Synopsis: La publication des mémoires de Fabienne, une grande dame du cinéma hexagonal est l’occasion pour Lumir, sa fille, de revenir en France. Son mari et sa petite fille l’accompagnent. Mais les retrouvailles tournent vite à la confrontation : vérités cachées, rancunes inavouées, amours impossibles se révèlent sous le regard médusé des hommes.
La fiche du film
Le film
Les bonus
- VOD : 22 avril
- DVD / 20 mai
- Meilleur DVD Mai 2020 (7ème)
Ethan Hawke joue l’acteur américain de second plan pour une série TV de seconde zone. Et ça lui va bien ce rôle passe-partout, presque transparent du mari qui accompagne sa femme scénariste, Lumir, de retour de New-York pour revoir sa maman.
Icône du cinéma hexagonal, Fabienne, publie ses mémoires. Un brin troublée par la présence de sa fille, qui dit-elle voulait saluer l’événement.
C’est raconté en quelques plans, concis, significatifs des enjeux à venir. Hirokazu Kore-eda, pour son premier film à la française, tient son sujet dans le vif et le vrai, et s’en imprègne en donnant au film dans le film , le ton immédiat de la dissonance entre réalité et fiction.
Fabienne joue une fille âgée dont la maman n’en finit pas d’être jeune. Dans les coulisses sa fille l’observe…
Le procédé d’identification fonctionne assez bien sur le jeu des comédiennes, Juliette Binoche et Catherine Deneuve, excellentes.Langue de vipère, elle prend semble-t-il aussi un grand plaisir à déblatérer sur le milieu du cinéma.
C’est assez drôle au début ce matraquage en règle auquel n’échappe pas son gendre, dont elle doute des talents d’acteur. Elle n’a peut-être pas tort mas Kore-eda s’enferme dans ce chamboule tout , qui au fil des perfidies, perd de son allure et de son répondant.
Lumir tente d’y remettre un peu d’ordre et rectifie deux ou trois contre-vérités. Assumées dans le roman, il ne fait jamais allusion à une certaine Sarah, pierre angulaire des disputes entre la mère et la fille
Sarah fut une grande amie de Fabienne et une comédienne qui l’éclipsait de plus en plus. Lumir aimait beaucoup Sarah et « l’oubli » de sa mère la peine profondément. Sa mort demeure énigmatique …
Le point d’achoppement du réalisateur qui nous gratifie heureusement de quelques portraits masculins bien croqués, comme l’ex de madame ( Roger Van Hool ), vagabond poète qui en coup de vent fait coucou à la maisonnée.
Ou bien cet agent artistique (Alain Libolt) déguisé en factotum sous la coupe de sa patronne. Et puis, irrésistible , la jeune Clémentine Grenier, petite Charlotte pétillante et intelligente au possible .
Mais accrochés à la cimaise du septième art, ils ne suffisent pas à vernir une galerie de plus en plus exposée à la monotonie des sentiments.
LES SUPPLEMENTS |
• Entretien avec le réalisateur Kore-Eda Hirokazu. Il commence en affirmant qu’il a tourné avec deux des plus beaux trésors du cinéma français. « Aussi drôles que riches en émotions ».
Sur la demande de Juliette Binoche, il y a une dizaine d’années, « l’idée de faire un film en France me plaisait beaucoup, les français aiment beaucoup mon cinéma. (…) J’ai fait lire le premier scénario à l’équipe pour débusquer éventuellement des incohérences dans le paysage français ». « Contrairement à ce que l’on peut penser, il y a peu d’éléments inspirés de la vie de Catherine Deneuve. Au cours de nos entretiens, on a fait connaissance, je voulais mieux la comprendre » « Quelle que soit la langue il faut avant tout faire preuve d’imagination et observer ce qu’il y a sous leurs yeux »
On suit réellement la préparation avec ses petits dessins, des croquis de repérage. La lecture du scénario avec toute l’équipe « ça me permet de repérer les scènes qui me gênent ». Juliette Binoche n’arrive pas à se concentrer, si le temps s’étire entre les prises, mais « Catherine a toujours quelque chose à faire » sourit le réalisateur « on fait un film en lui courant tous après. Elle s’ennuie rapidement, comme un enfant . Elle dit tout ce qu’elle pense… elle est tellement libre ». |
Le film
Les bonus
Un réalisateur sans reproche, des interprètes au-dessus du lot , un récit apriori sans faute et une déception mesurée.
Kore-eda part très fort lors des présentations de cette femme qui revient des USA pour saluer sa mère, une comédienne réputée qui publie ses mémoires.
Mais le prétexte est trop fragile pour croire à ces retrouvailles qui s’effilochent entre la demeure familiale et les studios où la maman tourne un film proche de la SF....
De la vraie vie à la fiction, l’histoire résume un temps les relations entre la fille et la mère, dans un procédé narratif qui fonctionne par intermittence. Une identification formelle du plateau à la rue qui ne donne jamais réellement corps au récit.
Kore-eda est-il interdit par l’omniprésence de ces deux comédiennes dans des rôles à la stature remarquable ? Juliette Binoche, Catherine Deneuve, difficiles à déboulonner !
AVIS BONUS
Un premier entretien avec le réalisateur complété par les propos du making of.
Dans ce making of déjà très vivant, le réalisateur fait un moment un portrait en creux de Catherine Deneuve à travers quelques scènes de tournage, c’est bien venu…