Synopsis: Le duché de Fenwick, modeste État d'Europe, exporte son vin aux États-Unis. Quand un businessman décide de fabriquer une contrefaçon de ce délicat breuvage, c'est la ruine pour le duché. Mobilisation générale, déclaration de guerre. Une centaine d'archers sont dépêchés vers le Nouveau Monde. Ils arrivent à New York en pleine alerte atomique et leur tenue ahurissante les fait prendre pour des Martiens.
La fiche du film
Le film
Le bonus
Une mention indique que ce film est conseillé aux enfants à partir de 10 ans. C’est une évidence, mais ça fait sourire. Un survol de ce récit des années soixante tient lieu de constat : on y voit de grands enfants jouer à la guerre en tenue moyenâgeuse, bombe atomique sous le bras. L’engin à la forme d’un ballon de rugby. C’est le trophée rapporté par ce commando de Fenwick, le plus petit duché au monde.
Pour se venger d’une contrefaçon il vient d’attaquer les Etats-Unis et contre toute attente, les fenwickois ont gagné. Ce qui n’arrange pas les affaires du duché qui souhaitait perdre à tout prix afin d’obtenir des contreparties favorables.
La pantalonnade devient donc un périple gentiment loufoque mais pose des questions très sérieuses .Ne serait-ce que sur le désarmement, qui à entendre le chef du commando est une affaire trop grave pour être confiée aux grandes puissances. Peter Sellers, alors encore peu connu, endosse le rôle, et celui de la Grande Duchesse et du Premier ministre.
Une performance qu’il renouvellera dans « Dr Folamour » auquel « La souris qui rugissait » fait irrémédiablement penser. On pourra toujours s’interroger sur la manière dont Stanley Kubrick a imaginé son stratagème 5 ans plus tard, et comment les Monty Python ont pu eux-aussi s’inspirer du phénomène. Jack Arnold conserve la primauté de cette dissertation sur une bombe mille fois plus destructrice que la H.
Elle a été imaginée par une sorte de professeur Tournesol ( David Kossoff), secondé par sa charmante fille que joue Jean Seberg, la même année qu’ « A bout de souffle ». Les experts trouveront là encore matière à disserter.
Mais pour venir en aide au duché menacé par les américains, pense-t-on, les Etats rivalisent de promesses. Et Londres de regretter que le Fenwick n’ait jamais voulu adhérer au Commonwealth. Le jour où les Ecossais décident de leur avenir, je trouve la chose assez cocasse.
- Le point de vue de Jean-Baptiste Thoret (15 mn)
L’historien et critique de cinéma présente Jack Arnold comme étant « le cinéaste de genre dans les années cinquante le plus intéressant avec ce que l’on pourrait appeler le cinéma fantastique (« Tarantula », « L’homme qui rétrécit »..) avec soucoupe-volante et extra-terrestres, et des martiens qui sont toujours les Russes. (…) Après ce grand cycle de série B, il passe à la comédie et là est moins connu, ce sont des films plutôt mineurs « . Excepté « La souris qui rugissait » adapté d’un roman de Leonard Wibberley
« Un film pionnier dans la façon dont on traite la bombe, une matrice, un brouillon au film de Kubrick ». Il analyse aussi les différents comiques de Sellers, du burlesque muet au décalage voix off et images, « la façon dont les mots sont détournés », avant de relever la manière dont Arnold analyse le système géopolitique à l’aune d’une situation paradoxale : un petit pays détient la bombe atomique…
Review Overview
Le film
Le bonus
C’est la méfiance réciproque qui a fait échouer la politique de désarmement, assure le premier ministre de ce duché minuscule qui vient de remporter la guerre sur les Etats-Unis. Je vous passe les détails de ce délire cinématographique imaginé dans les années soixante, et vous invite à le découvrir pour tout ce qui contient de non-dits et de références à venir pour le cinéma (« Dr Folamour », Monty Python …). Peter Sellers alors peu connu joue déjà plusieurs rôles, auprès de Jean Seberg qui la même année tournait « A bout de souffle ».
Avis bonus
Comme l’explique très bien Jean-Baptiste Thoret, ce film est vraiment devenu une page incontournable de l’histoire du cinéma.
6 Commentaires
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