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« La Femme de Tchaïkovski » de Kirill Serqebrennikov. Critique dvd

  • Durée ‏ : ‎ 137 minutes
  • Dvd ‏ : ‎ 26 septembre 2023
  • Acteurs ‏ : ‎ Alyona Mikhailova, Odin Lund Biron, Filipp Avdeev, Ekaterina Ermishina, Natalya Pavlenkova
  • Sous-titres : ‎ Français
  • Langue ‏ : ‎ Russe
  • Studio : ‎ Condor Entertainment

Synopsis : Russie, 19ème siècle. Antonina Miliukova, jeune pianiste et femme aisée, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski. Mais l’amour qu’elle lui porte n’est pas réciproque et la jeune femme est violemment rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte de tout endurer pour rester auprès de lui.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le Film :

Ils n’étaient pas faits pour s’aimer. Elle si, à la folie, mais lui pas vraiment. Il le lui fait savoir, poliment, patiemment, il n’a jamais aimé les femmes. Mais Antonina n’entend rien, persuadée qu’elle peut le faire revenir sur ses sentiments.

Son insistance, sa persuasion, et une dot conséquente pour un artiste dans la peine : Tchaïkovski ( Odin Lund Biron) ravale son amour-propre et passe l’anneau au doigt d’une jeune femme totalement comblée.

Les proches de l’artiste, dans l’ignorance, découvrent ahuris la liaison maritale et la commentent joyeusement dans leurs fêtes . Antonina les observe sans trop comprendre leur affinité.

Pourtant l’un d’entre eux, Botchetchkarov, (Gourgen Tsatourian ) la met en garde, ne restez pas avec Tchaïkovski. Un peu plus tard encore il lui dira «  en épousant le soleil, on s’expose à ses brûlures »

Mais Maria est trop amoureuse, et malgré la distance qu’il met dans son couple, l’indifférence totale à ses égards amoureux,  elle s’entête comme on entretient une folie passionnelle.

Au conservatoire, la jeune fille épie le maître

Tout autour, on s’affaire pour la préserver, Rubinstein en personne, ses beaux-frères qui font barrage et lui proposent un divorce financièrement en sa faveur . Elle ne veut rien savoir

Elle s’entête, s’acoquine avec un avocat détestable, Chlykov, ( Vladimir Miskhoukov ), sombre déchéance …

Alyona Mikhailova est admirable dans cette composition féminine happée dans une spirale destructrice, lancinante. Elle se languit de la même manière , là où la lumière n’est jamais franche, souvent froide. Mise en scène sèche, picturale, pour un tableau exemplaire de la Russie au XIX -ème.

La photo officielle qui légitime le couple, mais le cœur du mari n’y est pas

L’œuvre est ardue, difficile à contenir dans ses excès de style aux passages oniriques . Des hommes nus l’entourent et la font danser, Apollons dévoyés dans l’exaltation d’une passion dévorante. Ils ne se reverront plus, ses amis, sa belle-famille l’ont prévenue , mais l’amour est passé outre.

On appellera ça de la folie pure, peut-être cette valse caprice que Piotr Tchaikovski écrira un jour …

Durée ‏ : ‎ 137 minutes Dvd ‏ : ‎ 26 septembre 2023 Acteurs ‏ : ‎ Alyona Mikhailova, Odin Lund Biron, Filipp Avdeev, Ekaterina Ermishina, Natalya Pavlenkova Sous-titres : ‎ Français Langue ‏ : ‎ Russe Studio : ‎ Condor Entertainment Synopsis : Russie, 19ème siècle. Antonina Miliukova, jeune pianiste et femme aisée, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski. Mais l’amour qu’elle lui porte n’est pas réciproque et la jeune femme est violemment rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte de tout endurer pour rester auprès de lui. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le…
Le film

Le sujet n’est pas Tchaïkovski, son œuvre, sa renommée. Il en est bien question en filigrane quand pour un opéra en souffrance il lui faut trouver de l’argent et la tranquillité d’un foyer qu’il répudie à travers une femme épousée à contre-cœur. Là est le sujet… Tout autre femme d’ailleurs n’aurait pas trouvé grâce aux yeux de l’artiste qui malgré ses prévenances accepte Antonina pour femme.  Le début d’une relation maritale inexistante, Tchaïkovski prenant de plus en plus ses distances, avant de fuir le foyer. C’est tout l’acharnement de cette femme à rejoindre son mari, sa dévotion, sa folie que le réalisateur met en scène de manière très abrupte. Dans une lumière froide, il joue sur les ombres des hommes qui vivent avec son homme, et laissent les fantômes d’une cour des miracles , hanter ses rêves et ses cauchemars. Un tableau exemplaire de la Russie au XIX -ème L’interprétation de tous les acteurs est parfaite.

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