Synopsis: Italie, 1938. La famille Finzi-Contini, pilier de l’aristocratie de Ferrare depuis des générations, ne croit pas à l’imminence de la menace antisémite. Les deux enfants adultes, Micol et Alberto, aiment jouer au tennis avec leurs amis dans l’immense parc qui entoure le palazzo familial. C’est ainsi que Giorgio retrouve l’inaccessible Micol et en tombe peu à peu amoureux…
La fiche du film
Le film
DVD : 20 Octobre 2021
Ours d’or au Festival de Berlin 1970 .
Oscar du meilleur film étranger 1971 .
- D’après le roman de Giorgio Bassani . —
Un triangle amoureux aux sentiments contraires. Ambigus. Interdits. Micol et son frère Alberto s’aiment d’un amour fraternel indestructible.
Le meilleur ami d’Alberto, Giorgio, ne cache pas son attirance pour Micol qu’il fréquente depuis sa plus tendre enfance. La jeune femme le lui rend bien, très attentionnée à ses côtés, mais toujours secrète. Imprévisible.
Qu’attend Micol, qu’espère-t-elle, dans le confort aristocrate de sa propriété où ses copains et amis se retrouvent pour des parties de tennis interminables ? L’insouciance sous les nuages du fascisme qui peu à peu assombrissent l’Italie. Des mesures de rétorsions sont prises, les Juifs sont visés.
Si les Finzi-Contini laissent passer l’orage, dans la famille de Giorgio la peur est patente. Les clubs sportifs sont interdits aux membres non aryens.
Lors d’un repas dominical des coups de téléphone anonymes interrompent les débats. Le père a cru un moment au fascisme, ses enfants lui ont fait barrage. Tout le monde aujourd’hui se prépare au pire.
Cette montée insidieuse de l’angoisse, l’ombre de la bête immonde, pernicieuse, laisse quelques empreintes sur le pavé avant de se pavaner dans les rues, au grand jour.
Ce que Vittorio De Sica filme intelligemment dans l’empressement de cette vie qui s’effiloche au fur et à mesure que les plaisirs s’espacent. Que les compagnons s’éloignent, s’égarent pour d’autres aventures.
Le jardin des Finzi-Contini était un havre de paix, aujourd’hui presque un refuge où la milice vient les déloger. Alberto est très souffrant, Giorgio désespéré par sa quête amoureuse sans issue. Un point d’orgueil dérisoire au cœur de la débâcle mais si prégnant dans l’esprit de l’époque.
Etonnante d’ailleurs la façon dont son père le console dans une leçon sur la vie . « Pour la comprendre » lui dit-il « il faut mourir une fois. »
Fatalité tragique marquée sur des visages que de Sica cerne au plus près, lui qui auparavant gambadait tout aussi joyeusement dans la nature si prometteuse.
Sa mise en scène épouse à merveille le temps et ses aléas. Dominique Sanda, Lino Capolicchio, Helmut Berger, Romolo Valli le suivent au doigt et à l’œil, traits conformes à l’exaltation d’une grande œuvre qui aujourd’hui encore marque de son empreinte, le cinéma et la littérature.
LES SUPPLEMENTS
« Giorgio Bassani, de l’écrit à l’écran » par Frédéric Albert Levy
« Le jardin de Vittorio de Sica » par Christophe Gans
Le film
Au fil du temps, les lectures de cette œuvre presque unique au cinéma peuvent se multiplier à l’infini. Partons ici par exemple sur la base d’un triangle amoureux impossible, interdit, mais inscrit dans un contexte à la fois historique et familial. Giorgio aime Micol qu’il connait depuis son enfance. Giorgio est aussi le meilleur ami de son frère dont les liens fraternels avec sa sœur Micol sont d’une force inébranlable . Avec copains et copines ils s’égaient dans l’insouciance de leur jeunesse et de leurs familles aisées. Jusqu’au jour où le fascisme imprègne les mœurs italiennes jusqu'aux mesures anti-juives. La montée insidieuse de l’angoisse, celle de la bête immonde,, Vittorio De Sica la filme intelligemment dans l’empressement de cette vie qui s’effiloche au fur et à mesure que les plaisirs s’espacent. Fatalité tragique marquée sur des visages que de Sica cerne au plus près lui qui auparavant gambadait tout aussi joyeusement dans la nature si prometteuse. Sa mise en scène épouse à merveille le temps et ses aléas. Dominique Sanda, Lino Capolicchio, Helmut Berger, Romolo Valli le suivent au doigt et à l’œil.