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« La Fièvre monte à El Pao » de Luis Bunuel . Critique DVD

Synopsis: Dans un pays d'Amérique latine, le gouverneur Rojas est assassiné par son secrétaire. Ramon Vazquez prend alors à coeur de modifier les mauvaises conditions de vie des prisonniers politiques. Mais le nouveau gouverneur n'a pas les mêmes idées humanistes.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "La Fièvre monte à El Pao "
De : Luis Buñuel
Avec : Gérard Philipe, María Félix, Jean Servais, Miguel Angel Ferriz, Raúl Dantés
Sortie le : 04 decemb 2013
Distribution : Pathé
Durée : 99 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Décembre 2013 ( 8 ème )

Peu après la fin du tournage de ce film, Gérard Philipe décédera d’un cancer foudroyant.Nous sommes en 1959. Le comédien est l’une des figures de proue du cinéma européen. Dans ce film, il  est d’une grande vitalité, et d’une lucidité à toute épreuve dans la peau d’un secrétaire d’état, à l’écoute d’un pouvoir dictatorial qu’il a du mal à satisfaire. Son interprétation tient tête à la rigueur d’un metteur en scène qui lui aussi demeure une référence .

BunuelPhilipe, le duo est déjà gagnant, avec en prime la belle Maria Félix  qui s’offre au noir et blanc, magnifié  par  la restauration récente de ces films Pathé (*). La comédienne est sublime, lovée dans  les ombres portées et les contrastes accentués.

Cet effet technique renforce toute la tension dramatique de ce film qui ne cesse de progresser au fil d’un récit déjà tendu par l’histoire de ces puissants qui sacrifieront tout pour sauver leur pouvoir et  leurs privilèges.

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L’idéalisme du jeune secrétaire, l’amour qu’il porte à la veuve de l’ancien gouverneur, se conjuguent dans le même élan d’humanité que Bunuel offre en résistance à l’oppression. Conscience et scrupules font la paire face au despote et à ses marionnettes que le cinéaste animent de façon très schématique (complot, traficotage, magouilles et trahison, rien ne manque), mais jamais caricaturale.

 Jean Servais qui joue les mauvais garçons,est doté d’une voix qui personnellement m’a toujours rebuté. Ce qui à mes yeux n’arrangent pas le personnage, imbu de sa personne et de son autorité.

Mais l’acteur est à la hauteur des ambitions d’un cinéaste à qui rien ne semble échapper : des décors mexicains au scénario , parfaitement écrit, inspiré par le  roman éponyme de Henry Castillou, Bunuel élève le septième art au rang de manifeste politique. Les interprètes sont à l’unisson.

(*) Avec «  Une si jolie petite plage » et « Les orgueilleux ».

LES SUPPLEMENTS

  • Gérard Philipe, l’idéaliste (27.30). L’excellent portrait du comédien par une kyrielle de professionnels de la littérature, du théâtre,  du cinéma. Où l’on découvre un acteur qui a totalement adhéré à son époque «   ici la 4 ème République, il meurt quand De Gaulle prend le pouvoir. (…)La nouvelle vague qui se pointe en 1959 n’aime pas Gérard Philipe, elle le disait incontrôlable, ce qui n’était pas le cas »  assure l’écrivain Gérard Bonal.Truffaut avait-il peur de l’homme engagé, actif dans le syndicat des acteurs ?

Olivier Barrot, évoque sur Bunuel  les années franquistes de l’Espagne, son pays natal, le Mexique pour l’adoption et la France, «  qu’il adorait .Cet homme était une référence, une conscience » Il parle bien aussi du Théâtre National Populaire de Jean Vilar avec qui il deviendra inséparable « ça ne rigolait pas, c’était du sérieux, on respectait l’argent public ».

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Francis Huster, évoque Bunuel, « génie du cinéma, l’équivalent de John Huston », et Gérard Philipe, « un humaniste, homme de combat, courageux, une empreinte au cinéma, une trace au théâtre, l’image d’une carrière parfaite ».

Sotha, co-fondatrice du Café de la Gare, auteur dramatique, raconte que quand petite elle le voyait jouer, elle avait « l’impression qu’il ne jouait que pour moi » L’ensemble de ses commentaires s’accompagne d’une interview de l’intéressé en 1958, et de quelques vidéos d’archive.

  • Bunuel, le mélange des contraires (30 mn). Charles Tesson, critique, historien, établit en préambule  le parallèle avec Cuba, à l’époque du tournage, Castro arrive sur l’île où se rendra Gérard Philipe à la fin du tournage. L’analyse du film qui s’en suit évoque, les rapports de pouvoir, même dans l’amour (la question du désir, qui est le maître)…
Meilleur dvd Décembre 2013 ( 8 ème ) Peu après la fin du tournage de ce film, Gérard Philipe décédera d’un cancer foudroyant.Nous sommes en 1959. Le comédien est l’une des figures de proue du cinéma européen. Dans ce film, il  est d’une grande vitalité, et d’une lucidité à toute épreuve dans la peau d'un secrétaire d’état, à l’écoute d’un pouvoir dictatorial qu’il a du mal à satisfaire. Son interprétation tient tête à la rigueur d’un metteur en scène qui lui aussi demeure une référence . Bunuel-Philipe, le duo est déjà gagnant, avec en prime la belle Maria Félix  qui s’offre…

Review Overview

Le film
Les bonus

Gérard Philipe déchiré entre passion et devoir humain est pris dans l'engrenage de l'arbitraire que Bunuel sait si bien mettre en scène quand il s’agit de dénoncer l’omnipotence des puissances. Le film est un réquisitoire féroce contre toutes les oppressions que connaissent les hommes au XXème siècle. La beauté et le talent de Maria Félix est ici rehaussés par un noir et blanc, magnifique dans les ombres portées, et les contrastes, révélateurs d’un climat, d’une atmosphère…

Avis bonus Beaucoup d’informations sur le comédien, les cinéastes, les films, de vrais compléments…

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