« La dixième victime » d’Elio Petri. Critique bluray

La fiche du film

Le film : "La Dixi�me victime"

De : Elio Petri

Avec : Marcello Mastroianni, Ursula Andress

Sortie le : 12/07/2017

Distribution : Carlotta Films

Durée : 92 Minutes

Genre : Science fiction, Action, Com�die

Type : Long-m�trage

Meilleur dvd Juillet 2017 ( 4 ème )

Les hommes et les femmes sont autorisés à chasser. D’autres hommes et d’autres femmes… Dix victoires au compteur, et c’est le jackpot . En manque d’argent, Marcello s’attèle à la tâche avec le recul nécessaire à une telle entreprise. On ne laisse pas impunément sur le carreau des innocents qui ne demandent qu’à vivre. Jusqu’au jour où le chasseur devient la victime . C’est la règle de l’alternance. Marcello guette alors sans inquiétude manifeste son tueur qui ne vient pas.

Notre homme n’est pas méfiant ; c’est un joueur qui flirte avec le danger, qui l’apprivoise. Il est vrai que sous les traits d’Ursula Andress les pensées ne sont pas meurtrières. La belle qui au jeu du chasseur-chassé fait fureur, travaille pour le compte d’une publicité qui imagine faire coup double sur la nouvelle cible. Marcello…

Veine réaliste de la science-fiction, cette dystopie donnera au cinéma des œuvres d’anticipation : « 1984 », de G. Orwell, «  Fahrenheit 451 » de François Truffaut, triste célébration de l’autodafé. Petri est tout aussi proche de la vérité quand il met, avec une légèreté de mise en scène irréprochable, dos à dos les humains pour mieux les retourner contre eux.  » The Lobster » de Yorgos Lanthimos, n’a pas encore vu le jour.

Le cinéaste traite les néoréalistes de vulgaires et se moquent sans excès des adorateurs du soleil  qui pleurent au coucher de leur idole. Car Marcello est un gourou, de vraie pacotille, qui use de  pilules lacrymales pour communier avec ses fidèles. Ursula Andress ne serait-elle pas en train d’en tomber amoureuse?

Filmée sous son meilleur profil (quoi que…), les gros plans dévastateurs de Petri n’engagent que l’héroïne dans le combat qu’elle s’apprête à livrer avec sa dixième et dernière victime. Un combat à distance, chacun peaufinant sa stratégie pour mieux piéger l’adversaire .Un jeu de séduction-répulsion assez amusant dont Petri ne semble pas vouloir se défaire, tant il insiste et retourne sept fois sa caméra avant la conclusion.

C’est alors à peu près du n’importe quoi, mais dans la logique d’un récit que l’on ne prend pas vraiment au sérieux. Petri joue plutôt le ton de la comédie que celui de la dramatisation. Une petite pointe de tragédie aurait contribué à l’édification d’une œuvre dont on ne conserve aujourd’hui aucune certitude. Si ce n’est que les hommes sont mortels, et qu’ils participent pleinement à leur déchéance. Vu par Petri, c’est un joli pied de nez.

•  Littérature :  » Les tourmentés » de Lucas Belvaux