Synopsis: En 1920, Miss Adela Quested part épouser en Inde un jeune magistrat. Fuyant le nationalisme étroit et l'arrogance de la colonie anglaise, elle part à la découverte de l'Inde profonde. Un jeune médecin indien va bouleverser ce parcours.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
Meilleur dvd décembre 2013 ( 7 ème )
D’après le roman éponyme écrit en 1924 par E.M.Forster
Parler de l’Histoire du monde, à travers le cas personnel de deux ou trois protagonistes, qui par l’enchantement d’un scénario bien ficelé, englobent toutes les données d’une situation. J’aime ! « La route des Indes » est un film de cet acabit, superbe fresque historique et romance malmenée.
L’Inde coloniale au début du XX ème siècle : deux anglaises se rendent sur place, Mme Moore ( Peggy Ashcroft ) pour voir son fils, fiancé à Adela ( Judy Davis) . Une fois le bonheur des retrouvailles passé, elles s’aventurent dans un pays qu’elles n’avaient pas forcément imaginé de la sorte.
Surtout que l’incarnation même de la domination britannique n’est autre que le fils de Mme Moore, un juge imbu de son pouvoir et de son autorité (Nigel Havers ).
Les rapports qui se tendent, quand les deux femmes découvrent la situation, s’appuient sur la confrontation entre l’Orient et l’Occident. David Lean la rapporte de manière assez romanesque.
Le paysage est sublime, les décors exotiques. Les britanniques s’y fondent avec un plaisir affiché au grand dam de la population qui ronge son frein face à leur morgue et leur stupidité. Elle ne se gêne pas pour manifester son hostilité, d’abord joyeusement, puis beaucoup plus menaçant le jour où un fait divers dramatique se transforme en grave incident diplomatique.
C’est à la justice que revient le soin de régler le litige qui exacerbe les rapports entre les deux communautés. Mais c’est aussi pour David Lean l’occasion de dresser un bel état des lieux de l’époque colonialiste, qui laisse l’Inde sous le boisseau et l’exploitant profiter le plus naturellement des richesses du pays. Il fait de Mme Moore son porte-parole.
Elle y voit une supériorité dérangeante. C’est tout le sel d’une mise en scène, que quelques touches de folklore touristique adoucissent sans occulter la profonde réalité.
LE SUPPLEMENT
- « L’Inde ténébreuse » (33 mn). A travers la filmographie de Lean (des romances genre « Madeleine » aux super-productions), Pierre Berthomieu, historien du cinéma resitue bien une carrière qui avec « Le docteur Jivago » montre ses faiblesses. « Le grand film spectaculaire, lyrique et romantique qu’il faisait est en voie de disparition ».
Le romancier ne voulait pas d’adaptation de son livre, il protégeait ses droits.L’entourage de Lean n’y croit pas beaucoup, « c’est un film de vieux ». Une gestation difficile, un tournage accidenté, un résultat admirable … dit Berthomieu qui parle ensuite longuement du réalisateur.« Lean ne communique pas vraiment avec ses comédiens, il n’assume pas la direction d’acteurs, plus un technicien. Les rapports sont difficiles sur le plateau ».
Review Overview
Le film
Le bonus
Sans tourner autour des superproductions dont il était coutumier, David Lean donne encore à voir un grand spectacle au milieu d’un film qui fourmille d’idées sur les méfaits du colonialisme. L’histoire de ces deux femmes anglaises découvrant le pays que maltraitent leurs concitoyens est joliment mené par une caméra qui aime visiblement les décors environnants. Un incident viendra perturber ce bel ordonnancement et Lean s’en empare une fois encore avec une gourmandise communicative.
Avis bonus
Un historien du cinéma évoque Lean, puis le film avec beaucoup de passion. Instructif.
4 Commentaires
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