Synopsis: 1996, Richard Jewell fait partie de la sécurité des Jeux d'Atlanta. Il est l'un des premiers à alerter de la présence d'une bombe et à sauver des vies. Mais il se retrouve bientôt suspecté... de terrorisme, passant du statut de héros à celui d'homme le plus détesté des Etats-Unis.
La fiche du film
Le film
DVD : 17 Juin
Je ne sais ce qui me retient dans tout ça. L’histoire est forte et incroyable, au point que je me demande dans quelle mesure Clint Eastwood et son scénariste Billy Ray n’appuient pas sur la dramaturgie. L’histoire est vraie, mais tronquée rapporte aujourd’hui la presse yankee.
Les relations entre l’inspecteur du FBI ( Jon Hamm) et la journaliste canon ( Olivia Wilde) – collusion innocente nous dit l’intéressé béat – me paraissent énormes. Voire improbables. Autour d’un profil psychologique et encéphalique gratiné.
Le héros ( Paul Walter Hauser) à l’air si non stupide, pour le moins bardé d’une candeur à retenir des carmélites dans un night-club de mafieux.
Admettons , Richard Jewell est de cet état végétatif, le doigt sur la couture, le patriotisme en ordre de marche. L’autorité et le respect avant tout jure ce célibataire cantonné auprès du maman qui l’aime autant que ses paillassons qu’elle veut voir emprunter quand le FBI envahit sa maison.
Son fils devenu héros pour avoir repéré une bombe, la dame que joue très bien Kathy Bates ne sait plus où se mettre et encore moins comment disparaitre quand toutes les télévisions du pays font le siège de sa demeure. Le fiston est désormais paria de la société américaine pour avoir été dénoncé par cette même société.
On peut la comprendre : en fouillant les recoins de sa personnalité, Jewell présente les éléments troublants du faux héros. De l’homme qui cherche à tout prix à se mettre au service d’une cause que l’on ne lui réclame pas.
Clint Eastwood enclenche tout un système médiatico-policier dans un processus assez classique du cinéma américain. Les méthodes du FBI outrancières piègent le suspect de manière éhontée, quand l’avocat rapplique et proteste sans autre forme de procès. Là encore, j’ai du mal à suivre …
Il est intéressant le profil de ce défenseur que Sam Rockwell endosse avec fantaisie et légèreté, laissant planer le doute sur ses réelles compétences. Mais la façon dont Eastwood nous raconte l’histoire, c’est le personnage le plus intéressant, en tout cas le plus plausible dans cette pathétique aventure , aussi cruelle qu’absurde.
Berné par la gentillesse de son héros ,le cinéaste l’accompagne avec une tendresse éloquente qui adoucit les plaies d’un dossier bidon. Clint Eastwood le rend un rien crédible, mais sans trop d’effusion, histoire de ne choquer personne.
Le film
Eastwood aime bien les héros délaissés, comme le pilote de « Sully » ou ce Richard Jewell félicité avec les honneurs pour avoir détecté une bombe aux jeux olympiques d’Atlanta avant de devenir un paria. Il serait en réalité le poseur de la bombe … Eastwood enclenche alors tout un système médiatico-policier dans un processus assez classique du cinéma américain.Pointant grossièrement du doigt la société américaine qui à travers sa police et ses journalistes met à mal le fondement des Etats-Unis. C'est un peu lourdingue ... très convenu et peu convaincant. Eastwood ne cherche pas le coupable, mais tente de dédouaner celui que l’on cloue au piloris entre pathos et dramaturgie appuyée me semble-t-il par le scénario . J’ai du mal à croire à tous les ressorts de l’affaire ( notamment la collusion entre la journaliste et l’enquêteur ) quand le profil du héros , candide et lourdingue s’oppose à celui de son défenseur, dilettante au possible . Mais bon comme il faut de tout pour faire un monde, et à la limite, une histoire vraie, pourquoi ne pas en faire du cinéma !