Synopsis: Benjamin Braddock achève ses études, couvert de diplômes. Au cours d’une réception organisée par ses parents, il rencontre Mme Robinson, une de leurs amies. Elle lui fait découvrir les plaisirs de l’amour. Les parents de Benjamin, qui ignorent tout de cette relation, incitent bientôt leur fils à sortir avec Elaine, la fille des Robinson. Réticent au début, il s’attache rapidement à l'étudiante…
La fiche du film
Le film
- Le seul film où l’on entend le son du silence
Un demi-siècle après, la chanson de Paul Simon « Mrs Robinson » a immortalisé le film. « And here’s to you, Mrs. Robinson Jesus loves you more than you will know (Wo wo wo) ». Tout était et demeure dans ce wo wo wo, indémodable, repris en chœur pour rappeler l’histoire de cet ado confronté à la séduction des femmes. La mère, puis la fille.
La ritournelle a bien pris le ton sur ce conte moderne, joliment ficelé par les dialogues, où le double sens flirte (et il n’est pas le seul) avec une mise en scène plutôt légère, voire drolatique. Aujourd’hui l’œuvre de Mike Nichols doit raison garder.
Benjamin, un étudiant inexpérimenté, est séduit par Mme Robinson, la femme d’un ami de son père. Une liaison s’engage. Tout va bien jusqu’au jour où Benjamin tombe amoureux d’Elaine, la fille de Mme Robinson. La mère, jalouse et dépitée, fera tout pour séparer les deux jeunes gens …
Mike Nichols fait preuve d’une lucidité permanente en dessinant avec pertinence et entrain le portrait d’une société ouatée et castratrice, en garde d’une jeunesse à la recherche d’un appel d’air.
Le cinéaste l’insuffle derrière une caméra subjective peu commune à l’époque dans les studios d’Hollywood. Elle cloisonne littéralement le héros qui à plusieurs reprises se retrouve enfermé, au pied du mur, dans l’impossibilité d’agir. Dustin Hoffman encore jeunot s’accommode très bien de cette camisole virtuelle, engoncé dans une époque sur le point d’exploser.
Il est la révélation de ce film confirmée par l’imposante et belle silhouette d’Anne Bancroft dont la superbe rapetisse encore un peu plus notre héros et lui confère une stature exemplaire.
Nous sommes au début des années soixante-dix, la libéralisation des mœurs et l’émancipation sont en route : cinquante ans plus tard, sans ouvrir un boulevard, le film la tient encore parfaitement..
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Le film
Pour fêter les cinquante ans de la sortie de ce film-culte, il revient sur nos écrans avec ce parfum bien évaporé de souffre et de scandales. Dans les années soixante il apparaît effectivement comme le portrait acerbe d’une société asphyxiée par sa suffisance, entrevue à travers le fameux rêve américain. Mike Nichols relève dans le détail l’adolescence tourmentée, le désir sexuel et l’émancipation nécessaire pour cette jeunesse que Dustin Hoffman incarne avec bonhomie et malice. Déjà un grand rôle pour celui qui débutait tout juste sa carrière.
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