Albert Dupontel découvre les affres de la création. Il court après, et s’essouffle.
La fiche du film
Le film
C’est un garçon timide, ou plutôt réservé. Albert Dupontel ne ressemble pas aux personnages de ses histoires. Après « Bernie » grandiose cérémonie d’humour noir et de déraison raisonnable, le comédien — réalisateur salue « Le Créateur » qui enfile l’absurdité le plus naturellement du monde. Il raconte les mésaventures d’un auteur à succès qui en voyant les affiches annonçant sa nouvelle pièce, réalise avec effroi qu’il a oublié de l’écrire.
« Cette aventure est arrivée à Jean-Michel Ribes, mais bien évidemment on peut la transposer, sur bien d’autres exemples comme celui de l’étudiant qui n’a pas préparé son examen. A partir de là, on imagine aisément les névroses du personnage » raconte le cinéaste.
L’idée prête effectivement à quelques débordements burlesques, mais la veine de « Bernie » s’est tarie. « Le créateur » est une grosse machine dans laquelle s’empêtrent des gags qui terminent rarement leur course.
La charge est énorme, la caricature sans fioriture. Albert Dupontel rejette l’argument. « Ou alors je le fais sur la pointe des pieds. » Il s’en prend à la religion (le curé de l’histoire est d’une intolérance…), aux stars du théâtre, au théâtre, et aux bretons. Ses frères, ses amis, sa race… « Mon enfance là-bas, j’en ai soupé. Du biniou, des curetons. Mais je ne pense pas régler de comptes. Avec la scène de la crêperie j’évoque la débilité et la cruauté des génocides. Darius est au fond du trou de la stupidité et voilà ce que cela provoque. »
Darius, c’est le héros malheureux, Dupontel himself. « Ca va peut-être paraître mégalo, mais ce personnage je l’ai créé, je le sentais bien, je savais où il allait. Et j’adore sa dimension enfantine. Un autre comédien en aurait fait autre chose, peut-être encore mieux, mais j’assume mon choix. » A ses côtés, la fidèle Claude Perron déjà rencontrée dans « Bernie » et Terry Jones, le metteur en scène des ex-Monty Python dans le rôle de Dieu.
« Après Bernie il m’avait envoyé une lettre où il disait tout le bien qu’il pensait de mon film. J’étais abasourdi. Pour moi c’était une véritable idole qui me contactait. Alors j’ai pensé à lui donner un petit rôle et il a accepté. Il a vu le film et il était très content. »
Terry Jones pour le prochain scénario ? Dupontel avance simplement le nom de … Claude Perron. « Dans mes deux premiers films, elle s’est toujours refusée à moi. Il va falloir conclure ».
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