- Durée : 1 heure et 43 minutes
- Dvd : 5 novembre 2024
- 26 juin 2024 en salle
- Acteurs : Tandin Wangchuk, Deki Lhamo, Pema Zangmo Sherpa, Tandin Phubz, Kelsang Choejay
- Sous-titres : Français
- Langue : Anglais
- Studio : Pyramide Vidéo
L’ histoire : 2006. Le Bhoutan s’ouvre à la modernisation et découvre Internet, la télévision... et la démocratie. Pour apprendre à son peuple à voter, le gouvernement organise des « élections blanches ». Mais dans le pays du Bonheur National Brut, où la religion et le Roi importent plus que la politique, les habitants semblent peu motivés. Cependant, dans une province montagneuse reculée, un moine décide d’organiser une mystérieuse cérémonie le jour du vote . Il charge l’un de ses disciples de trouver un fusil…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Après avoir étudié et travaillé à l’étranger, Pawo Choyning Dorji revient chez lui, le Bhoutan et ce qu’il y voit va devenir un film. Pour dire comment ce pays tout respectueux de son Roi, et de ses traditions, est amené à découvrir la démocratie, à travers le premier scrutin organisé dans cette région.
Mais les bhoutanais n’ont jamais voté . Plus qu’un bouleversement idéologique, c’est une révolution qui prend forme dans des élections blanches, afin de les familiariser avec l’urne et son bulletin conséquent.
Visiblement, le réalisateur s’amuse beaucoup de cette réelle mobilisation gouvernementale pour laquelle un lama va sortir de sa retraite méditative et mettre le feu au poudre. » Il me faut un fusil » dit-il à son disciple sans autre forme d’explication sinon « qu’il faut redresser la situation ».
Mais au pays du Bonheur National Brut, les armes on ne connait pas. Aussi le jeune moine a bien du mal à dénicher dans le fin fond du grenier d’un fidèle, un modèle datant … de la guerre de Sécession. Une pièce devenue collection aux yeux d’un trafiquant tout heureux de pouvoir mettre enfin la main dessus.
Quiproquo, imbroglio, on va se disputer autour de ce fusil à la mesure de l’événement . Car le moine demeure toujours aussi mystérieux sur l’utilisation de son arme au cours d’une cérémonie religieuse à laquelle la population entend bien assister, au détriment possible des élections .
Car les Bhoutanais peu motivés le sont encore moins pour une campagne politique qui révèle les désaccords, la mésentente dans les familles, les querelles entre amis, rumeurs et médisances en prime. La démocratie a bien des travers …
La réalisation de Pawo Choyning Dorji également, qui se la joue simpliste, voire naïve à l’égard de ses concitoyens gentiment portraiturés comme les derniers survivants d’un monde parfait. Entre la légende et la farce, le récit tient alors avant tout de la sagesse monacale révélée de manière assez pittoresque . On peut sourire un peu et rêver pareillement …
LE SUPPLEMENT
- Rencontre avec le réalisateur –Cet entretien est à la limite plus convaincant que sa mise en scène , presque primaire au regard du message qu’il entend faire passer. « J’ai trouvé si joliment comique que ce cadeau vraiment précieux pour le monde occidental moderne ait été offert aux gens qui n’en voulaient pas ».
Ce film, « c’est comme si je retournais dans le passé ».
Le bonus
Dans un pays où le Roi tout puissant et bien aimé décide de jeter l’éponge pour offrir la démocratie à son peuple, c’est le chambardement complet.
Les Bhoutanais, qui ont toujours vécu sans télévision, ni réseaux sociaux ignorent le Coca-Cola et s’étonnent que l’on peut avoir des armes chez soi.
On dit que c’est le pays du Bonheur National Brut , ils n’ont jamais voté. Aussi tout un processus électoral se met difficilement en place pour montrer à la population à quoi sert la démocratie.
Ce préambule alerte plus d’un habitant qui voit se dégrader un quotidien habituellement plus paisible.
C’est peut-être pourquoi un moine décide de sortir de sa retraite pour « redresser la situation ». Il demande un fusil ce qui en étonne plus d’un , et énerve un trafiquant d’armes en passe de mettre la main sur une pièce de collection exceptionnelle.
Quiproquo, imbroglio, c’est gentiment mené, voire sympathique sur l’importance du message politique du réalisateur qui la joue malgré tout simpliste, voire naïf . On peut sourire un peu …
AVIS BONUS
Un entretien avec le réalisateur, à la limite plus convaincant que sa mise en scène