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« L’astragale » de Brigitte Sy. Critique cinéma

Synopsis: Une nuit d’avril 1957. Albertine, 19 ans, saute du mur de la prison où elle purge une peine pour hold-up. Dans sa chute, elle se brise l’os du pied : l’astragale. Elle est secourue par Julien, repris de justice, qui l’emmène et la cache chez une amie à Paris. Pendant qu’il mène sa vie de malfrat en province, elle réapprend à marcher dans la capitale. Julien est arrêté et emprisonné. Seule et recherchée par la police, elle se prostitue pour survivre et, de planque en planque, de rencontre en rencontre, lutte au prix de toutes les audaces pour sa fragile liberté et pour supporter la douloureuse absence de Julien…

La fiche du film

Le film : "L'Astragale"
De : Brigitte Sy
Avec : Leïla Bekhti, Reda Kateb
Sortie le : 08/04/2015
Distribution : Alfama Films
Durée : 97 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

Beaucoup de choses m’intriguent dans cette adaptation du roman autobiographique d’Albertine Sarrazin. D’abord ce noir et blanc, qui irrémédiablement renvoie l’histoire au passé. Le procédé la fige dans un contexte qui pouvait s’inscrire dans une vision plus contemporaine. La rafle des algériens, la traque des prostituées, la question identitaire …

Acceptons le parti pris et la norme esthétique que permet une telle technique. Les portraits de femmes battant le pavé sont de très belles illustrations d’une époque que la romancière a traversé de mille feux. Mais à l’écoute de Brigitte Sy, il ne reste qu’un brasier, fortement consumé. Sa caméra se promène avec plaisir, bonheur et tranquillité, d’un grain de peau au clair-obscur d’une chambrette où s’est réfugiée l’héroïne. C’est agréable à suivre, joli à voir, mais la chair du roman est absente.

Seule, la voix off qui nous lit ses plus belles pages, ravive une écriture fiévreuse, qui vous emportait, comme elle emportait les personnages de papier. Leïla Bekhti ne me semble pas être un choix judicieux : cette Albertine-là est trop frêle, trop fragile, hésitante dans ses compositions. Reda Kateb qui jusqu’à ce jour m’a toujours convaincu, me paraît tout aussi timoré dans son rôle de julot romantique. Il demeure dans la demi-teinte, le demi-ton général (parti pris, là encore, très certainement) d’une mise en scène beaucoup trop tendre à l’égard de ses pensionnaires.

L-Astragale-2014-10

Au moment des événements, la guerre d’Algérie fait rage, mais le scénario étonnamment n’en dit rien. Bien propre sur lui il laisse à Paris un souvenir à la Doisneau et aux putes malmenées, le droit de poser pour la postérité.

Le film n’est pas déplaisant, ni raté. Mais ce n’est  pas une adaptation du roman de Sarrazin. A la limite, une inspiration, si on inspire très fort …

Beaucoup de choses m’intriguent dans cette adaptation du roman autobiographique d'Albertine Sarrazin. D’abord ce noir et blanc, qui irrémédiablement renvoie l’histoire au passé. Le procédé la fige dans un contexte qui pouvait s’inscrire dans une vision plus contemporaine. La rafle des algériens, la traque des prostituées, la question identitaire … Acceptons le parti pris et la norme esthétique que permet une telle technique. Les portraits de femmes battant le pavé sont de très belles illustrations d’une époque que la romancière a traversé de mille feux. Mais à l’écoute de Brigitte Sy, il ne reste qu’un brasier, fortement consumé. Sa caméra…

Review Overview

Le film

Sans adhérer à ce film, je pense que ce n’est pas un film désagréable ou raté. Il est simplement trop tendre et timoré pour raconter l’histoire vraie d’Albertine Sarrazin. Evadée de prison après un hold-up, vit au jour le jour dans un Paris où la rafle des algériens et la traque des prostituées ne lui facilitent pas sa cavale. Leïla Bekhti ne m’a pas convaincu dans son personnage héroïque, de la même manière que Reda Kateb apparaît très timoré, en julot romantique. On ne sent jamais la chair d’un récit que la romancière avait signé dans l’ambiance de la guerre d’Algérie, ici totalement biffée. Ce sont des partis pris de mise en scène que la technique du noir et blanc vient couronner. Mais là encore à mon avis de manière fort peu judicieuse. L’histoire demeure figée dans son passé. Rien ne vient entacher un scénario bien propre sur lui.   

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