dans un rêve (…) sur la table des joueurs, chaque joueur est éclairé différemment , faire la lumière sur un film comme ça c’est un cadeau ! ».

Jeanne Moreau, Michel Piccoli
  • « Faire un film en … équipe » ( 6.59 mn ). Michel Deville passe en revue tous les techniciens avec qui il a beaucoup travaillé dont Claude Lecomte et André Diot les chefs opérateurs à qui il rend un  bel hommage en retrouvant les portraits des comédiennes de ses films.

Il cite tout autant de cameramen, des ingénieurs du son, des scripts, des machinistes «  que l’on oublie toujours » et enfin Raymonde Guyot et  Andrea Sedlackova  les deux monteuses qu’il aura eu en 50 ans de carrière .

D’après le roman de Franz Rudolf Falk «  On a tué pendant l’escale »... Un homme est mort, et les suspects se comptent à la pelle. Ils sont réunis dans un bistrot improbable dont la tenancière ne cesse de revoir son maquillage. Une tenancière ronchonne à l’égard de son serveur-factotum, «  le paltoquet ». Une tenancière aimable pour sa clientèle. «  Le client est roi » ne cesse-t-elle de dire à l’intention de ces médecin, journaliste, commerçant et professeur réunis autour de le même table. Des joueurs de cartes avant d’être des amis. Ils se querellent, se chamaillent et se suspectent sans ménagement…

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Le film

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