Synopsis: Le capitaine Stanley White, un vétéran du Vietnam au tempérament bien trempé, flic très respecté, est muté dans le quartier de Chinatown suite à l’assassinat du représentant de la communauté chinoise. Il est persuadé de l’existence d’une mafia qui régit l’ordre du quartier et alimente le trafic de drogue. Malgré les mises en garde de ses supérieurs hiérarchiques et les menaces de la communauté chinoise, White se lance dans une véritable croisade.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
Le livre
Le meilleur dvd Mars 2016 ( 2 ème )
Il manque à ce film un pupitre porteur. Une musique significative comme Coppola a pu en retenir dans « Apocalypse now », ou « Le Parrain ». Ennio Morricone, aussi : « Il était une fois dans l’Ouest »… Rengaine ou mélodie qui au fil des ans s’attache à l’image, à l’Histoire, au cinéma. Une page qui le rend universel, intemporel.
David Mansfield a soigné sa copie, mais rien de percutant dans cette plongée fascinante et anxiogène au cœur du Chinatown new-yorkais. Un décor et des histoires pourtant propices au lyrisme et à la fantaisie musicale. Un ancien du Vietnam, toujours en guerre, va s’y perdre. Un flic, le plus titré de New-York, autant assoiffé de vengeance que de justice.
En débarquant au milieu des « niaks » comme il les appelle, White balance un grand coup de pied dans la fourmilière. Aveuglément, avec rage et obstination. Ca fait du bien là où ça fait mal, mais le mal est très profond. Drogue, prostitution, racket… Ses supérieurs l’ont mis en garde. On s’attaque aux jeunes, trop voyants, des têtes brûlées mais les vieux, pas touche.
La corruption a cimenté les relations entre l’Amérique et ses Chinois. Une autre économie prospère, tout le monde s’y retrouve, comme le dépeint très bien Michael Cimino dans son exploration de cette nouvelle facette de l’Amérique et de ses luttes internes entre communautés. Le cinéaste est formel, la mafia chinoise est la plus vieille, bien avant celle des macaronis qui s’acoquinent ici avec le respect du cadet pour l’aîné.
Une lutte immémoriale entre les clans qui au grand jour d’une presse déchaînée fait tâche. Le flic a flashé sur Tracy Tzu, une reporter qui elle aussi fond dans la foule pour ramener le scoop. Leur cause est commune, leur relation va le devenir. Ce qui complique encore plus la vie du héros dont le ménage chancelle dangereusement. Sa femme lui a pourtant tout donné, tout sacrifié, jusqu’au jour de l’ultime sacrifice…
Un sommet aussi vertigineux qu’un massacre dans un restaurant chinois. La manière est brutale, réaliste, la mise en scène parfaitement réglée, un bien indispensable pour ne pas se perdre dans le dédale des ruelles de Chinatown, et des subtilités chinoises qui vont de paire. Oliver Stone et Michael Cimino ont soigné l’écriture de leur scénario, sous l’œil attentif du principal intéressé, le romancier Robert Daley, dont les deux compères se sont largement inspirés.
Il en ressort des portraits parfaitement ajustés, à l’image du futur « shogun », Joey Tai, à qui John Lone donne toute l’autorité mais aussi la fragilité d’un personnage plus complexe qu’il n’y parait. Mickey Rourk à la pointe de son talent, offre la palette idoine au flic ravageur et ravagé de l’intérieur. Ariane Koizumi, plutôt à l’aise dans son costume de journaliste me semble avoir complètement disparu des écrans de cinéma.
LES SUPPLEMENTS
- Préface de Jean-Baptiste Thoret
- « Au cœur du dragon » (27 mn); Dans cet entretien audio, Michael Cimino revient sur le tournage de L’Année du dragon, ses choix artistiques, ses réussites comme ses regrets. « Au départ, on ne me croyait pas quand je parlais des triades, mais après le film les journaux se sont intéressés au sujet ».
Il a pour construire son film rencontré ce qu’il appelle des gangsters chinois. « J’ai connu certaines familles de la mafia, mais sur le sujet je m’arrêterais là. (…) On a rencontré les gens sur qui on allait écrire, on savait de quoi on parlait ».
- « L’ordre et le chaos ». Un livre de 208 pages (inclus 50 photos inédites)
En réalisant L’Année du dragon, Michael Cimino livre une nouvelle « métaphore de l’Amérique ». L’Ordre et le chaos propose de découvrir le scénario écrit à quatre mains par Oliver Stone et Michael Cimino, des analyses et entretiens avec Michael Cimino, Mickey Rourke et Robert Daley parus dans la presse française de l’époque, les notes de production originales, le tout agrémenté de 50 photos inédites issues des archives de MGM et de Warner .Bros.
Le film
Le bonus
Le livre
J’aime beaucoup le travail de Michael Cimino et cette nouvelle plongée dans le cloaque new yorkais demeure une retranscription fidèle de l’état d’une société à un moment précis. Le héros, revient du Vietnam, obsession du cinéaste qui l’applique à nouveau dans un contexte de revanche larvée. Le flic est prêt à tous les sacrifices pour son idéal de justice, face à ce que semble découvrir ses supérieurs : l’existence d’une mafia chinoise. Les fameuses triades. En proie aux désillusions et à la violence urbaine, le héros s’inscrit dans une structure narrative assez complexe, devenue limpide par la grâce d’une écriture que l’on doit à Oliver Stone et Michael Cimino sous l’œil attentif du principal intéressé, le romancier Robert Daley, dont les deux compères se sont largement inspirés.
C'est une dynamique de tous les instants, suscitée par la matière même de Chinatown , ses enjeux , sa force politique et économique , que Cimino transcende au cœur de ce petit quartier de New-York où s'alignent des portraits parfaitement ajustés à l’image du futur « shogun » Joey Tai, à qui John Lone donne toute l’autorité mais aussi la fragilité d’un personnage plus complexe qu’il n’y parait. Mickey Rourke est bien évidemment à la pointe de son talent.
Avis bonus
Un entretien audio avec le réalisateur, un livre énorme sur le film , c'est toujours du bonheur
7 Commentaires
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