Synopsis: Aujourd'hui Lara a 60 ans et c'est le premier concert de piano donné par son fils Viktor. Elle le soutient depuis ses débuts et se considère comme déterminante dans son succès. Mais Viktor est injoignable depuis des semaines et Lara semble ne pas être conviée à l'événement, contrairement à son ex-mari et sa nouvelle compagne.
La fiche du film
Le film
DVD : 7 juillet 2020
- Festival Karlovy Vary . Prix spécial du jury. Meilleure actrice. Prix oecuménique.
- Festival de Munich . Meilleur réalisateur
- Meilleur dvd Juillet 2020 ( 7 ème )
Moment particulier pour Lara Jenkins, le jour de ses 60 ans. Son fils Viktor qu’elle n’a pas vu depuis quelques temps, donne son premier grand concert de sa jeune carrière de pianiste.
Lara espère le joindre avant la soirée et dans cette attente elle engage sa journée solitaire. Elle déambule dans les rues de la ville, vers une histoire qui petit à petit se révèle être celle qu’elle aurait pu vivre si le destin en avait décidé autrement.
S’il ne l’avait pas conduit dans les bureaux de cette mairie où elle a travaillé sans passion, dit-elle , ou bien au conservatoire où son professeur ( Volkmar Kleinert ) ne lui promettait aucun avenir.
Elle veut le retrouver aujourd’hui mais l’attend en vain, à l’image de Viktor (Tom Schilling ). Un petit rendez-vous, qui sait, un appel au téléphone …
Petites contrariétés du matin, comme cette rencontre inattendue avec l’amie de son fils ( Mala Edme ). Les deux femmes ne se connaissent pas, mais le courant ne passe pas.
Lara fait barrage à son bonheur qu’elle égaie de quelques billets du concert offerts ici et là, à des gens de connaissance ou des gens de hasard. Sans trop d’explication, si ce n’est ce regard sans vie, cette élégance sans joie.
Corinna Harfouch porte le personnage sur ses épaules avec une froide détermination et une grandeur paradoxale dans ce décorum qui se fissure de toute part. Jan-Ole Gerster, le réalisateur ne l’abandonne jamais, Mais Lara sombre au fur et à mesure que les lampadaires de la ville la mènent vers la soirée de la consécration.
Celle de son fils qu’elle a toujours soutenu, et qui aujourd’hui la fuit pour des souvenirs d’enfance trop douloureux. Une mère attentive, possessive, destructrice ? Lara a fait le vide autour d’elle, et sa mère (Gudrun Ritter) le lui rappelle à sa façon, échange violent, physique, sans retour.
Elle va en payer le prix, mais la somme n’est-elle pas trop forte quand il s’agit d’amour ? Jan-Ole Gerster pose la question, Corinna Harfouch lui répond avec justesse. Une juste interprétation !
Le film
L’héroïne ne sait pas vraiment comment elle a pu en arriver là, mais ce jour d’anniversaire ( 60 ans ) elle remonte les rues de sa ville, en même temps que son passé . Et tout s’éclaire peu à peu sur son passage, ces gens qu’elle n’aiment pas ou qui lui échappent, ses contrariétés du moment ou de toujours. Son fils , pianiste prodige se produit le soir même , mais l’évite. Son ex fait aussi barrage à sa volonté de comprendre en quelques heures ce qu’elle a détruit pendant plusieurs années. Le cheminement est complexe mais le réalisateur réussit parfaitement à dominer les tempéraments de ses protagonistes pour mieux formuler des caractères fermes, jamais définitifs. Ce qui conduit à ce flottement permanent de doutes et d’incertitudes qui jalonnent le parcours de Lara. Elle est jouée par Corinna Harfouch, sans reproche !
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