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« Le fils de Jean » de Philippe Lioret. Critique cinéma-dvd

Synopsis: À trente-cinq ans, Mathieu ne sait pas qui est son père. Un matin, un appel téléphonique lui apprend que celui-ci était canadien et qu'il vient de mourir. Découvrant aussi qu'il a deux frères, Mathieu décide d'aller à l'enterrement pour les rencontrer. Mais, à Montréal, personne n'a connaissance de son existence ni ne veut la connaître. Il se retrouve en territoire hostile.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le Fils de Jean"
De : Philippe Lioret
Avec : Pierre Deladonchamps, Gabriel Arcand, Catherine de Léan, Marie-Thérèse Fortin, Pierre-Yves Cardinal
Sortie le : 04 janvier 2017
Distribution : Le Pacte
Durée : 94 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Meilleur dvd Janvier 2017 ( 8 ème )

D’après le roman de Jean-Paul Dubois « Si ce livre pouvait me rapprocher de toi ».

La quête d’une paternité, la filiation, ces thèmes, le cinéma les aborde toujours avec beaucoup d’attention, et de prévention. Philippe Lioret est tout aussi prudent quand il nous parle de Mathieu parti en terre doublement inconnue : le Québec et un père qui vient de mourir. Il ignorait son existence canadienne, au même titre que celle de ses deux frères qu’il souhaite à tout prix rencontrer.

Ce que lui déconseille le meilleur ami de son père, chargé à sa mort, de lui faire parvenir un colis. Mathieu décide malgré tout d’aller le récupérer sur place. Ainsi fera-t-il connaissance avec cette famille si lointaine et assistera aux obsèques.

Mathieu retrouve une famille dans celle du meilleur ami de son père...
Mathieu retrouve une famille dans celle du meilleur ami de son père…

L’accueil de Pierre n’est pas très chaleureux. L’homme est bizarre, un peu froid, très circonspect vis-à-vis d’une démarche qu’il juge inutile et dangereuse. Ici personne ne te connait martèle-t-il à Mathieu  à qui il recommande d’ailleurs de ne pas révéler sa véritable identité ni les raisons de sa venue au Québec.

Drôle d’endroit pour une rencontre, ambiance tendue. Comme l’esquisse d’un polar autour d’un passé trouble et mystérieux, et des personnages que l’on veut énigmatiques, fuyants… Il y a même un cadavre au fond du lac où pêchait le père de Jean.

Si sa mort naturelle ne fait aucun doute, l’obsession de l’un des fils, Sam, avocat de son état, pour retrouver le corps, tourne à la querelle. Droits de successions et visée d’héritage affleurent devant le troisième frère interdit…

La tendresse des premières émotions prend alors le large vers des silences et des regards désormais complices. Vers une autre vérité. On peut la débusquer un instant, au détour d’une allusion, d’un mensonge, d’une omission, mais la caméra de Lioret a du plaisir à ne pas trop en dire.

C’est l’attitude que Pierre adopte avec force et respect dans la détermination d’un personnage illuminé par Gabriel Arcand de toute sa générosité.

Pierre Deladonchamps, le rôle-titre a peut-être du mal à lui faire face, mais il ne chancelle jamais dans sa confrontation générationnelle. Une assurance discrète, efficace…

LE BONUS

  • Rencontre avec Philippe Lioret. (16 mn). « Dans un scénario il y a toujours une part d’artifice, alors il faut encore travailler pour la gommer, et il ne faut pas que le spectateur puisse voir ce travail, alors il faut encore travailler ». Le réalisateur a l’air un brin épuisé au moment de cet interview qui demeure malgré tout intéressante.

« C’était une histoire qui me taraudait, mais je ne voyais pas quoi en faire. Quand le livre de Jean-Paul Dubois est sorti ça a fait tilt mais les droits étaient déjà pris. Quand ils se sont libérés j’ai acheté les droits mais l’envie n’était plus la même par rapport au livre dont je n’ai conservé que des mots-clés ».

Le réalisateur explique comment il a choisi chaque . Après avoir évoqué les différentes façons de parler le québécois, et comment alors poursuivre le casting, Philippe Lioret parle du fameux tableau qui dans le film joue un rôle primordial. Ce qui est amusant c’est la manière dont il l’a découvert sur internet, « on ne connait pas le nom de son auteur, un tableau … sans père comme dans le film… ».

  • D’autres films sur des sujets similaires.

« Une mère «  de Christine Carrière, avec  Mathilde Seigner, Kacey Mottet Klein

« Je vous souhaite d’être follement aimée » d’Ounie Lecomte, avec Céline Sallette.

« Je suis heureux que ma mère soit vivante » de Claude et Nathan Miller, avec Vincent Rottiers et Sophie Cattani

Meilleur dvd Janvier 2017 ( 8 ème ) D'après le roman de Jean-Paul Dubois "Si ce livre pouvait me rapprocher de toi". La quête d’une paternité, la filiation, ces thèmes, le cinéma les aborde toujours avec beaucoup d’attention, et de prévention. Philippe Lioret est tout aussi prudent quand il nous parle de Mathieu parti en terre doublement inconnue : le Québec et un père qui vient de mourir. Il ignorait son existence canadienne, au même titre que celle de ses deux frères qu’il souhaite à tout prix rencontrer. Ce que lui déconseille le meilleur ami de son père, chargé à sa…
Le film
Le bonus

La recherche de paternité menée telle une enquête de police. Mathieu qui apprend à la fois l’existence de son père québécois et son décès décide de se rendre à Montréal. L'ouverture d’un récit qui s’apparente à une esquisse de polar (il en écrit d’ailleurs ce jeune homme qu’interprète joliment Pierre Deladonchamps) quand le meilleur ami de son père se révèle d’une extrême complexité dans ses rapports avec le jeune français. Il lui conseille très fortement et à plusieurs reprises de ne rien révéler de sa véritable identité auprès de ses deux frères qu’il aurait souhaité qu’il ne rencontre jamais. Un comportement tout aussi énigmatique de sa part, une fois sur place. Lioret nous conduit ainsi joliment, avec habileté dans les arcanes d’un passé familial qui devient trouble, d’autant plus mystérieux que sa mise en scène ne joue pas sur les codes forcés de l’énigme et du suspense. Elle prend le large vers des silences et des regards complices. Avec un malin plaisir à ne pas trop en dire. C’est l’attitude que Pierre adopte avec force et respect dans la détermination d’un personnage illuminé par Gabriel Arcand de toute sa générosité.

Avis bonus Une rencontre avec le réalisateur

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