Synopsis: Patron d’un club de danseuses nues dans l’Ohio, Larry Flynt lance en 1973 la revue pornographique "Hustler". Menacé, interdit, Flynt persiste et signe, s’opposant au pays bien-pensant tout entier. Et pourtant, le succès de "Hustler" ne cesse de croître au fur et à mesure que Larry entache la carrière de personnalités par ses accusations…
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
- DVD : 27 Octobre 2022
Ainsi va l’Amérique. Pudibonde et frileuse, voire caricaturale quand elle interdit l’affiche du film (1), dont le thème est à lui seul un brûlot licencieux. Il évoque la vie de Larry Flynt, pornographe patenté des magazines hard, dont la simple lecture renverrait Play Boy au rayon prénatal.
Mais en toute logique, le film échappe aux foudres des censeurs ; il est consensuel et ambigu. Chacun y trouve sa part de vérité.
Milos Forman se défend d’avoir portraituré l’Amérique d’aujourd’hui, puritaine et réactionnaire. « Ce qui est vrai c’est que cette histoire ne pourrait pas se passer ailleurs. Mais ce n’est pas un film sur l’Amérique encore moins sur la pornographie. Je raconte l’histoire incroyable d’un homme tout aussi incroyable. »
Incroyable mais vrai jusqu’à la conversion religieuse de ce libertaire touché par la grâce de la sœur très dévote du président d’alors Jimmy Carter. Un court répit dans une vie ponctuée d’une tentative de meurtre (il en sera paralysé) de multiples condamnations et emprisonnements qui le conduiront au bord de la folie.
« A travers ce récit » affirmait alors Milos Forman « je souhaite mettre en garde contre les vieux démons qui ressurgissent toujours. Face à la stupidité des bigots, on ne gagnera jamais. Mais si l’on cesse de résister, ils gagneront. J’ai dans mon existence deux exemples terribles à ce sujet, le nazisme et le communisme. »
Ces deux plaies purulentes, le rappellent chaque jour à la vigilance. Une constante doublée d’un entêtement quasi légendaire. Ainsi le réalisateur bataillera ferme pour engager la nouvelle star du rock’n roll Courtney Love dans le rôle de l’épouse de Larry Flynt.
« Les Studios s’en méfiaient, car elle n’était pas assez connue et ils voulaient la punir pour son passé. Pour leur faire plaisir j’ai auditionné plusieurs actrices. J’ignorais tout d’elle, sa vie avec le chanteur de Nirvana, et ses rapports avec la drogue. Peu m’importait… Elle possède une telle personnalité, extraordinaire ; c’est toujours bon pour l’écran. »
Il lui faut ensuite affronter les assureurs. Ils exigent tellement sur le nom de la veuve Cobain (chanteur de Nirvana) que chacun y va de son écot, Love et Forman en tête. Enfin le contrat stipule que Mlle Love, suivie quotidiennement par la compagnie d’assurance devra satisfaire à des analyses médicales, chaque semaine !
Aux USA, le film à sa sortie a fait un tabac. Répétitif et démonstratif, il s’ajoute aux sempiternels effets de manche qui peuplent les prétoires du cinéma américain. Dans l’affaire, Larry Flynt, le vrai, s’en tire plutôt bien. Il figure au générique de sa propre histoire, endossant les frusques du juge qui l’avait condamné à 25 années de prison. Un acquittement de première !
(1) Les Français auront droit à l’époque à la version originale. Elle représente Flynt crucifié sur un pubis féminin, voilé d’un string.
Il existe également une version DVD
Review Overview
Le film
L’histoire vraie d’un éditeur pornographique qui pendant des décennies va passer de tribunaux en maisons d’arrêt pour faire valoir son bon droit, celui de la liberté d’opinion, d’expression. Poussé dans ses retranchement, celui d’emmerder les puissants, l’autorité, les religions. Le portrait de l’Amérique qu’en fait alors Milos Forman renvoie le grand pays dans ses dérives puritaines et réactionnaires, pour lesquelles un libertaire patenté va réussir à jeter plus que le trouble. Au point qu’on attente à sa vie ( il est depuis ce jour paralysé ) et que la folie le guette. Woody Anderson est très convaincant dans le rôle-titre aux côtés de son épouse l’étonnante Courtney Love alors plus connue comme étant la veuve de Kurt Cobain ( Nirvana)
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