Synopsis: Coya est domestique au sein d'une famille chilienne catholique et conservatrice. Dans la grande demeure bourgeoise, patrons et employés cohabitent sous le même toit. La mort du mari de Coya va occasionner une visite inattendue qui va bouleverser l'ordre apparent...
La fiche du film
Le film
« On dirait qu’il y a des miroirs, les choses se répètent »
Le cinéma chilien s’inscrit dans notre univers avec une intention remarquable sur la manière d’introduire ses propres codes et un alphabet singulier. Pour son premier film Mauricio Lopez Fernandez révèle déjà un ton très personnel qui renvoie à l’univers d’Almodovar ou plus sûrement celui de Carlos Saura.
Les références ne sont pas minces mais je les retrouve à plusieurs reprises au sein de cette famille chilienne où maîtres et valets vivent de concert, sans véritablement poser de limites sociales.
A l’occasion de l’enterrement de son père, Elena revient auprès de sa mère Coya, employée de cette maison. Les gens sont un peu surpris par l’arrivée de cet enfant qu’ils avaient connu tout autre. Même si le doute n’est pas de mise très longtemps, il est bon de laisser planer l’incertitude sur l’identité de cette jeune femme qui jette plus que le trouble auprès de sa mère et des habitants.
Là où les mots ont peu de résonance, où le silence s’impose. On n’aime pas trop se raconter et pourtant Coya va désormais soigner sa féminité. Elle n’est plus très jeune mais la voici qui s’apprête plus que de coutume, face à sa fille qu’elle ose à peine regarder.
Les autres, la maîtresse de maison, son mari, la seconde domestique …, tous la convoite, mais pour quelles raisons, pour quelles amours ? L’ambiguïté totale est de tous les instants sous ce toit qui a vu partir un homme et découvre un être bien différent.
Le jeu des adultes est un jeu de dupes que les enfants survolent avec une exubérante insouciante. L’innocence parfaite des deux petites filles qui vivent dans un autre monde, de fées, et d’apparences.
Leur petit frère observe et ne dit pas grand-chose. On ne communique guère avec lui. D’ailleurs ici les hommes sont à peine entrevus, esquissés ou fuyants. Ils n’ont pas leur place.
Pour sa liberté lunaire,le gamin fait penser un peu à la petite fille de Cria Cuervos, mais surement plus pour son affiliation avec son metteur en scène. Mauricio Lopez Fernandez appartient bien à l’école Carlos Saura.
La sensualité de ses images, le désir qu’elles suscitent dans un environnement atone, le récit sans apprêt, tout participe à cette révélation d’un auteur qui sait aussi diriger ses acteurs. Daniela Vega, Rosalinda Ramirez, Claudia Cantero … conformes au cahier des charges d’un cinéma du renouveau.
Le film
Un premier film qui nous vient du Chili via le coup d’œil d’Almodovar, et surtout celui de Carlos Saura auquel le jeune réalisateur Mauricio Lopez Fernandez emprunte une manière de donner à ses images une force évocatrice confinée dans le plus ordinaire des agencements. Il possède aussi une écriture très personnelle pour raconter les secrets d’une maisonnée au sein de laquelle maîtres et valets vivent ensemble. Il n’y a pas de rapports sociaux bien déterminés.L’arrivée d’une personne que l’on n’attendait pas forcément va déclencher un processus amoureux, voire dramatique, très prenant. Avec un coup d’œil original relayé par une direction d’acteurs tout aussi prégnante. Daniela Vega, Rosalinda Ramirez, Claudia Cantero … conformes au cahier des charges d’un cinéma du renouveau.
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