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« La vie de château » de Jean Paul Rappeneau, critique bluray

Synopsis: Juin 1944, dans un château du bord de mer normand vit Jérôme avec sa charmante épouse, Marie. Excédée par le flegme de son mari, Marie ne désire qu’une seule chose : habiter Paris. Pendant ce temps là, un résistant est parachuté dans la région, il rencontre la belle châtelaine et en tombe fou amoureux. Le château occupé par des allemands, dont un commandant sous le charme de Marie, sera le théâtre de ce quatuor amoureux.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "La Vie de château "
De : Jean-Paul Rappeneau
Avec : Catherine Deneuve, Pierre Brasseur, Philippe Noiret, Henri Garcin, Mary Marquet
Sortie le : 04 juin 2014
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 93 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

« Notre société bien-pensante ne permettrait plus que l’on fasse un tel film ».  Philippe Noiret le pensait. Il n’a peut-être pas tort, même si l’histoire de ce débarquement (Juin 1944) vue par le petit bout de la lorgnette, n’est qu’un des éléments d’une comédie qui vaut marivaudage et vaudeville.

Rappeneau réalise avant tout un film d’auteur pour des acteurs. Le premier d’entre eux, Pierre Brasseur, figure en bonne position sur une affiche qui confirmait la carrière prometteuse de Philippe Noiret et les débuts très encourageants d’une certaine Catherine Deneuve.

Un trio au cœur d’une fantaisie amoureuse joliment troussée : les situations absurdes, voire rocambolesques sont le plus souvent très drôles.

Deneuve a l’énergie folle pour secouer son placide époux, Philippe Noiret paisible par nature. Dans la peau du falot, il  n’est pas forcément le salaud que l’on imagine. Pierre Brasseur, monument, immense acteur endosse le rôle du résistant avec une désinvolture bourrue qui là encore devait un peu lui ressembler dans la vraie vie.

On peut reprendre ainsi  tous les protagonistes de ce quadrille guerrier, avec des moments cocasses, et bien réels (le parachutiste dans les arbres) et d’autres plus sérieux, comme la position de défense des lignes allemandes sur la côte normande.

Entre les deux, une situation comique au possible : des allemands dans la propriété, dont le beau-père trafique avec la résistance, et cache en son sein un espion anglais ( Henri Garcin ). Il est amoureux de la jeune propriétaire qui ne laisse pas insensible le colonel allemand.

Tous les ingrédients d’un excellent divertissement auquel se prête une caméra très fluide. Elle rend la mise en scène plus dynamique pour ce type de comédie. Le rythme auquel tenait beaucoup Rappeneau qui en parle à plusieurs reprises  dans les bonus.

LES SUPPLEMENTS

  • « Une question de rythme » (55 mn) , un documentaire  sur le film et son auteur.. En racontant l’histoire de son film, Rappeneau ouvre les premières pages de la Nouvelle Vague, sa rencontre avec Rohmer, Truffaut, Rivette… L’entraide entre les jeunes réalisateurs de l’époque : ils  vont sur l’un ou l’autre sujet de leur copain .Sautet écrit sur le scénario de Rappeneau qui va aider De Broca pour «  L’homme de Rio », etc.

La base du film : « des souvenirs du gosse que j’étais, on entendait parler de ça, mais on ne voyait rien… »

Son entrevue avec Françoise Dorléac : elle devait faire le film, mais au dernier moment se rétracte. «  Les parapluies de Cherbourg » viennent de sortir, la sœur fera donc l’affaire. Belmondo refuse le rôle de Garcin, l’espion anglais,  car c’est celui d’un vaincu.

La gentillesse ( ? )  de Pierre Brasseur, le caractère bien trempé de Mary Marquet, tout le monde y passe avec une équipe qui se souvient avec nostalgie d’un tournage qui a laissé bien du bonheur.« Je dirigeais plus Deneuve, mais avec les trois autres, il suffisait de les écouter, et les voir agir » se souvient encore Rappeneau

Des photos du tournage en attestent, avec quelques clichés de Catherine Deneuve effectuant les premières lectures.

pierre brasseur, mary marquet , deux monstres sacrés
Pierre Brasseur, Mary Marquet , deux monstres sacrés
  • Entretien audio avec Catherine Deneuve  (9 mn). « Je n’avais pas encore fait beaucoup de cinéma, et l’on me propose une comédie, genre que j’adorais, et surtout un scénario ébouriffant ». Elle parle aussi du débit de sa voix pour accentuer le côté insouciant du personnage,  « avec un rythme particulier auquel tenait beaucoup Rappeneau ».

Pierre Brasseur ? «  Il avait du mal à rester complètement sobre, d’une violence verbale », un penchant pour l’alcool plusieurs fois évoqué par d’autres membres. Le lendemain du tournage de la séquence de nuit face au blockhaus allemand, au cours de laquelle l’acteur a semble-t-il dépassé les bornes il lui offre une énorme gerbe de roses.

  • Entretien avec Philippe Noiret (14 mn). « Sans enjoliver les choses, je me souviens que l’on était bien, les personnages étaient bien écrits, la caméra à la bonne place, c’est ça la direction d’acteurs, on n’en demande pas plus. (…) Jean-Paul avait la manie de dire le texte en même temps que ses acteurs et de mimer, il a fallu plusieurs fois que je lui demande de partir de ma vue ».

« C’est la seule fois où j’ai tourné avec Brasseur, une admiration, quelqu’un de très ouvert, une liberté, une invention, un poète anarchiste ». Catherine Deneuve ?  La débutante, et il en pense alors déjà beaucoup de bien … « une beauté qui ne s’exhibe pas, dont elle n’a pas conscience, et une intelligence, quelqu’un avec qui je me sens bien, à la portée des gens, de mes qualités et de mes défauts.

Meilleur dvd Juin 2014 ( 8 ème ) Prix Louis-Delluc 1965 "Notre société bien-pensante ne permettrait plus que l’on fasse un tel film".  Philippe Noiret le pensait. Il n’a peut-être pas tort, même si l’histoire de ce débarquement (Juin 1944) vue par le petit bout de la lorgnette, n’est qu’un des éléments d’une comédie qui vaut marivaudage et vaudeville. Rappeneau réalise avant tout un film d’auteur pour des acteurs. Le premier d’entre eux, Pierre Brasseur, figure en bonne position sur une affiche qui confirmait la carrière prometteuse de Philippe Noiret et les débuts très encourageants d’une certaine Catherine Deneuve. Un trio au…

Review Overview

Le film
Les bonus

Un film à plusieurs facettes : autour d’une noblesse qui se ruine, on entrevoie les préparatifs du débarquement sur la côte Normande en juin 44. Des quiproquos amoureux liés aux activités plus ou moins secrètes des uns et des autres s'en mêlent. Soit la grande guerre par le petit bout de la lorgnette pour une comédie joliment troussée avec des comédiens d’envergure à l’époque comme Pierre Brasseur, ou qui allaient le devenir comme Philippe Noiret. Catherine Deneuve n’était alors qu’une débutante, mais déjà avec classe et talent.

Avis bonus Des interviews réalisées il y a plusieurs années permettent de resituer l’histoire de ce film pas vraiment commun. Quelques photos d’archives en prime, et un excellent documentaire autour de Rappeneau

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