Synopsis: Deux anciens élèves de Harvard se retrouvent en 1.890 dans le Wyoming. Averill est shérif fédéral tandis que Billy Irvine, rongé par l’alcool, est membre d’une association de gros éleveurs en lutte contre les petits immigrants venus pour la plupart d’Europe centrale. Averill s’oppose à l’intervention de l’association sur le district et tente de convaincre son amie Ella, une prostituée d’origine française, de quitter le pays.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Western ! Le film de Cimino en est affublé depuis sa sortie désastreuse, il y a trente ans. Les paysages du Wyoming ne sont peut-être pas étrangers à l’affaire, mais j’y vois plutôt comme une déclinaison historique de la construction des Etats-Unis, dans une période charnière.
Celle de l’immigration massive des peuples d’Europe centrale, qui contrarie la suffisance et l’omnipotence des gros éleveurs de bétail américains.
Pour nous raconter cette histoire, Cimino ne lésine pas sur les moyens, ce qui coulera la United Artist.
Triste épilogue pour une épopée, dans le déploiement fastueux de décors reconstitués à la cheville près, où gambadent des centaines et des centaines de figurants. Ou la démesure d’une ambition artistique salutaire.
Il est vrai que le réalisateur lambine parfois en chemin ( mais dieu, que c’est beau ) , et s’attarde sur les bancs de l’école où nos deux héros se forgent une conscience pour des lendemains meilleurs.
Averill, futur shérif fédéral (Kris Kristofferson, un peu faiblard des épaules) et son acolyte de toujours, Bily, alcoolo à force de voir le monde se défiler sous ses pieds (John Hurt). Deux formes d’humanité qui forgent l’humanisme pénétrant de ce récit sans concession pour l’homme.
Raciste et foncièrement méchant, il se prépare à tuer en toute impunité, certain de sa suprématie, convaincu de son bon droit. Et comme le rappelle le shérif accablé devant tant de haine, « légalement, il est dans son bon droit ».
« Leur seul bétail ce sont leurs mioches en haillon, ils vont prendre notre terre et la justice va laisser faire » poursuit cette milice prête à passer au massacre dont Cimino ne nous épargne rien.
Avec les prémices, au cœur du bordel que préside Ella (la jeune, belle et déjà talentueuse, Isabelle Huppert) qui refuse de regagner la France, son pays d’origine, malgré l’insistance du shérif, qui craint pour sa vie. Très courtisée, elle voit en son ami Nathan (Christopher Walken, quel casting !) une planche salutaire.
Le brio du filmage (valse d’ouverture, séance photo en plein air, le violoneux…) s’estompe alors pour une image plus réaliste, peut-être moins esthétique, mais où le ton est résolument celui d’une dénonciation appuyée du système américain.
C’est peut-être ce manque de patriotisme qui vaudra à Cimino les foudres de la critique US et le désintérêt du public. Aujourd’hui, l’Histoire lui donne raison et l’actualité, également. On n’en finit pas de chasser l’étranger.
LES SUPPLEMENTS
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Rencontre avec Michael Cimino (45 mn).Une interview dirigée par Michael Heny Wilson, l’auteur de « Eastwood par Eastwood » . Un montage dynamique et illustré permet de suivre agréablement cette rencontre au cours de laquelle le réalisateur raconte plein de choses.
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La restauration (2.20 mn). Très technique, mais comme ça ne dure pas des plombes, c’est intéressant.
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Entretiens avec les comédiens.Je ne vais pas vous les raconter par le détail, ils sont très intéressants. Mais cocorico oblige, un petit coup d’œil sur la frimousse de Mlle Huppert qui se souvient qu’à l’époque des faits elle sortait à peine du tournage de « Loulou » de Maurice Pialat. « Il avait vu un bout de “ Violette Nozières ” et ça a fait tilt » dit encore la comédienne qui raconte ensuite par le détail l’aventure du film, jusqu’à l’avant-première calamiteuse à New-York. « Les gens sortaient les uns après les autres, et avant la deuxième partie on a compris que c’était un échec total ».
Review Overview
Le film
Les bonus
C’est l’un de ces films qui aujourd’hui fait toujours parler dans les chaumières d’Hollywood. La ruine d’un producteur, l’échec du film, un casting prodigieux et une histoire qui pendant plus de trois heures nous refait le coup du rêve américain qui se délite. Et de manière très violente que Cimino saisit aussi bien que pour « Le voyage au bout de l’enfer ». Le brio de la mise en scène lié à l’esthétisme du cadrage - panoramiques et décors soignés - confèrent à l’ensemble un je-ne-sais-quoi de grandiose, épique, époustouflant…
Avis bonus
Une longue interview, passionnante, de Cimino, le point de vue des comédiens, tout aussi intéressant ...
13 Commentaires
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