Synopsis: Dans la famille Bélier, tout le monde est sourd sauf Paula, 16 ans. Elle est une interprète indispensable à ses parents au quotidien, notamment pour l'exploitation de la ferme familiale. Un jour, poussée par son professeur de musique qui lui a découvert un don pour le chant, elle décide de préparer le concours de Radio France. Un choix de vie qui signifierait pour elle l'éloignement de sa famille et un passage inévitable à l'âge adulte.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Meilleur dvd Avril 2015 ( 3 ème )
L’obligation de se fader Michel Sardou à toutes les répétitions de chorale. C’est peut-être la seule chose qui me fait encore tiquer. Encore que … Les arrangements sont plutôt pas mal et les titres retenus, parmi les moins « fantoches » du chanteur.
Après quoi, c’est la claque. L’émotion à tour de bras, le bonheur absolu, et le je ne sais quoi qui vous donne envie d’embrasser votre voisine. C’est une histoire classique et formidable qui parle de l’amour familial et de nos différences. L’un peut-il aller sans l’autre se demande benoîtement Éric Lartigau qui se la joue comédie, tout en prenant le temps de bien ficeler les sentiments. Résultat : l’aventure du cœur nous emmène bien au-delà des clichés qu’un tel sujet pouvait trimballer.
Dans une famille sourde, seule la fille échappe à la malédiction. Paula doit donc orchestrer le quotidien de ses parents et de son frère. Ce qui se passe plutôt bien jusqu’au jour où l’adolescente se sent pousser des ailes. Du côté du cœur, mais aussi de la voix que son professeur de musique remarque, comme étant extraordinaire. L’oiseau s’apprête alors à quitter le nid pour la capitale.
Plus qu’un abandon, pour la famille, c’est un camouflet. Ils ne pourront jamais apprécier son talent. Cris et déchirements dans le silence d’une parole qui ne peut être prononcée. Regards éplorés, et même colériques, le tout passe avec une infinie tendresse, quasiment de la délicatesse de la part d’un réalisateur qui en préambule berçait plutôt dans la gaudriole.
Comme ce coup d’œil amusé sur le marché où le maire en campagne se fait gentiment renvoyer dans ses cordes par le père Bélier ; son handicap est ici un argument, il peut lui dire ses quatre vérités.
C’est un beau portrait que le cinéaste nous propose avec Francois Damiens transfiguré par le rôle, muet, mais tellement signifiant sur un visage si expressif. Karin Viard me semble en abuser :gestes, mimiques et farandole, tout y passe. J’ai par contre beaucoup apprécié Éric Elmosnino en chef de chœur, intransigeant. Langage fleuri, imagé pour le comédien qui se doit de tenir la pose face à de jeunes lycéens.
Louane Emera en fait bien évidemment partie, rôle phare qu’elle assure avec une détermination constante.
A l’image de sa volonté de trouver le ton juste de la chansonnette qui la fera accéder à la maîtrise de Radio France. J’aimerais vous raconter cette dernière demi-heure fabuleuse, mais il faut la vivre, pleinement. La voir et l’entendre comme ceux qui n’entendent pas .A tout cœur.
LES SUPPLEMENTS
- A la découverte des Bélier (24 mn). C’est bien évidemment autour de la langue des signes que ce très bon documentaire axe ses priorités. De nombreuses répétitions et des scènes de tournage en prime.
Les interprètes expliquent comment ils ont travaillé avec les professionnels, une fois l’appréhension des débuts passée. Et on les voit en action. Il y a un face à face d’apprentissage avec Louane assez évident pour comprendre la démarche.
Quelques extraits :
– François Damien .« Comme Christophe Colomb a découvert l’Amérique, moi j’ai découvert la langue des signes, mais je pensais que ça aurait été plus facile, et il a fallu que l’on me remonte les bretelles pour que je m’y mette vraiment. Quand tu as 80 signes à sortir d’un seul coup… »
– Karin Viard. « C’est une expérience forte, inimaginable, un monde dans lequel je me sens très à l’aise, on parle avec des images .Mais en tant qu’actrice, c’est particulier, habituellement c’est la voix qui te guide, alors on a travaillé énormément, je ne m’y attendais pas et avec parfois de l’improvisation ça passait bien ».
–Eric Lartigau. « Le scénario est regardé par la langue des signes, c’est une autre manière de filmer. (…) Lucas il a une sincérité évidente à l’image. »
- Karaoké (6.51 mn). « Je vole », la version finale au conservatoire avec la langue des signes, toujours aussi émouvante et « En chantant », la version piano avec Eric Elmosnino.
Review Overview
Le film
Les bonus
Pour une fois il ne faut pas se fier à la bande annonce qui semblait raconter toute l’histoire. Elle garde pour elle le sel d’un récit extraordinaire, qui parle d’amour familial et de la différence des autres. Avec un réalisateur qui se donne du temps pour bien nous amener au cœur des sentiments multiples qui animent tous les protagonistes de cette folle et belle aventure. François Damiens et Éric Elmosnino m’ont particulièrement enjoué. Le film est formidable, la dernière demi-heure, fabuleuse . Je ne pensais pas adhérer à ce point . Je suis conquis.
Avis bonus
Une rencontre instructive avec l'équipe autour de la langue des signes , et la manière de l'aborder sur le plateau .En prime " Je vole" dans sa version finale
Film formidable dont on pense effectivement à tort qu’il ne nous apprendra pas grand-chose. Bonne nouvelle, le film est beaucoup plus basé sur l’émotion (la vraie, pas celle qui vous fait verser une larme, quoique…) que sur l’humour (même s’il y a des scènes très drôles). Il y a des scènes très fortes et inoubliables de sensibilité, de justesse qui montrent ce qui peut être une vraie famille. Acteurs au top de leur forme, ce film remplit les salles, ce qui est une autre bonne nouvelle.