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« L’air de la mer rend libre » de Nadir Moknèche. Critique dvd

  • 1h 30min | Drame
  • Avec Youssouf Abi-AyadKenza FortasSaadia Bentaïeb

 L’histoire : La Bretagne  de nos jours. Saïd habite  chez ses parents et travaille à la boucherie familiale. Incapable d’affronter sa famille, il accepte un mariage arrangé avec Hadjira. Elle aussi a cédé aux exigences de sa mère, suite à une relation amoureuse malheureuse et des démêlés avec la justice

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

 Le film et les bonus :

« L’air de la mer rend libre »-« Tu m’as promis la mer » … l’hésitation du réalisateur sur le choix du titre ( pas terrible ) renvoie un peu à cette absence de confiance, de certitude dans une mise en scène flottante.

De par sa nature, le récit navigue entre deux eaux, deux cultures et sentiments différents . Saïd est gay, Hadjira – qui sort de prison pour de mauvaises fréquentations- aime un autre jeune homme.

Mais sous la pression familiale les voici unis pour le meilleur et pour le pire.

 

On imagine de quel côté penche la balance, bien que Nadir Moknèche modère dès qu’il le peut le ton de son récit, sans parler d’une franche comédie.

Quand le jour de son mariage Saïd demande à aller aux toilettes, on le fait suivre de peur qu’il s’échappe. On sourit. C’est un air jazzy qui l’accompagne en fait, une trompette comme celle de son amant musicien Vincent (Arturo Giusi Périer) tout aussi bouleversé par la contrainte de sa rupture.

Le couple prend  ses marques. Saïd travaille dans la boucherie familiale, drague sur son téléphone, se morfond.

Kenza Fortas, Youssouf Abi-Ayad

Dans une quête d’indépendance ( Saïd lui interdit de travailler ) Hadjira tente de calquer ses jours sur un couple récemment ami  qui la ramène un peu les pieds sur terre. Malgré l’air évaporé de Zahia Dehar, totalement hors-sujet.

Ils s’aiment aux yeux de tous, et s’évitent dans l’intimité, même si la cohabitation parait de plus en plus possible. A-t-elle remarqué ses sentiments contraires ? Des détails, des indices, et puis l’évidence, mais rien d’affirmé dans cette mise en scène si distante.

Lubna Azabal joue la mère de Hadjira. Elle n’est, pas drôle mais convaincante

Leur histoire peut alors partir dans tous les sens et le choix du réalisateur, également scénariste, me parait le plus probant.

Dans sa résolution fleur bleue, et concorde parfaite, on apprécie le décor breton, et sa mer fuyante comme le remarque Hadjira, qui ne connait que la Méditerranée. Mais elle préfère dit-elle les embruns celtiques, c’est rassurant.

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec l’équipe ( 17 mn )

Du réalisateur aux comédiens, des commentaires sur le sujet et la manière de le traiter. Attention, ça en dit beaucoup sur l’histoire, à voir donc après la projection.

  • Scène coupée ( 1.20 mn )

Elle devait apparaître à la fin du film,  au générique, sur la moitié de l’écran nous précise-t-on. Elle est charmante, mais sans effet sur l’issue du récit .

1h 30min | Drame Avec Youssouf Abi-Ayad, Kenza Fortas, Saadia Bentaïeb  L'histoire : La Bretagne  de nos jours. Saïd habite  chez ses parents et travaille à la boucherie familiale. Incapable d’affronter sa famille, il accepte un mariage arrangé avec Hadjira. Elle aussi a cédé aux exigences de sa mère, suite à une relation amoureuse malheureuse et des démêlés avec la justice Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article  Le film et les bonus : « L’air de la mer rend libre »-« Tu m’as promis la mer » … l’hésitation du réalisateur sur le choix du titre ( pas terrible ) renvoie un peu à…
Le Film
Les bonus

Le poids de la culture familiale, le sens de l’honneur lié par les traditions, le respect des conventions, il y a un peu de tout ça dans ce mariage arrangé entre Saïd qui préfère les hommes et Hadjira, qui ne peut épouser l’homme qu’elle aime. Dans ce couple contre nature on va donc faire avec et tenter de limiter les dégâts . Youssouf Abi-Ayad et  Kenza Fortas assurent une juste composition dans un mise en scène plus rétive aux accents dramatiques du récit. Nadir Moknèche a visiblement voulu éviter l’écueil et la caricature, d’un genre, d’un milieu, d’une culture bien marqués au cinéma, mais la légèreté qui accompagne son point de vue, déséquilibre à plusieurs reprises la réalisation. Le rythme demeure, le ton faiblit .

AVIS BONUS Les commentaires de l'équipe et une scène coupée sans effet sur le scénario

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