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« La chambre d’à côté » de Pedro Almodovar. Critique cinéma

  •  8 janvier 2025 en salle
  •  1h 47min
  • Comédie dramatiqueDrame
  • Avec Tilda SwintonJulianne MooreJohn Turturro

L’histoire : Ingrid et Martha, amies de longue date, ont débuté leur carrière au sein du même magazine. Lorsqu’Ingrid devient romancière à succès et Martha, reporter de guerre, leurs chemins se séparent. Mais des années plus tard, leurs routes se recroisent dans des circonstances troublantes…

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L’histoire de Martha se résume à peu de mots, et beaucoup de silence. Celui auquel la mort la prépare, face à une maladie incurable et contre laquelle elle ne veut plus se battre. Après de multiples tentatives, et des traitements sans cesse renouvelés, améliorés, expérimentés.

Ce renoncement à la vie programmé, elle le confie aux bons soins de l’une de ses meilleures amies, Ingrid une romancière célèbre qui avait pourtant professionnellement quitté l’environnement de celle qui était devenue, une reporter de guerre, tout aussi connu.

Ingrid et Martha se retrouvent et nouent un pacte singulier, qui tient d’un accompagnement de fin de vie, sur les liens de leur amitié renouvelée.

Dans un lieu paradisiaque,  à une heure de toute civilisation , seule à seule , pour ne plus rien affronter, pour ne plus se battre, mais pour vivre tout simplement.

Une vision quasi abstraite selon Almodovar, qui de l’élégance des premiers échanges amicaux, à la froideur d’un constat clinique sans appel, établit au sein de cette très belle propriété, un modus vivendi élégiaque.

Hopper à ses côtés, de tous les instants, dans ses couleurs, ses poses , ses attentes , inspire une ligne de vie continue, où la mort effectivement n’a pas lieu d’être. Rien qu’une faucheuse occasionnelle qui les ramène à autrefois, à leurs amours conjuguées à la même personne, et puis à Fred (Alex Høgh Andersen), cet homme perdu à jamais dans sa propre guerre.

 

Martha qui l’a aimé, l’a-t-elle cherché dans les combats de feu qu’elle à couvert sur la terre entière ? Un questionnement familial tardif et toujours sans réponse pour sa fille , orpheline d’un père inconnu.

L’histoire de Martha se résume bien à tout son silence. Tilda Swinton le fait résonner de manière incroyable . Quand sa partenaire de combat, Julianne Moore assume avec classe une haute définition de l’amitié . Chez Almodovar, ça demeure toujours une affaire de femmes !

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Le film

Un film sur la fin de vie. Ou bien sur l’amitié. A moins qu’il ne s’agisse d’un regard sur l’absence .Celle d’une mère pour sa fille qui n’a jamais connu son père… Cet homme revenu d’une guerre, plus mort que vivant. La mort est omniprésente chez Almodovar au milieu de tous ces thèmes  qu’il brasse avec froideur et élégance, dans ce renoncement programmé à la vie. Martha a donc fait appel à son ami Ingrid, perdue de vue un temps, et retrouvé au hasard d’une autre rencontre. Elle va l’accompagner dans son désir ultime de partir sans aucune concession aux aléas médicaux. Ne plus rien affronter, ne plus se battre, mais vivre tout simplement. Ce que le cinéaste traduit par une figuration picturale à la Hopper , une ligne de vie continue, où la mort effectivement n’a pas lieu d’être. Tilda Swinton et Julianne Moore l’ignorent dans la superbe de leur interprétation . Pedro Almodovar en fait à nouveau, une affaire de femmes. Emouvante, rayonnante

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