Synopsis: 1939. Léa vit auprès des siens à Montillac, au coeur du vignoble bordelais. La guerre éclate.Léa affronte la débâcle et l'exode sous les bombes, l'occupation nazie, la fragilité des sentiments, la mort. Au mépris de tout danger, elle choisira la résistance contre l'occupant.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
La bicyclette est bleue.Elle l’est un peu, Léa, fleur innocente au milieu de sa jeunesse. Insouciante, romantique, qui va briser son rêve d’adolescente contre la volonté des hommes qui font la guerre. Elle choisit son camp, portée par les événements, mais demeure fidèle à l’homme qu’elle aime, et qui a choisi une autre voie.
C’est un destin marqué par l’Histoire que nous racontait Régine Desforges. Thierry Binisti la met joliment en images. On dit parfois téléfilm avec un zeste de compassion pour dire la pauvreté de la production. Erreur monumentale pour « La bicyclette bleue » qui sur la longueur ( 270 mn ) ne faiblit jamais d’un iota.
Le cinéaste s’appuie avec fidélité sur le roman, mais dévie souvent sa trajectoire pour justement lui donner toutes les caractéristiques du cinéma. Une mise en scène , bien française, dans l’esprit d’un Claude Miller, affranchie de quelques stéréotypes : Binisti filme beaucoup les visages, et les scènes d’amour trouvent ici une grâce peu commune.
L’homme aime aussi beaucoup ses comédiens , qui le lui rendent bien .Les deux tantines sont extraordinaires ( Stéphane Audran et Laurence Février ) et Jean-Claude Brialy, fabuleux en homo de la haute. Laetitia Casta sur laquelle je n’aurais pas parié un euro dans ce rôle, me bluffe plutôt pas mal. Elle tient la distance de la série , qui ne peut s’empêcher de reprendre ici et là des séquences guerrières maintes fois rabachées. Je pense notamment aux scènes de l’exode et de la débâcle , qui m’ont vraiment fait penser à celles de « Jeux interdits ».
Mais la guerre demeure la guerre .On ne peut donc s’empêcher de retrouver des situations similaires ( l’occupation du château par les soldats , la traque des résistants… ) qui bien souvent prennent des tangentes inattendues . Binisti se démarque par un côté franchouillard dans les moments épiques ( le passage du pont de Port-Boulet sous la mitraille ), et un concentré de bonnes idées qui au fil du dénouement tiennent l’élément dramatique , toujours en respect .
Dommage que la musique en fasse alors des tonnes, ronflante, insistante, pour précéder l’événement. Le cinéaste est assez clair dans ses intentions pour ne pas avoir recours à de tels procédés.
Review Overview
Le film
Une folle histoire d’amour, impossible, au cœur des vignobles bordelais et de la seconde guerre mondiale . D’après le best-seller de Régine Desforges , Binisti a suivi les préceptes littéraires en adoptant un ton très personnel qui donne aux personnages une aura singulière. Ainsi portée par les hommes, la réalisation prend la juste mesure de la grande Histoire.
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