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« La demora » de Rodrigo Plà ,critique dvd

Synopsis: Dans son petit appartement, Maria s’occupe seule de ses trois jeunes enfants et de son père Augustin qui perd peu à peu la mémoire. Elle est dépassée, d'autant plus qu'elle travaille chez elle pour une entreprise textile contre une rétribution médiocre. Le jour où l'on refuse à Augustin son entrée en maison de retraite, Maria sombre...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "La Demora (Le retard)"
De : Rodrigo Plà
Avec : Roxana Blanco, Carlos Vallarino, Néstor Guzzini, Jorge Temponi, Andrea Fantoni
Sortie le : 01/07/2014
Distribution : Epicentre Films
Durée : 84 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Des thèmes universels, effectivement, la vieillesse, la maladie qui l’accompagne, l’absence et la famille qui abandonne… Vus d’Uruguay, ils ne font pas exception à une règle de survie qui veut que l’homme avance malgré tout vers sa destinée. Celle d’Augustin n’est pas plus pitoyable qu’une autre, entouré de sa famille qui fait tout ce qu’elle peut pour lui conserver  sa dignité.

Sa fille Maria, et  ses petits enfants, dont l’aînée qui soutient son grand père avec un amour sans borne. Ce sont des gens qui s’aiment nous dit Rodrigo Plà, mais sans un minimum d’aisance la vie est-elle possible interroge-t-il encore à travers le quotidien de cette famille de peu. Petits boulots, peu d’argent, des gamins à élever ,un père à supporter.

On lui pardonne ses frasques, conséquences d’une mémoire défaillante, jusqu’au trop-plein pour Maria qui vire casaque sans trop savoir pourquoi .Je ne vous raconterai pas le poids de la décision qu’elle vient de prendre.Tout le bel ordonnancement de l’humanité entrevue chavire d’un coup d’un seul mais la résistance s’organise.

Le réalisateur y participe, qui ne prend jamais parti, mais habille ses personnages d’un respect égal au cœur d’un monde qui lui aussi se penche sur le sort des plus démunis. La scène du vieil homme attendant sur son banc au pied d’une barre d’immeubles est poignante et rassurante sur l’avenir des hommes.

Bien sûr tout n’est pas forcément rose,  le reste de la famille est aux abonnés absents, l’environnement n’est pas  folichon, mais le réalisme affiché par le réalisateur est à ce prix. Qui donne une part égal à tous et même à cette amourette entraperçue pour Maria, qui ne veut pas la voir , malgré les œillades appuyées de son gamin.

Ce sont bien des gens qui s’aiment et leur union écarte tout pathos, tout manichéisme dans l’enchaînement des événements où le social gangrène les rapports humains. Maria, que joue admirablement bien Roxana Blanco ( prix d’interprétation à Biarritz) , en sera victime, mais nullement consentante .Sa sourde révolte réveillera bien des espoirs dans le cœur des hommes.

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  • Entretien avec le réalisateur (13 mn) . Il s’est déroulé lors d’une rencontre programmée et d’une avant-première en France. Rodrigo Plà explique ainsi que c’est son épouse  qui a lu un article sur des gens abandonnés par leur famille. «  Elle  a voulu comprendre comment cela pouvait arriver, elle a  alors écrit le scénario ».

Pour le choix des comédiens, « le plus dur fut le père, difficile de trouver un acteur de 80 ans. Ce sera le père d’une assistante caméraman qui sera retenu ».

Il développe ensuite tout le fonctionnement du film à travers la personnalité des protagonistes. C’est lumineux, mais pas forcément le plus passionnant. J’ai préféré l’aspect technique autour du son en relation avec les émotions, le ressenti des personnages A voir et à entendre, donc.

Prix du jury œcuménique à Berlin Des thèmes universels, effectivement, la vieillesse, la maladie qui l’accompagne, l’absence et la famille qui abandonne… Vus d’Uruguay, ils ne font pas exception à une règle de survie qui veut que l’homme avance malgré tout vers sa destinée. Celle d’Augustin n’est pas plus pitoyable qu’une autre, entouré de sa famille qui fait tout ce qu’elle peut pour lui conserver  sa dignité. Sa fille Maria, et  ses petits enfants, dont l’aînée qui soutient son grand père avec un amour sans borne. Ce sont des gens qui s’aiment nous dit Rodrigo Plà, mais sans un minimum…

Review Overview

Le film
Le bonus

Quand rien ne va plus, que les éléments se retournent contre vous et que le monde entier semble vous avoir abandonné, il nous reste l’amour dit  le réalisateur uruguayen pour qui la déchéance quelle qu’elle soit (humaine, sociale…) peut alors résister à la fatalité. Tout le monde joue très bien dans ce drame de la vieillesse et du mal-être social, avec bien évidemment une distinction toute particulière pour Roxana Blanco une femme en lutte quotidienne pour que survive sa petite famille. Ce n’est pas un film d'un abord facile, mais sa mise en œuvre demeure très accessible et sensible au spectateur attentionné.

Avis bonus Le point de vue très éclairé du réalisateur...

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