Synopsis: Brigitte et Xavier sont éleveurs bovins en Normandie. Elle est rêveuse, la tête dans les étoiles. Lui, les pieds ancrés dans la terre, vit surtout pour son métier. Avec le départ des enfants, la routine de leur couple pèse de plus en plus à Brigitte. Un jour, sur un coup de folie, elle prend la clef des champs. Destination : Paris. Xavier réalise alors qu’il est peut-être en train de la perdre.
La fiche du film
Le film
La ritournelle, ça vous revient tel un boomerang, une idée que l’on ressasse, obsédante et qui vous titille les méninges, quelques temps, quelques jours. C’est bien l’esprit du film de Marc Fitoussi légèrement empêtré dans un sujet rabâché, qui tourne en rond et auquel le cinéaste tente d’apporter un souffle nouveau.
C’est bien ce qui lui manque, le souffle, le rythme, l’inspiration. Il brasse trop d’idées, sans fixer de véritable ligne de conduite. Comme pour ce couple d’agriculteurs normands, peu conforme aux normes du genre, mais si peu à l’aise dans ce monde rural où il faut savoir quand même étriller la bête. Les clichés ont la vie dure. Brigitte et Xavier ne savent pas trop sur quel pied danser.
Elle, surtout, qui rêve de capitale, s’y love avec un confort moderne et papillonne en quête de possibles aventures. Un profil qui cette fois convient mieux à Isabelle Huppert et à son mentor qui ne la quitte pas des yeux, et du désir des hommes : le sien- mais qui ne dit rien ou si peu – et d’autres rencontres du hasard dont la dame s’amourache, sans trop le savoir, sans trop le vouloir.
Dans sa déambulation buissonnière, Brigitte découvre aussi une vie qui ne ressemble pas au quotidien de sa campagne, qui traque les vendeurs à la sauvette, et réprimande les employés des magasins .C’est touchant, mais d’une telle naïveté. Brigitte est libre, Xavier est malheureux. On le voit à peine, pas assez à mon goût, et c’est peut-être là que Fitoussi pêche par excès.
A trop fixer son sujet, il en oublie ce qui lui permet de vivre, les quelques apartés du mari esseulé demeurant de beaux instants de cinéma. La station-service, la rencontre avec son fils saltimbanque, la confession de son employé.
Jean-Pierre Darroussin porte bien dans ses silences et son sourire en demi-teinte la déconvenue de l’homme désemparé. Isabelle Huppert est conforme aux normes d’un romantisme cinématographique bien français. L’un et l’autre vont se perdre de vue, se retrouver et prendre des vacances, très loin des pâturages normands. « Tristesse club » comme dirait l’autre…
Review Overview
Le film
En sortant de la projection j’avais comme l’impression de n’avoir pas retenu grand-chose de cette aventure sentimentale empêtrée dans le bocage normand. Là où nos deux héros élèvent leurs vaches avant que la dame ne prennent des chemins buissonniers. La lassitude du couple, une fois encore portée à l’écran, mais sans l’originalité d’une mise en scène qui reproduit à la fois les clichés du monde rural, et la quête d’une liberté vide de sens. L’ensemble est assez convenu ; les deux comédiens, une fois sortis de leur étable retrouvent un semblant de composition. J’ai connu Huppert plus inspirée, et Darroussin moins empêtré dans les contradictions humaines d’un scénario sans grande inspiration. Le talent aidant, le couple réussit malgré tout quelques scènes mémorables, comme celle du restaurant .Le voyage en Israël, par contre, quelle niaiserie …
Un commentaire
Pingback: "Maman a tort" de Marc Fitoussi. Critique dvd