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« La French » de Cédric Jimenez . Critique cinéma

Synopsis: Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s'attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l'héroïne dans le monde entier. N'écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, parrain intouchable. Il comprend vite que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes.

La fiche du film

Le film : "La French"
De : Cédric Jimenez
Avec : Jean Dujardin, Gilles Lellouche
Sortie le : 03/12/2014
Distribution : Gaumont Distribution
Durée : 135 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

Le film de William Friedkin «French connection » : deux flics new-yorkais (Gene Hackman, Roy Scheider) remontent une filière de drogue jusqu’à Marseille.  45 ans plus tard, un frenchie encouragé par un premier film  « Aux yeux de tous » reprend l’enquête, en partant cette fois de la source : Marseille la belle, la rebelle, où règnent  Zampa et sa bande de malfrats.

Nous sommes bien en 1975 : les fusillades et  les règlements de compte sont déjà d’époque. C’est une histoire vraie, avec tous les ingrédients pour faire un bon polar. Racket, extorsion, trafic et corruption. Avec une telle panoplie, Cédric Jimenez fait mieux que suivre la recette du parfait film policier : il lui donne  un supplément de vitalité, dans un crescendo parfaitement contrôlé. Tout à fait crédible!

Même sur la plage, les règlements de compte
Même sur la plage, les règlements de compte

En préambule, la « bonne mère »  avec sa population interlope comme un avant-goût de ce qui nous attend. Tout est sous pression, les deux camps s’observent. Une police assez démunie, pas vraiment convaincue par l’utilité de sa tâche, face à un gang qui agit en toute impunité.

Ce que  Jimenez nous  raconte alors assez banalement, frôlant la délicatesse d’un classique patenté, genre  Boisset ou le Decoin de «  Razzia sur la chnouf ». Mais comme dans tout bon polar, l’étau se resserre. Le juge Michel a pris la tête de la contre-attaque, tandis qu’au sein du clan Zampa les dissensions attisent les mauvais coups.

Mme Zampa ( Mélanie Doutey ) dans son confort familial...
Mme Zampa ( Mélanie Doutey ) dans son confort familial…

Le scénario a pris le pouls de la situation, et vérifie chaque détail au pied du journal télévisé qui raconte que la bonne mère ne veille plus sur Marseille. Gaston Deferre le maire d’alors  jure  le contraire (ça ne vous rappelle rien ?) mais c’est un véritable massacre qui vient d’être perpétré dans un bar de la ville.

Zampa s’est vengé de la trahison d’un fidèle, Zampa qui toujours échappe au juge Michel et même lui fait la nique. Comme s’il devinait chaque fois ses agissements…

Le nœud du problème que Jimenez démêle subtilement  au cœur du marigot  de la politique et de la justice entremêlées.

Son propos est consistant et sa mise en scène captivante. Quel que soit le registre abordé par Jean Dujardin, pour un personnage qui exige une palette assez ordonnée et variée, l’acteur tient à bonne distance la fiction et la réalité. Un  profil sans retouche que peine à brosser Gilles Lellouche en caïd tout puissant.

C’est dans la faille, l’incertitude que le comédien trouve à mon sens toute sa plénitude, et sa chute annoncée, le conduit paradoxalement vers des sommets d’interprétation. Les femmes ne manquent pas non plus de panache Céline Sallette, épouse sacrifiée, et Mélanie Doutey, presque méconnaissable en Mme Zampa qui se la joue pompette. Encore bravo !

Le film de William Friedkin «French connection » : deux flics new-yorkais (Gene Hackman, Roy Scheider) remontent une filière de drogue jusqu’à Marseille.  45 ans plus tard, un frenchie encouragé par un premier film  « Aux yeux de tous » reprend l’enquête, en partant cette fois de la source : Marseille la belle, la rebelle, où règnent  Zampa et sa bande de malfrats. Nous sommes bien en 1975 : les fusillades et  les règlements de compte sont déjà d’époque. C’est une histoire vraie, avec tous les ingrédients pour faire un bon polar. Racket, extorsion, trafic et corruption. Avec une telle panoplie, Cédric Jimenez fait mieux que…

Review Overview

Le film

Cédric Jimenez a pris son temps (2 h 15 de projection) et il a eu bien raison : il  signe un policier à la  française, sans faux plis, ni retouches. Enfin un polar cocorico qui ne lorgne pas  sur les américains et assume son identité autour d’une histoire vraie et vieille d’à peine 50 ans. La filière marseillaise de la drogue remontée jusqu’à New-York. Après une ouverture assez classique le jeune réalisateur prend réellement le pouls de la situation marseillaise des années 70, alternant les scènes d’action et les séquences plus introspectives, sans prises de tête, pour autant. Seules demeurent celles que se donnent malfrats et policiers entraînés par un Jean Dujardin, sans faute, et Gilles Lellouche qui peine à trouver ses marques. Mais une fois au fond du trou, il n’a peut-être jamais été meilleur !

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