Synopsis: Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau. Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon qu’il dit être son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible : sauver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
- Cannes 2015 par le Grand Prix
- Oscar et Golden Globe du meilleur film étranger 2016
- Prix David di Donatello du meilleur film 2016
- Meilleur dvd du mois d’Avril ( 6 ème )
Ce n’est pas un film sur les camps de concentration. Un de plus. Mais sur la responsabilité collective face aux horreurs que la guerre et les hommes engendrent chaque jour. László Nemes resserre son propos sur la destinée d’un prisonnier juif affecté aux équipes épaulant les allemands. L’entretien des crématoriums fait l’objet de toutes les attentions.
Saul Ausländer est un kapo docile et taiseux devant l’abomination qu’il observe et qu’il entend, même quand les portes des chambres à gaz se sont refermées. Une horreur encore plus criante que de ne plus voir, mais d’imaginer ce que filme sans retenue László Nemes. Un « regard » qu’il ne cesse de poser sur ces hommes qui savent pertinemment que leur tour viendra.
C’est pourquoi une sourde résistance s’organise pour une prochaine révolte. Mais Saul ne se préoccupe guère des magouilles et des trafics qui dans les sous-sols du crématorium président au grand jour. Il a reconnu son fils, dit-il dans le cloaque humain que l’on s’apprête à brûler. Un jeune garçon pour lequel il va se battre jusqu’à l’impossible afin de lui offrir une sépulture décente.
Une mission insensée dans cet environnement de plus en plus hostile pour les morts et les vivants. Une obstination que la caméra adopte elle aussi au plus près de l’horreur et de l’indicible.
On nettoie les chambres à gaz, on traîne les corps, les ouvriers s’affairent, l’activité bat son plein. On pense banalement à une usine. Puis le tri des papiers, l’or, les bijoux, un dépeçage horrible ; les kapos sont traités comme du bétail,eux aussi, mais pour l’heure ils sont là pour faire disparaître les preuves de l’horreur.
Des témoins gênants. Saul n’en a cure, il fonce tête baissée dans l’enfer des hommes et László Nemes le filme sans répit, âpre, dur, sans concession. L’écriture est sèche.
Et quand les crématoriums sont engorgés, c’est dans la nuit que l’on assassine .Lance flamme pour terminer le travail , une scène inoubliable ,mise en scène indistincte, floutée, confuse dans laquelle le héros, magnifiquement incarné par Géza Röhrig se fond, dans l’ambiance morbide du camp qui n’arrête pas de tuer.
Je sais que ça peut choquer d’être admiratif devant un tel déploiement scénique mais sa force, sa conviction est inébranlable, c’est la juste mesure de l’abomination. Un film cruel et bouleversant, un film trop vrai, peut-être. Terrifiant mais indispensable.
LES SUPPLEMENTS
- Scène coupée. Au-regard de l’ensemble, elle parait effectivement plus anecdotique, ou alors redondante.
- « With a little patience » de László Nemes (11.47 mn ) .En préambule à ce court métrage, quelques vers de T.S.Eliot « … je ne pouvais rien dire et mes yeux se voilaient. Et je n’étais ni mort, ni vif, et je ne savais rien ». A sa manière si particulière de filmer au plus près des gens, László Nemes nous invite à suivre une jeune femme. Au fur et à mesure de son déplacement, on découvre qu’elle travaille dans un bureau. Par la fenêtre elle aperçoit une vieille femme rattrapée par deux hommes en noir. C’est elle que désormais la caméra accompagne dans un sous-bois… J’ai envie d’écrire : sans commentaire !
Le film
Les bonus
Retenu par la Hongrie pour représenter le pays aux Oscars 2016, le premier film de Géza Röhrig est un pavé dans la mare humaine des camps de concentration et des camps de toutes les horreurs.
A travers l’activité des kapos, ces prisonniers obligés d’aider les allemands, le réalisateur évoque sans retenue les chambres à gaz, vues de l’extérieur. Ce qui se passe dans les crématoriums une fois les portes refermées sur les prisonniers, condamnés à l’asphyxie. Une vision encore plus atroce peut-être que ce que l’on connait, on l’imagine, on l’entend. Saul est confronté tous les jours à cette abomination jusqu’à la découverte parmi les corps de celui de son fils. Il tient désormais à tout prix à lui offrir une sépulture décente.
C’est sa longue marche dans la nuit des hommes que le réalisateur ausculte sans ménagement, offrant à Géza Röhrig un rôle grandiose, totalement désincarné. Un grand film couronné à Cannes 2015 par le Grand Prix.
Avis bonus
Une scène coupée et un court métrage dans l'esprit du film ...
17 Commentaires
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