Synopsis: Le braqueur de banque John Thunderbolt se lie d'amitié avec Lightfoot, un jeune aventurier. Ensemble, ils décident de récupérer un magot d'un demi-million de dollars que Thunderbolt avait planqué dans une vieille école. Mais celle-ci a été détruite...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Décembre 2014 ( 9 ème )
Reprendre la carrière de l’auteur de « Voyage au bout de l’enfer » à ses débuts, dès son premier film, nécessite une bonne dose d’amnésie. Histoire d’éviter les apparentements de ce qui allait devenir un style formaté à l’excellence : « La porte du Paradis » demeure à ce jour l’une des grandes références du cinéma mondial.
« Le canardeur » se fait alors plus petit, peut-être, mais certainement pas inutile à la compréhension d’une œuvre qui allait donner des idées à quelques suiveurs. Dans quelle mesure Quentin Tarantino ne s’est pas inspiré de l’ouverture du film pour entamer son «Kill Bill ».
A l’inverse, Cimino a pu respirer un brin les parfums de l’époque, des grands espaces américains, et des road movie aléatoires. « Prime cut » de Michael Ritchie et « Macadam à deux voies » de Monte Hellman se reflètent me semble-t-il dans la vision panoramique et sauvage du jeune réalisateur.
Déjà bien installé dans la constellation des stars, Clint Eastwood ne se la joue pas, ou alors au profit d’une histoire et d’un compère qui lui, balbutie ses premières répliques. Jeff Bridges, le beau gosse, inconscient, exubérant, face à la sagesse du vieux renard, retiré des affaires. Un duo improbable, comme le cinéma en raffole et qui devient le couple indispensable à la bonne marche des opérations.
Michael Cimino l’explique dans le bonus : avant l’idée, c’est le personnage qui chez lui détermine l’histoire. Une évidence affichée dans la rencontre entre ces deux hommes, pour qui le monde n’existe pas, hors la sphère qu’ils occupent. Avec quelques cinglés tout autour pour planter le décor d’une Amérique assez fofolle encore, malgré le Vietnam qui pointe le bout de son nez.
Des personnages avant tout, donc. Et parmi les tarés annoncés, un autre duo qui n’en finit pas de tirer, mal, sur nos deux héros. Ce n’est pas le plus émouvant chez Cimino, qui filme magnifiquement la montagne et ses plaines, et réconcilie nos quatre protagonistes.
Cette cavalcade qui commence alors m’a paru être déjà très grande pour le jeune homme d’alors, insufflant à sa mise en scène une résolution salvatrice. Nous voici au cœur du système créatif appliqué à un simple projet de braquage. On imagine « Mission impossible » mais au sérieux d’une telle opération, Cimino oppose la légèreté des comportements humains. Qu’ils réussissent ou pas importe peu, c’est ce qu’ils en font qui nous intéressent. Et ce qu’ils en font, c’est du grand cinéma !
LES SUPPLEMENTS
- Pour l’amour des personnages (28 mn). Dans un entretien audio exclusif, Michael Cimino retrace la genèse du film, ses rapports avec Clint Eastwood et Jeff Bridges, respectivement star n°1 du box-office et jeune comédien promis à un bel avenir. Il livre quelques réflexions personnelles sur le cinéma.
« Les idées ne m’intéressent pas, mais ce sont les personnages que je privilégie avant tout. Je leur donne un nom, des particularités et je peux alors commencer à écrire. J’étais impressionné pour mon premier film d’avoir en face Clint Eastwood, une grande star déjà à l’époque. Son envergure, son influence, mais tout s’est très bien passé » dit encore le cinéaste qui dresse alors le portrait « d’un très bon américain ».
Il n’y a jamais eu de répétitions entre les deux acteurs, Jeff Bridges ayant pour consigne du réalisateur « de faire rire Clint Eastwood. Auparavant à l’écran, il ne souriait jamais et moi je voulais que ça change ».
Quand il se met à parler technique, c’est une véritable master class.Génial !
- Ironie masquée (28 mn). Une analyse de Jean Douchet. Des personnages qui reflètent une Amérique des années 1970, c’est le point de départ du regard très analytique de Jean Douchet. C’est quasiment le film passé au scalpel.
Review Overview
Le film
Les bonus
En connaissant un peu le cinéma de Michael Cimino il m’a été parfois difficile de ne pas me référer à tel ou tel film de l’auteur de « Voyage au bout de l’enfer », ou bien d’imaginer ce que le jeune cinéaste de l’époque a pu puiser dans l’histoire du cinéma américain. Ceci dit, ce premier film est quasi exemplaire d’un style qui s’appuie beaucoup sur la personnalité des protagonistes.
Qu’ils réussissent ou pas importe peu, c’est ce qu’ils en feront qui nous intéressent. Et ce qu’ils en font, c’est du grand cinéma ! Clint Eastwood déjà parfait dans son costume de vieux renard solitaire et Jeff Bridges aussi inconscient et exubérant , qu’au premier jour, dans un de ses premiers grands rôles .
Avis bonus
Un entretien audio avec le réalisateur, intéressant malgré tout, et le film passé au scalpel...
6 Commentaires
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