Synopsis: La famille de Jake et Beth Heke vit dans une banlieue pauvre de Auckland, en Nouvelle-Zélande. Alcoolique et brutal Jake fait peur à ses 5 enfants . Fière descendante Maori sa femme s’oppose à ses crises. Mais l’unité de la famille va bientôt voler en éclats dans une escalade de violence dont personne ne sortira indemne.
La fiche du film
Le film
Interdit aux moins de 16 ans
Adapté de « Once were warriors », premier roman de l’écrivain maori Alan Duff
- Meilleur premier film Mostra Venise 1994,
- Grand Prix des Amériques, Prix du Jury Œcuménique , Prix d’interprétation féminine 1994, Montréal
- Prix de la Critique – Mention Spéciale au festival Fantasporto 1995
- Prix d’interprétation féminine San Diego 1994,
L’héritage des anciens, la culture de ses ancêtres dans un monde qui ne les attend pas. Ici la communauté Maori à laquelle appartient toujours Beth Heke, noble héritière d’un passé dont il lui reste la fierté et le courage. Son mariage avec Jake, descendant d’esclaves, n’est pas des plus heureux. Il lui faut souvent l’affronter pour préserver sa petite famille et ce qu’il reste de leur amour. Quand il la frappe, c’est sans limite.
Dehors, sa violence est tout aussi aveugle, dramatique. Un mauvais regard dans un bar, une musique déviante et la bagarre fuse pour un rien. Ca ne dure pas longtemps, la bière les attend, lui et ses copains qui bien souvent font le soir la fête à la maison.
Les gamins terrés dans leur lit écoutent, presque apeurés. La maman les rassure comme elle peut et quand elle ne peut pas c’est la justice qui renvoie Boogie dans un foyer de redressement. Accompagné par sa mère de substitution, Grace (Mamaengaroa Kerr-Bell) la petite sœur qui chapeaute toute la fratrie comme une grande.
Elle est la bouée de sauvetage, le récif auquel s’accrocher , mais elle n’a que 13 ans et la fragilité de cette adolescence à peine éclose. C’est pourtant là que le bonheur s’arrête parfois dans le jeu innocent des enfants et les histoires que l’on raconte.
Elles parlent des origines, de la terre ancestrale que Nig (Julian Arahanga) l’aîné veut retrouver pour une autre vie, celle des guerriers d’autrefois, gangs d’aujourd’hui qu’il espère rejoindre. Dans ce cloaque d’un ghetto d’Auckland, au bord de l’autoroute où la misère humaine et sociale se barricade derrière des murs de béton, des grillages et l’Histoire d’un peuple .
L’interprétation fabuleuse de Rena Owen lui vaut plusieurs prix dans de nombreux festivals autour du monde. Temuera Morrison son vis-à-vis est tout aussi remarquable en gros costaud psychopathe.
Le film est violent, vrai, de tous les temps. C’est encore le monde d’aujourd’hui qu’il interroge. Des réserves indiennes aux territoires innus, du Mato Grosso à la jungle amazonienne, quand les civilisations oubliées ne s’éteignent jamais.
Le film
Malgré le courage d’une mère, une famille d'une banlieue pauvre d'Auckland est bouleversée par la violence du père. Ce résumé succinct n’engage en rien la force d’un film violent, vrai, de tous les temps. C’est encore le monde d’aujourd’hui qu’il interroge. Des réserves indiennes aux territoires innus quand les civilisations oubliées ne s’éteignent jamais. Ici celle des maoris retenus dans des ghettos où la loi officielle ne se mêle pas à celle de ces gros costauds aux faux cœurs d'artichauts qui pour un rien vous massacrent une tablée entière. La petite famille de Jake a peur de ce père psychopathe et impulsif qui invoque ses ancêtres esclaves pour justifier son comportement. Son épouse Beth, est la noble héritière d’un passé dont il lui reste la fierté et le courage. Malgré tout, le foyer ne résiste pas aux coups de boutoir de cette fusion contre-nature. A travers la pénible émancipation des femmes et le respect des traditions, cette projection d’un avenir totalement incertain vise une jeunesse déboussolée et sans repère. C’est pourtant autour d’elle que le film tente de s’arrimer. L’interprétation générale est magnifique.