Akira Kurosawa ignorait que son film « Rashômon » avait été présenté au Festival de Venise, où il venait pourtant de remporter le Lion d’Or. Dans les années 1930, Mashiro Makino tournait parfois deux films en même temps en s’aidant de substances interdites. Chuseil Sone, le maître du cinéma érotique des années 1970 disparut subitement pour réapparaître, des années plus tard, en spécialiste de l’aquaculture…
Voici ce que l’on peut apprendre dans ce dictionnaire, accessible à tous, novices comme cinéphiles. Il retrace le parcours des réalisateurs et des films à l’origine de l’âge d’or du cinéma japonais (1935-1975) : 101 destins et 101 histoires de cinéastes qui ont contribué à faire du cinéma japonais l’un des premiers cinémas au monde.
Il est présenté avec un cahier d’illustrations et une sélection de 6 grands classiques en DVD, dont « Une femme dans la tourmente » de Mikio Naruse inédit en vidéo.
Ce film ne m’apparait pas primordial, même s’il se démarque des productions japonaises de l’époque par une thématique sociale originale, autour de la disparition des petits commerces. Le réalisateur prend inlassablement leur défense, ne serait-ce que d’un point de vue tactique.
Beaucoup de scènes sont en effet filmées depuis le fond du magasin, ce qui crée une familiarité avec les lieux et sa principale employée Reiko, une veuve de guerre qui depuis 18 ans fait tourner la boutique. Mais sa belle-mère se désespère de voir son autre garçon Koji dépenser sa vie au hasard de l’alcool et des filles.
Une situation d’autant plus préoccupante que l’ouverture prochaine d’un supermarché dans le quartier menace la prospérité familiale. C’est pourquoi une réunion quasi secrète envisage une contre-attaque. Il faudrait marier Koji et qu’il prenne la direction des affaires. Mais le beau-frère n’envisage ni l’un, ni l’autre, comprenant qu’une telle décision pourrait nuire à l’emploi de sa belle-sœur pour qui il semble avoir bien des égards …
Naruse n’est pas un foudre de guerre et sa réalisation bien sage arrive à nous faire oublier le fond du problème pour mêler à la question commerciale une intrigue amoureuse. Le dossier économique rapetisse, les supermarchés prospèrent et l’amour galère.
Les autres films
- « Voyage à Tokyo » de Yasujiro Ozu. En 2002, c’était le 5 ème plus grand film de l’histoire du cinéma
- « Contes des chrysanthèmes tardifs » de Kenji Mizoguchi. Un éblouissant portrait de femme, sacrifiée au nom de l’idéal artistique.
- « Harakiri » de Masaki Kobayashi. Cette pépite du cinéma japonais, est aussi une merveille du septième art.
- « Contes cruels de la jeunesse » de Nagisa Oshima. On évoque Godard, et 55 ans plus tard, la critique demeure très partagée
- « Je ne regrette rien de ma jeunesse » d’Akira Kurosawa. Une fresque du Japon de 1931 à 1945, de l’arrivée du régime militaire fasciste jusqu’à sa fin en 1945 après sa défaite.
Livre de 250 pages ((inclus la préface inédite de Kiyoshi Kurosawa, réalisateur du dyptique Shokuzai et de Tokyo Sonata)
. 2 feuillets de photos
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