Synopsis: Au sein de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), le Bureau Des Légendes (BDL) forme et pilote à distance les agents les plus importants des services de renseignements français : les clandestins. Opérant "sous légende", c'est-à-dire sous une identité fabriquée de toutes pièces, ils vivent de longues années dans une duplicité permanente. Notre héros rentre justement d'une mission clandestine de six années à Damas. Mais contrairement à ce qu'exigent les règles de sécurité, il n'abandonne pas sa légende et l'identité sous laquelle il vivait en Syrie. Mettant ainsi en danger tout le système ...
La fiche du DVD / Blu-Ray
La série
Meilleur dvd Mai 2015 ( 6 ème )
Dans le domaine des séries, le cinéma français s’affranchit peu à peu de la tutelle anglo-saxonne, voire nordique pour produire une image hexagonale, tout à fait raccord avec son esprit du septième art.
«Pigalle, la nuit», « Engrenages », ou plus sûrement «Les revenants » de Fabrice Gobert ont enclenché le mouvement. Malgré un final à mon avis écorné, «Disparue» couronne la cérémonie qui sans «Le bureau des légendes » n’aurait pas le même attrait.
Eric Rochant demeure cependant une énigme ; il va et vient dans le cinéma français sans véritablement poser son énergie. On lui doit la saison 4 de « Mafiosa », plutôt honnête, alors que son «Mobius » me parait complètement surfait, malgré Jean Dujardin et Cécile de France. Alors le voir s’enferrer (avec d’autres réalisateurs dont Mathieu Demy) dans un projet de scénario à rallonge sur les arcanes des services secrets français semble bien étrange.
Aujourd’hui le doute est levé et je confesse ma stupidité envers un cinéaste qui réussit certainement l’une des meilleures séries cocorico à ce jour. Il a su tout conjuguer d’une histoire nébuleuse à une réalisation extrêmement fine et pertinente sur le devenir d’une intrigue qui ne cesse de nous revenir tel un boomerang. Mais ce n’est jamais le même objet que l’on saisit au vol d’une mission pour Damas, quand une autre dame s’immisce dans la vie du héros. Et puis cet infiltré algérien, prisonnier dans son propre pays, ami ou ennemi ?
Il y a beaucoup de sérieux (une documentation conséquente, semble-t-il) dans ce panorama géopolitique que dévoilent le réalisateur et les nombreux scénaristes, sur un fond de vérité proche de récentes actualités. L’amalgame des situations fonctionne parfaitement dans un genre où l’espionnage prend cette fois toute sa raison d’être. Pas d’effets spéciaux, ni d’explosions tonitruantes pour dire toute l’emprise du monde des services secrets sur notre modeste quotidien.
Il y a même une histoire d’amour qui fonctionne tout à fait entre le français revenu de Damas et la belle étrangère qu’il avait rencontrée là-bas. Un ressort supplémentaire aux atermoiements d’une aventure qui bénéficie aussi d’un casting sans reproche.
Mathieu Kassovitz endosse très bien la panoplie de l’espion lambda, transparent, et d’autant plus inquiétant qu’il donne le change avec un sérieux inhabituel. Que son pseudo m’interpelle un peu (Malotru) passe assez rapidement dans l’esprit d’une famille qui a pour père Jean-Pierre Darroussin en chef de service, légèrement largué. Mais c’est une fantaisie à la française rehaussée par une collection de cravates plus bariolées les unes que les autres. Et puis Sarah Giraudeau enfin dans un rôle consistant, et Zineb Triki si belle qu’un espion peut bien se damner pour elle. Ou bien encore Léa Drucker dont on ne se méfie peut-être pas assez, et puis Florence Loiret-Caille, bien ambigüe, Jonathan Zaccaï, Gilles Cohen, Michaël Abiteboul…
Ils ne sont pas tous francs du collier, mais j’ai hâte de les retrouver.
Review Overview
La série
Une des meilleures séries françaises à ce jour qui conjugue parfaitement un récit palpitant et sans hémoglobine sur les arcanes des services secrets à une réalisation tout aussi nuancée. Ca parait tout à fait crédible, dans un mélange de situations plus ou moins dramatiques qui tissent le quotidien d’un agent français, un espion qui revenu de sa mission à l’étranger, en a conservé un certain attachement. Mais une fois à Paris l’homme doit se consacrer à d’autres dossiers, sans interférer sur son passé. C’est ce qui va bloquer la belle machine autour de laquelle tournent des comédiens tout à fait eux aussi dans la ligne du réalisateur Eric Rochant : Mathieu Kassovitz, Jean-Pierre Darroussin, Sarah Giraudeau, Zineb Triki, Léa Drucker, Florence Loiret-Caille, Jonathan Zaccaï, Gilles Cohen, Michaël Abiteboul…
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