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Le cinéma asiatique fait la razzia sur le festival de Beaune

C'est fini, Viggo Mortensen et David Cronenberg s'en vont, le festival 2018 va ce dimanche tirer le rideau ( Photo Lheuredelasortie)
  • En couronnant un film chinois (  « The Looming Storm » de Dong Yue.) et un film coréen  (  « La Mémoire Assassine » de Won Shin-Yu ) le jury présidé par Lambert Wilson attribue au cinéma asiatique une palme  qui ne semblait pas évidente. Le cru 2018  du festival Bourguignon ne restera pas dans les annales. Après Venise Kore-eda (  » The third murder ») repart également les mains vides.

Le prix Spécial Police attribué par un jury composé de professionnels de la police revient cette année à «  Une part d’ombre » de Samuel Tilman. Mon premier coup de cœur de ce festival et l’un des rares tant la compétition m’a paru bien terne.

Pas de véritable exaltation de ma part, au point que j’imaginais un palmarès sans lauréat. Il aura fallu attendre la dernière ligne droite pour s’enflammer  avec deux films qui me semblaient sortir un peu du commun. Dont « Jersey affair » reparti bredouille.

Samuel Tilman et Natacha Régnier sont venus présenter le film  » Une part d’ombre »  ( Photo Lheuredelasortie)

Le Prix de la Critique me donne raison en couronnant l’excellent «  The Guilty » de Gustave Möller, le film le plus culotté de ce festival. Un huis-clos incroyable dans la salle des radios d’un poste de police. Le cadre est quasiment unique, le personnage principal également. On le suit diriger une affaire d’enlèvement en coordonnant les actions des effectifs sur le terrain.

Un filmage d’une grande sensibilité, une interprétation de grande classe : Jakob Cedergren déjà très grand dans «  Submarino » !

Je comprends le Prix du Jury accordé à «  La mémoire assassine » de Won Shin-Yun un habitué du box-office coréen. Nul doute que ce nouvel opus complétera sa panoplie. Son film a tous les ressorts psychologiques et intrigants pour mettre en émoi le spectateur avide d’un bon film policier. Je l’ai simplement trouvé long et répétitif. Un ancien tueur en série souffrant de la maladie d’Alzheimer s’inquiète le jour où de nouveaux meurtres sont commis dans sa région . Et si c’était lui ?

Sur un tel canevas, Shin-Yun ne se prive pas de retourner le problème dans tous les sens, multipliant les pistes et les canevas de l’intrigue que l’on saisit malgré tout rapidement. Son insistance scénique est préjudiciable à une histoire dont le final est digne de la réputation des films coréens. Un moindre mal.

Ce qui n’est pas le cas pour le Grand Prix, «  The looming storme » du chinois Dong Yue, que j’ai trouvé terriblement ennuyeux. Peut-être en raison du panorama dressé autour de cette usine enfumée dans un terrain vague où la pluie torrentielle ne cesse de creuser des chemins défoncés jusqu’à la racine.

Le décor pour un tueur en série qui commet  ses forfaits sur des jeunes filles d’un même quartier. Parallèlement à la police c’est surtout le responsable de la sécurité de l’usine qui s’intéresse à l’affaire.

Tout dans ce film suinte l’ennui et le désespoir. Probablement une réalité du moment, mais la teneur de l’intrigue, sa faiblesse, ne résiste pas à cette tristesse infinie.

  • LE PALMARES

Grand prix :  « The Looming Storm » de Dong Yue. (Chine)

Prix du jury : « La Mémoire Assassine » de Won Shin-Yu  (Corée du Sud).

Prix de la critique  « The Guilty » du danois Gustav Möller.

Prix spécial police: « Une part d’ombre », de Samuel Tilman

Prix Claude Chabrol.: « Petit Paysan » d’Hubert Charuel

  • BEAUNE 2018

  » Ce soir à Beaune, le coupable …. »

 » Y-a-t-il un Grand Prix dans la salle ? « 

« La part d’ombre du festival »

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