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« L’An 01 » de Jacques Doillon, Alain Resnais, Jean Rouch. Critique cinéma

  • Cinéma : 22 février 1973
  • Reprise : 01er janvier 2025
  • Avec CabuFrançois CavannaGeorges Wolinski et encore bien d’autres
  • Durée : 01 h 27 mn

L’histoire : « On arrête tout et on réfléchit ». Construits à partir de ce slogan, trois récits de politique fiction imaginés et filmés aux Etats-Unis, en France et en Afrique. Une utopie joyeuse sur le rêve des enfants de l’abondance…

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

Charlie Hebdo au début des années 70. Gébé dessine une bande dessinée, dite participative (déjà) adaptée au cinéma par Jacques Doillon, Alain Resnais et Jean Rouch. L’esprit, totalement soixante-huitard, anarchisant sur les bords, revendique la fin de l’économie de marché. Le droit à l’autogestion.

Schématiquement ça donne deux péquins sur le quai d’une gare . Ils décident de ne pas monter dans le wagon, de ne pas se rendre au travail.

C’est le premier jour d’une ère nouvelle, l’an 01. « On arrête tout » et on réfléchit. En fait on parle beaucoup, pour ne pas dire grand-chose, sinon ce ras le bol général en train de contaminer les usines, les salles de spectacles, les casernes ,les immeubles au pied desquels des manifestants à vélos sollicitent les ménagères.

Balancez vos clés , venez nous rejoindre. Ce monde basé sur la productivité est absurde …

Parmi les réflexions sensées, mais sans retour cette fois: « si on faisait un pas de côté, les coups de pieds n’arriveraient plus au cul… »

Dans le sillage de cet « abandon utopique, consensuel et festif », le désir est considéré comme une énergie potentielle. Les couples se forment et se déforment , prélude à l’amour libre plébiscité par l’équipe de Charlie-Hebdo qui participe activement à la discussion.  Ne serait-elle pas complice du mouvement ?

Wolinski , un moment se fâche « si vous pensez qu’il n’ y a rien à faire pour rebâtir un monde de progrès,  prenez des pioches, des bêches, cultivez les trottoirs ».

L’utopie, le rêve, l’anarchie tranquille balaient toute visée possessive, voire capitaliste

D’autres vedettes, artistes et personnalités de plus ou moins grande importance , participent déjà à l’époque à cette révolution d’utopie : Jacques Higelin, François Béranger, Coluche, Cavanna, Cabu, Wolinski, le professeur Choron, Marcel Gotlib Romain Bouteille, Patrice Leconte, Miou-Miou, Thierry Lhermitte, Alain Scoff, Josiane Balasko , et bien évidemment Gébé en personne.

Une joyeuse troupe qui se cherche aujourd’hui sans espoir de retour. Certains ont mis la clé sous la porte, d’autres égarés dans de « Splendide » souvenirs. La relève fait du seul-en-scène ( on dit aussi « one-man-show « ) et se mire le nombril.

Cinéma : 22 février 1973 Reprise : 01er janvier 2025 Avec Cabu, François Cavanna, Georges Wolinski et encore bien d’autres Durée : 01 h 27 mn L'histoire : "On arrête tout et on réfléchit". Construits à partir de ce slogan, trois récits de politique fiction imaginés et filmés aux Etats-Unis, en France et en Afrique. Une utopie joyeuse sur le rêve des enfants de l'abondance... Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Charlie Hebdo au début des années 70. Gébé dessine une bande dessinée, dite participative (déjà) adaptée au cinéma par Jacques Doillon, Alain Resnais et Jean Rouch. L’esprit, totalement…
Le Film

Bien sûr, ils n’y croyaient pas vraiment , et un demi-siècle plus tard on rêve tout simplement à ce que furent ces années post soixante-huitardes où l’on réinventait l’amour et l’économie de marché. Schématiquement ça donnait deux péquins sur le quai d’une gare qui décident de ne pas monter dans le wagon, de ne pas se rendre au travail. « On arrête tout », leitmotiv révolutionnaire des ouvriers, des artistes, des conscrits, des chômeurs, des ménagères … C’est bien simple, on supprime tout, on regarde ce qui se passe et on rétablit uniquement « les services et les productions dont le manque se révélera intolérable ». Ce monde basé sur la productivité est absurde, entend-on dans la cour des usines, et celle des écoles … il lui faut se soumettre à l’utopie anarchiste et foutraque de quelques libertaires en goguette.   Parmi eux, l’équipe de Charlie-Hebdo participe activement à la discussion.  Ne serait-elle pas complice du mouvement ? 

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