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« La Fille de son père » d’Erwan Le Duc. Critique dvd

  • Durée ‏ : ‎ 1 heure et 27 minutes
  • Dvd : ‎ 20 avril 2024
  • Cinéma 20 décembre 2023
  • Acteurs ‏ : ‎ Nahuel Pérez Biscayart, Céleste Brunnquell, Maud Wyler, Mercedes Dassy, Mohammed Louridi
  • Studio ‏ : ‎ Pyramide Vidéo

L’histoire : Etienne a vingt ans à peine lorsqu’il tombe amoureux de Valérie, et guère plus lorsque naît leur fille Rosa. Le jour où Valérie les abandonne, Etienne choisit de ne pas en faire un drame. Etienne et Rosa se construisent une vie heureuse. Seize ans plus tard, alors que Rosa doit partir étudier et qu’il faut se séparer pour chacun vivre sa vie, le passé ressurgit.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le Film :
  • Les Bonus : 

C’est une histoire assez touchante entre un père et sa fille. Quand la maman a mis les voiles, Rosa était encore un bébé. Etienne a espéré pendant longtemps, regardant sa petite fille grandir jusqu’au jour où elle est devenue très grande.

Etienne et Rosa vivent ainsi depuis une quinzaine d’années. L’harmonie d’une famille décomposée, heureuse dans un quotidien qui se joue des taquineries de l’une, des préoccupations de l’autre. Un père soucieux du bonheur de sa fille qui vit très bien son histoire si particulière.

Volontaire, Rosa parle de ses amours avec Youssef qui pour la voir préfère escalader la façade de la maison. «  On couche ensemble, mais on ne se touche pas ». Etienne opine du chef mais jette quand même un œil inquiet aux allées et venues de sa protégée.

Tout aussi préoccupé par l’équipe de foot qu’il entraîne avec un enthousiasme débordant ( vécu coco ) avant de retrouver sa compagne Hélène, pièce rapportée mais non dissonante dans cette famille nullement recomposée.

Simplement très vivante, active, dynamique à l’image de la mise en scène  d’Erwan Le Duc dont le style et la truculence façonnent une histoire de cinéma, forte, tellement vraie.

Et quand ça devient sérieux , le cinéaste y met son grain de sel, léger, amusant , sur l’air de l’innocence qui passerait par là… innocemment.

Comme pour ce papa devenu père et qui cette fois affronte du lourd . Rosa part faire ses études ailleurs, et je vous laisse deviner la panique chez Etienne complètement déphasé quand Rosa assume la situation et lui fait la leçon.

Nahuel Perez Biscayart et Céleste Brunnquell sont parfaits dans leurs relations partagées quand la liberté de l’un et l’indépendance de l’autre vont de paire avec l’amour filial. C’est  joué sans pathos, sur une partition originale ( scénario … Erwan Le Duc ) dans l’écriture et les dialogues réactifs.

Maud Wyler et Mohammed Louridi (photo) ferment la marche. On marche avec eux !

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec le réalisateur- A l’origine Erwan Le Duc travaillait sur trois univers très différents, ( commande ,projet original, travail  en commun …) avec la perspective de « La fille de son père »

« Il y a des liens avec « Perdrix » c’est évident, des choses qui se répondent , des effets miroirs mais je ne voulais pas que ça se ressemble . (…) J’ai été Inspiré par le frère du héros de Perdrix, ce n’est pas une suite, mais j’avais envie de tirer sur ce lien ».

Il dit aussi l’importance de l’expérience de ses quatre courts métrages . Trois sont ici proposés.

« Jamais Jamais » (2014, 29min), « Miaou Miaou Fourrure » (2015, 23min), « Le Soldat vierge » (2016, 38min).

Le dénominateur commun à ces trois films est Maud Wyler, qui apparait chaque fois à des degrés divers, et selon des personnages toujours bien différents.

C’est aussi la particularité d’Erwan Le Duc, de ne jamais se répéter, et de baliser toujours des pistes nouvelles sur des mises en scènes particulières. On passe ainsi des états d’âme d’un soldat qui ne veut pas mourir puceau, à ceux d’une artiste déphasée dont les enfants se détestent cordialement. A moins que leur double jeu ne cache la mort très suspecte de la maman.

C’est un peu dans cette perspective du tiroir à double fond que Maud Wyler et Julie-Anne Koth ( photo) s’affrontent dans ce court métrage vieux d’une décennie, et pourtant toujours très prégnant dans le fond et la forme. « Jamais, jamais » dit Erwan Le Duc, mais encore de son cinéma, on veut bien .

Durée ‏ : ‎ 1 heure et 27 minutes Dvd : ‎ 20 avril 2024 Cinéma 20 décembre 2023 Acteurs ‏ : ‎ Nahuel Pérez Biscayart, Céleste Brunnquell, Maud Wyler, Mercedes Dassy, Mohammed Louridi Studio ‏ : ‎ Pyramide Vidéo L'histoire : Etienne a vingt ans à peine lorsqu'il tombe amoureux de Valérie, et guère plus lorsque naît leur fille Rosa. Le jour où Valérie les abandonne, Etienne choisit de ne pas en faire un drame. Etienne et Rosa se construisent une vie heureuse. Seize ans plus tard, alors que Rosa doit partir étudier et qu’il faut se séparer pour…
Le Film
Les bonus

Une fille qui fait la leçon à son père, il encaisse, ils s’embrassent. Ni pathos, ni stéréotypes dans cet aperçu relationnel  d’un récit joliment écrit par Erwan Le Duc, qui réalise de la même manière, sobre et vrai. Délaissés par la maman très tôt, Rosa et Etienne vont vivre et grandir dans cette harmonie d’une famille décomposée. Heureuse dans un quotidien qui se joue des taquineries de l’une, des préoccupations de l’autre. Et jouant sur la confiance réciproque, décidés à se construire autour d'une absence jamais évoquée. La complicité de Nahuel Perez Biscayart et Céleste Brunnquell est belle à voir, confondue dans l’existence même de ce couple informel, aux vérités premières. A la veille de quitter le foyer,  je vous laisse deviner l'état d'esprit d' Etienne complètement déphasé quand Rosa assume la situation et lui fait la leçon. C’est très vivant, dynamique à l’image de la mise en scène  d’ Erwan Le Duc dont le style et la truculence façonnent une histoire de cinéma, forte, tellement vraie…

AVIS BONUS Un entretien avec le réalisateur qui nous offre trois courts métrages réalisés ces dix dernières années. Cà c’est du bonus !

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