Accueil » A la une » « La plus précieuse des marchandises » de  Michel Hazanavicius. Critique cinéma

« La plus précieuse des marchandises » de  Michel Hazanavicius. Critique cinéma

A partir de 10 ans

L’histoire : Il était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne. Le froid, la faim, la misère, et partout autour d´eux la guerre. Un jour, pauvre bûcheronne recueille un bébé. Un bébé jeté d’un des nombreux trains qui traversent sans cesse leur bois.

Protégée quoi qu’il en coûte, cette petite marchandise va bouleverser la vie de cette femme, de son mari , et de tous ceux qui vont croiser son destin, jusqu’à l’homme qui l’a jeté du train.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film : 

Dans un trop plein de vide  Jean-Claude Grumberg se persuade que l’homme demeure en l’état, bon . Il écrit alors l’histoire de ce couple de bûcherons, ce trop-plein d’humanité pour contrer le mal faisant .

L’homme, bon bonhomme apriori, ne veut pas entendre parler de ce bébé, récupéré dans la neige par sa femme. Il a été jeté du train qui traverse leur forêt . C’est un « sans cœur » dit-il, allusion au peuple juif entassé dans ces wagons plombés.

Là où agonise l’humanité.

La femme tient bon et la petite fille grandit dans sa nouvelle famille que le bûcheron protège maintenant de toutes ses forces. De tout son cœur. Ses collègues qui n’aiment pas les « sans cœur » , eux non plus, le mettent en demeure de leur rendre l’enfant. Ils ne comprennent pas son revirement. 

Ce trop-plein qui déborde de part et d’autre, et que Michel Hazanavicius surligne dans une histoire mille fois rappelée, dans de multiples ouvrages. A juste titre. On se doit de ne pas oublier ce que fut la Shoah, la déportation, la mort, les camps de concentration.

De rappeler le racisme, l’antisémitisme. De les combattre. Ce que fait le cinéaste à grands renforts d’images percutantes, à l’adresse peut-on penser d’un public encore ignorant, insensible, à cette histoire d’autrefois. Elle doit alors leur paraître bien étrange, bien éloignée. Mais toujours si présente.

Le réalisateur s’en excuse d’ailleurs presque à la fin de ce qu’il appelle aussi une légende, peuplée de personnages qui n’ont peut-être pas existés, dit-il encore. Jean-Louis Trintignant prête sa voix,émouvante.

On sait qu’il n’en est rien de ce possible paradis, que le mal frappe jour après jour, chez les plus modestes, insiste-t-il où la femme (« pauvre bûcheronne) , amour totale, triomphera malgré tout. C’est le happy end de cette histoire tragique, romancée sur l’épure d’un crayon ravageur . L’image s’accorde à la tonalité de l’ensemble. Sombre , plaintive, tragique …

20 novembre 2024 en salle  1h 21min Animation, Drame, Historique Avec les voix de  Jean-Louis Trintignant, Dominique Blanc, (la bucheronne),Grégory Gadebois ( le bûcheron), Denis Podalydès (l'homme à la gueule cassée) A partir de 10 ans L'histoire : Il était une fois, dans un grand bois, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne. Le froid, la faim, la misère, et partout autour d´eux la guerre. Un jour, pauvre bûcheronne recueille un bébé. Un bébé jeté d’un des nombreux trains qui traversent sans cesse leur bois. Protégée quoi qu’il en coûte, cette petite marchandise va bouleverser la vie de cette femme, de son mari ,…
Le Film

En reprenant le conte de Jean-Claude Grumberg, Michel Hazanavicius, illustre ses écrits de manière très insistante, sur un sujet maintes fois repris au cinéma. Et qui ne cessera de l’être tant l’histoire de la Shoah, et du massacre de milliers de gens à travers l’Europe, demeurent le fondement d’une Histoire à jamais universelle. Ce sont alors des images percutantes, insistantes qui émaillent l’histoire de ce bébé jeté d’un train aux wagons plombés. Un couple de « pauvres bûcherons » ( c’est ainsi qu’on les prénomme ) recueille tant bien que mal. L’enfant et sa mère adoptive deviennent le leitmotiv d’un apprentissage de la liberté, au dépend d’un monde sclérosé, voire haineux. Pour bien nous le faire comprendre, rappeler la déportation, ses camps de concentration, le cinéaste appuie sur la dramaturgie de scènes, qui ont déjà révélé toutes leurs atrocités. Au détriment de quelques touches allusives qui en disent tout autant : la mèche à la Hitler du méchant bûcheron, le wagon qui ne cesse de siffler la mort à travers la forêt . La voix off, un rien plaintive, assombrit le récit déjà pesant.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Garde à vue » de Claude Miller. Critique dvd

L’un des fleurons du cinéma policier français se déroule depuis 45 ans dans la même salle. Magistral !

Laisser un commentaire