Synopsis: Professeur de littérature à l'université de Lausanne, Marc a la réputation de collectionner les aventures amoureuses avec ses étudiantes. Quelques jours après la disparition de la plus brillante d'entre elles qui était sa dernière conquête, il rencontre Anna qui cherche à en savoir plus sur sa belle fille disparue...
La fiche du film
Le film
Trois mois après « La vénus à la fourrure », Mathieu Amalric revient, superbe, sur le devant de la scène. Le registre est totalement différent et l’exercice de style, périlleux. Ecoutez le parler, il savoure de véritables dialogues de cinéma, des mots écrits pour être en représentation.
L’effet premier est surprenant, et puis la magie opère, que l’on doit aussi à l’écriture millimétrée de Philippe Djian dont l’œuvre « Incidences » a bien inspiré les frères Larrieu.
Le duo s’y frotte avec une maîtrise totale de l’art de la parabole, à la fois littéraire et scénique. Il donne à l’ensemble,une pointe de sophistication agaçante. Comme une œuvre contemporaine qu’il nous faudrait apprivoiser jusqu’à l’aimer, sans forcément la comprendre.
Ce que j’ai ressenti en me laissant emporter dans ce très long maelstrom savamment orchestré par Marc, un prof éthéré qui doit repousser les avances de quelques élèves. Pour séduire, Sara Forestier en fait alors des tonnes. Mais l’homme, qui n’est entouré que de femmes, est visiblement ailleurs, perdu dans des rêveries où ses conquêtes quittent sa vie pour se rendre nulle part.
La police enquête à distance, la belle-mère d’une victime se rapproche du héros encore plus perdu devant cette beauté énigmatique. Maïwenn, est sublime, mystérieuse, étrange .La sœur, (Karin Viard, elle aussi très bien dans son personnage) entretient des rapports plus qu’ambigus avec le frangin ; elle n’aime pas sa nouvelle relation. Ici, tous les gens ne s’aiment pas d’ailleurs, comme dans la vraie vie où Marc puise désormais les ressources nécessaires à son existence.
Jean-Marie et Arnaud Larrieu lui tendent alors la main … en l’enfonçant un peu plus dans sa dérive solitaire qu’ils règlent à la manière de deux marionnettistes tapis dans l’ombre. C’est très intriguant toutes ces situations qui s’emmêlent, ces personnages qui s’égarent dans le blanc d’une neige maculée de sang. Mais l’image, plus qu’illustration, donne du sens à cette variation des sentiments, souvent subtile.
La chanson de Christophe les accompagne, à contre sens d’un thriller qui ne dit pas son nom. Il est trop destructeur pour appartenir à un quelconque catalogue du genre. L’amour est aussi un film (presque) parfait.
Review Overview
Le film
Rien ne semble échapper ici à la maestria des frères Larrieu, et ce sens de la perfection leur confère une respectabilité dangereuse. Une sophistication appuyée, vite oubliée dans cette mise en scène qui donne de la grâce à l’architecture la plus froide et un allant particulier à des personnages bien bizarres. Mathieu Amalric nous guide alors dans un dédale de situations plus bizarres, les unes que les autres. On s’y laisse conduire avec bonheur, tant le charme et la magie façonnent une intrigue sulfureuse. Il faut simplement que ça s’arrête à temps, ce qui n’est pas forcément le cas (1 h 51)
16 Commentaires
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