Synopsis: Le marquis de Villemaur a décidé d'inviter d'étranges individus dans sa demeure, afin de leur faire rencontrer un rescapé du IIIe Reich. Ainsi, il réunit un Italien fasciste, Heinrich, un Allemand et Dromard, un Français ex-commandant aveugle qui porte un monocle noir.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
On dit que c’est son premier succès public. J’imagine qu’à l’époque, les années soixante, ce mélange de drame et d’humour, au cœur d’une comédie policière, réjouissait les spectateurs saoulés de romances formatées. Avec des comédiens de premiers plans, comme Bernard Blier dont le simple fait de se déplacer ou d’engager une moue était déjà un régal.
Ou bien Paul Meurisse adoptant le personnage de la série des monocles, le commandant Théobald Dromard avec une distance et une décontraction qui déteint sur l’environnement.
Parodie du film d’espionnage, « Le Monocle noir » est à l’origine un roman du colonel Remy (célèbre résistant) dont la lecture rebute plus d’un membre de l’équipe Lautner. Lui-même ne saisissant pas forcément les tenants et aboutissants du récit qui sous la plume du scénariste Pierre Laroche (l’équipe à Prévert) devient un peu plus limpide. Je demeure prudent sur l’évaluation de la compréhension, tant le film apparait effectivement à plusieurs reprises bizarre, chaotique et loufoque.
D’ailleurs aujourd’hui, c’est à peu près tout ce qu’il reste de son charme dans une mise en scène de l’absurde . J’ai goûté le plaisir de certaines bonnes répliques (Blier, dans un petit rôle, possède semble-t-il les meilleurs) dont celle de l’espion russe s’adressant à sa maîtresse « Chez nous être sincère, c’est une forme de suicide ».
Comme la mise en scène est assez maniérée, les comédiens en font beaucoup pour donner du discrédit à leurs personnages, des espions à la ramasse, la plupart du temps. Ils cabotinent beaucoup, c’est peut-être l’époque qui veut ça.
- La naissance du style Lautner (20 mn). A la limite, ce documentaire éclaire vraiment les faiblesses du film .Tous les intervenants s’accordent à dire qu’il est celui qui lancera Lautner sur les traces d’un style personnel et qui le mènera surtout à réaliser « Les tonton flingueurs », un mélange de drame et d’humour qui à l’époque n’était pas forcément bien vu.. On rappelle aussi que personne ne comprenait rien au roman qui sera édulcoré, notamment la scène du fœtus jeté aux flammes.
Remy, son auteur, évoque « la peur du réalisme, et que cela provoque des réactions dans les salles de cinéma, ce que je comprends ». Mais Bertrand Blier, le fils de Bernard, réalisateur lui-même assure que c’est la « naissance de la fantaisie d’un réalisateur ». « Le fond de la maison Lautner » renchérit un critique.
Review Overview
Le film
Le bonus
Un nouveau film restauré par Pathé et qui tient plus à l’histoire du cinéma, qu’à son propre contenu. Il s’agit en effet de la série des monocles, trois films signés Lautner, avec lesquels le réalisateur affûte un style comédie bien personnel où l’humour et le drame font bon ménage.
« Les tontons flingueurs » en auront les honneurs. Reste une agréable conspiration dans un château où d’anciens nazis tentent de reprendre le contrôle de la situation. Des espions se mêlent au complot, et les femmes ne sont pas en reste.
La visite guidée du château par Dufhilo vaut le détour, avec parfois des dialogues parfaitement surannés et joyeux. Un peu à l’image d’une mise en scène maniérée, Paul Meurisse joue bizarrement décalé, un aristocrate … de série B.
Avis bonus
Des membres de l'équipe à Lautner, et Lautner lui-même dans un documentaire intéressant
3 Commentaires
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