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« La Taularde » de Audrey Estrougo. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Pour sauver l'homme qu'elle aime de la prison, Mathilde prend sa place en lui permettant de s'évader. Alors que sa survie en milieu carcéral ne dépend que de lui, Mathilde n'en reçoit plus aucune nouvelle. Isolée, soutenue uniquement par son fils, elle répond désormais au numéro d'écrou 383205-B. Mathilde deviendra-t-elle une taularde comme une autre ?

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "La Taularde"
De : Audrey Estrougo
Avec : Sophie Marceau, Suzanne Clément, Anne Le Ny, Eye Haidara, Marie-Sohna Condé
Sortie le : 17 janvier 2017
Distribution : Orange Studio
Durée : 94 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Janvier 2017 ( 9 ème)

Le cinéma en milieu carcéral avec son cahier des charges : le méchant qui terrorise le nouveau, les combines au nez et à la barbe des gardiens, des gardiens ronchons, des coups de gueule, une petite révolte, puis une grande, des CRS et l’isolement pour les meneurs.

La simple différence c’est de tout passer ici  au féminin et de braquer avec insistance les lumières du scénario sur une prisonnière bien particulière. Mathilde, royalement incarnée par Sophie Marceau, a pris la place de son mari qu’elle a fait évader. Maintenant elle attend, elle attend, attend de ses nouvelles.

Ainsi le film n’avance pas ou fait du surplace en comptabilisant les allées et venues des uns et des autres affairés à leurs petites combines et au quotidien programmé par l’administration pénitentiaire. Celle-ci  en prend au passage pour son grade dans l’absence de moyens (le papier hygiénique par exemple) et de personnel.

Des gamines bien souvent pour la réalisatrice Audrey Estrougo qui tourne autour de la faiblesse de son  scénario avec quelques fulgurances bien tardives.

Sophie Marceau, Suzanne Clément, mais encore ...
Sophie Marceau, Suzanne Clément, mais encore …
Aurore Broutin révélée par " Les premiers, les derniers.." de Bouli Lanners
Aurore Broutin révélée par « Les premiers, les derniers.. » de Bouli Lanners

Des manques aussi dans ces portraits hachurés qui n’iront jamais jusqu’au bout de leur vérité. Celui d’Anne Le Ny, Marthe, ancienne d’action directe me paraissait le plus intéressant. Mathilde lui fera confiance pour son côté gauchiste, anarchiste, jusqu’à la révélation de sa cupidité, à travers «  une  tendance sociale-démocrate » sourit l’intéressée. Un écho à la fois drôle et terriblement cruel dans ce monde de cliquetis incessants de serrures, de verrous et de cris en tout genre.

Au milieu, le terrible silence d’un homme que Mathilde espère jusqu’à la nuit et puis à nouveau au petit matin. C’est son attente, son incompréhension, son désespoir que filme la réalisatrice avec une terrible absence de conviction, elle qui pourtant en fait état dans ses intentions postées en marge du récit. Ca blablate beaucoup, mais ça ne dit pas grand-chose, dans des plans parfois bizarres, de têtes à l’envers, ou de caméra en quête du bon angle.

Les visites de son fils en prison n'apportent rien à sa vie carcérale et encore moins au film
Les visites de son fils n’apportent rien à sa vie carcérale et encore moins au film

Pour moi rien ou si peu ne fonctionne dans ce dédale de perdition où Sophie Marceau et toutes les autres (Marie-Sohna Condé et  Marie Denarnaud, déjà à l’affiche de son précédent film « Une histoire banale », mais aussi Carole Franck, Pauline Burlet, Suzanne Clément…) donnent tout ce qu’elles peuvent. Confinée à faire toujours les mêmes mimiques, Aurore Broutin le fait bien, mais à la longue elle va lasser et repasser  elle aussi par la case prison…

LES SUPPLEMENTS

  • Scènes coupées. Il y en a plusieurs, toujours intéressantes à voir avec des préférences comme celles de l’atelier peinture et esthéticienne qui auraient pu demeurer à mon avis au montage, sans apporter forcément ce petit supplément d’âme qui manque au film.
  • Making of. Une demi-heure en immersion totale dans les coulisses, sans commentaires superflus, mais avec de vrais moments de tournage, et de l’émotion aussi quand Sophie Marceau pleure au moment de quitter définitivement le plateau. Ça se laisse voir …
Meilleur dvd Janvier 2017 ( 9 ème) Le cinéma en milieu carcéral avec son cahier des charges : le méchant qui terrorise le nouveau, les combines au nez et à la barbe des gardiens, des gardiens ronchons, des coups de gueule, une petite révolte, puis une grande, des CRS et l’isolement pour les meneurs. La simple différence c’est de tout passer ici  au féminin et de braquer avec insistance les lumières du scénario sur une prisonnière bien particulière. Mathilde, royalement incarnée par Sophie Marceau, a pris la place de son mari qu’elle a fait évader. Maintenant elle attend, elle attend, attend…
Le film
Les bonus

Sophie Marceau est un problème à elle toute seule puisqu’un catalogue d’idées reçues a pu la cantonner dans des rôles de bêtasses ou d’écervelées. Ici le problème est qu’il est difficile d’oublier qui elle est, et qu’elle est en prison, bien que son jeu incline vers une dimension humaine très forte. Mais le principal écueil du film est son genre, très ciblé et qu’il arrive bien tard après tous ces films sur la prison dont le summum aura été atteint par «  Le prophète » de Jacques Audiard. On n’en demandait pas tant à Audrey Estrougo, la réalisatrice d’«  Une histoire banale » qui ne l’était pas et qui  filme là assez banalement un univers carcéral complètement perverti par les clichés. Alors l’histoire de cette femme qui attend que son homme pour lequel est en prison vienne lui tendre la main, devient secondaire. Au début on y croit d’ailleurs à peine, et après plus du tout. Pour moi rien ou si peu ne fonctionne dans ce dédale de perdition où Sophie Marceau et toutes les autres (Marie-Sohna Condé,  Marie Denarnaud, déjà à l’affiche de son précédent film, mais aussi Carole Franck, Pauline Burlet, Suzanne Clément…) donnent tout ce qu’elles peuvent. Mais en vain...

Avis bonus Des scènes coupées, à voir et un making of qui est un vrai making of

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