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« Le Monde d’Apu » de Satyajit Ray. Critique Blu-ray. Coffret

  • Durée ‏ : ‎ 5 heures et 42 minutes
  • DVD : ‎ 5 décembre 2023
  • Acteurs ‏ : ‎ Kanu Bannerjee, Karuna Bannerjee, Rani Bala, Lalchand Banerjee, Kali Bannerjee
  • Sous-titres :  ‎ Français
  • Studio  ‏ : ‎ Carlotta Films

La trilogie d’Apu :  « La Complainte du sentier »  (Pather Panchali – 1955 – N&B – 126 mn)-« L’invaincu »- » Le monde d’Apu »

L’histoire : Calcutta, 1930. Apu rêve de succès littéraire, mais faute d’argent il doit interrompre ses études et affronter le monde du travail. Un jour son ami Pulu l’emmène au mariage de sa cousine. Suite à l’accès de folie du jeune marié, Apu se voit contraint d’épouser la jeune femme pour lui éviter le déshonneur. Ce mariage précipité se transforme en un profond amour.

  • D’après deux romans de Bibhuti Bhusan Banerjee,

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film :
  • Les bonus : 

Dernier volet de la trilogie, Apu, le héros devenu adulte, occupe cette fois tout l’espace d’interprétation du monde que le réalisateur nous révèle depuis « La complainte du sentier ». Apu rêve de succès littéraire , sa première nouvelle, « L’Homme de la terre », a été retenue, mais il n’a toujours pas d’argent.

Il vend ses livres, fait des petits boulots, sans trop se désespérer, certain d’un avenir qui à ses yeux n’attend plus que lui. Apu est ailleurs. Au mariage de la cousine de son meilleur ami, Pulu, il laisse passer la fête, rêvant au bord de l’eau.
Comme s’il ne pouvait vivre qu’à contre sens du monde, pour l’éclairer à sa manière des écrits qu’il espère un jour voir publiés
Mais la fête en elle-même n’aura pas lieu . Il en récupère les dommages qu’il tente de repousser de mille façons dans une mise en scène savoureuse.


« Je suis invité à un mariage, et je reviens avec la mariée, que vont penser mes voisins ? » . Dernier argument évident mais irrecevable au regard d’une tradition qui répudie la femme sans mari. Il n’est pourtant pas amoureux, il le lui dit, elle acquiesce et vont former le couple le plus aimant de Calcutta.
Satyajit Ray filme cette histoire d’amour comme on a rarement filmé l’union entre deux êtres. Une complicité des gestes et des regards , deux saris noués l’un à l’autre pendant le sommeil à l’insu de l’épouse, qui au réveil est retenue …
Elle est très drôle , tendre, maligne, le bonheur en personne qui va se fracasser une fois encore sur les traces d’Apu, définitivement condamné à l’exil solitaire.

Entre la fuite et l’abandon, face à l’adversité, le jeune homme se dérobe à la vie qui pourtant l’appelle à nouveau de très loin, et lui tend les bras. Il ferme les yeux, ne veut rien entendre.
Saura-t-il saisir cette opportunité d’une voie qui le réconcilierait avec lui-même ? Satyajit Ray boucle sa trilogie sur ce questionnement soigneusement élaboré depuis notre première rencontre avec Apu. Il va nous manquer.

LES SUPPLEMENTS

Entretien avec Sharmila Tagore et Soumitra Chatterjee (15 mn – HD)
Les deux acteurs du Monde d’Apu parlent de leur expérience et de leur découverte du cinéma avec Satyajit Ray.

Fenêtre sur… le cinéma de Satyajit Ray (28 mn) de  Georges Luneau – © 1979 INA-Un entretien dirigé par Michel Ciment.

À l’occasion de l’hommage qui lui est rendu aux 6e Rencontres internationales d’art contemporain de La Rochelle en 1978, Satyajit Ray évoque son rapport à l’adaptation littéraire et à la musique, et revient sur sa carrière de réalisateur.

Durée ‏ : ‎ 5 heures et 42 minutes DVD : ‎ 5 décembre 2023 Acteurs ‏ : ‎ Kanu Bannerjee, Karuna Bannerjee, Rani Bala, Lalchand Banerjee, Kali Bannerjee Sous-titres :  ‎ Français Studio  ‏ : ‎ Carlotta Films La trilogie d’Apu :  « La Complainte du sentier »  (Pather Panchali – 1955 – N&B – 126 mn)-« L’invaincu »- » Le monde d’Apu » L'histoire : Calcutta, 1930. Apu rêve de succès littéraire, mais faute d’argent il doit interrompre ses études et affronter le monde du travail. Un jour son ami Pulu l’emmène au mariage de sa cousine. Suite à l’accès de folie du jeune marié, Apu se voit contraint d’épouser la jeune femme pour lui éviter le…
Le film
Les suppléments

Il est étonnant de voir comment Satyajit Ray adapte sa mise en scène, tout au long de sa trilogie, du décor villageois des origines d’Apu, à l’aboutissement éducatif de son héros devenu adulte à Calcutta. Plus qu’une évolution logique de sa technique et de son art, le cinéaste procède à la révélation naturelle de la conduite des hommes, assumant leur part d’héritage, d’amour et de mort dans un même monde, aux fractures inévitables. Ce cours des choses, la transformation de la vie, prend alors chez le cinéaste bengali une dimension quasi spirituelle, et nous rapproche de ses protagonistes toujours attachants. Je ne citerais dans ce troisième opus que la séquence amoureuse autour d’Apu et Aparna pour dire combien Ray magnifie cette union du hasard ( et du respect aux traditions ) dans une tension profonde des corps et de l’âme, une histoire d’amour triste et belle . Ray filme cette histoire d’amour comme on a rarement filmé l’union entre deux êtres. Et ça dure depuis des siècles !

AVIS BONUS Les comédiens prennent la parole et le réalisateur s'exprime à la Rochelle

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