Synopsis: Un conducteur de locomotive, Jacques Lantier, qui souffre par intermittence d’une lourde hérédité alcoolique, tombe amoureux de la femme d’un sous-chef de gare, l’aguichante Séverine Toubaud. Il est témoin d’un meurtre commis par le mari de Séverine au cours d’un voyage. Séverine pousse Lantier à se débarrasser de ce mari qu’elle déteste…
La fiche du DVD / Blu-Ray
le film
les bonus
Meilleur dvd Décembre 2013 ( 7 ème )
A mes yeux, pensais-je, un indispensable du cinéma français avec Jean Gabin sans les tics du méchant bougon. En jeune premier, un peu gauche car son histoire est celle d’un atavisme congénital. Il va lui jouer des mauvais tours, et c’est le mélodrame qui se trame quand la jeune épouse du chef de gare s’éprend de lui.
Le jeu de la dame en question, Simone Simon est à cette époque, ampoulé, maladroit. Il devient maintenant ridicule, le temps gommant un style qui jouait alors de l’œillade et de la coquinerie. Son histoire vire au tragique, dans un mélo où la petite poupée devient femme fatale : le traitement de choc lui est tout aussi fatal . Son personnage prend l’eau.
Comme son vis-à-vis semble atteint d’un ralentissement précoce (on a connu Jean Gabin, plus gaillard, même à ses débuts), la confrontation entre les amants désunis n’est pas du meilleur effet. Il faut donc se rabattre sur ce qui demeure un bel exercice de réalisation autour de la machine vapeur que conduit notre héros, avec aplomb et conviction.
Là le personnage fonctionne pleinement, secondé par un chauffeur tout aussi performant. Carette, un comédien qui possède ici un costume à sa mesure. En l’écoutant déblatérer des vérités toutes faites, je me demande s’il n’a pas déteint sur Laspallès.
Tonalité, phrasé, Carette est l’autre atout majeur de cette production ferroviaire qui à ce stade mérite encore d’être noté dans les annales du cinéma français. Les voleurs de plomb étaient déjà d’actualité…
Après quoi, la rengaine que nous chantouille le couple Gabin-Simon est un joli couplet pour chanson réaliste. Mais pas plus… Faut-il alors se rabattre sur le remake, excellent, de Fritz Langs » Désirs Humains » ?
- La mort aux trousses (93 mn). Un long et passionnant documentaire dans lequel plusieurs spécialistes du cinéma, de Renoir… évoquent le personnage, le film, alors que Renoir en personne explique comment le film est arrivé jusqu’à lui.
- Il se dit que Gabin a conduit plusieurs fois le train Paris Le Havre, avant le tournage, ce qu’un professionnel ne croit pas. « Renoir s’arrange avec la réalité », à tel point que quelques années plus tard le cinéaste assurera ne jamais avoir dit ça.
Alors que le couple Carette- Gabin est longuement évoqué, la filmographie de l’acteur de « Pépé le Moko » est disséqué à travers un personnage récurent, « un héros tragique qui va donner ou trouver la mort ; c’est le jouet du destin, ce rôle que Gabin va construire de film en film, la destinée s’acharne sur lui, soit contraint de tuer, ou au contraire poussé au suicide ».
De nombreux témoignages sur Renoir, gentil, démagogue, pas du tout conformiste, pleuvent dans ce documentaire où l’assistant de l’époque, un autre Renoir évoque les prises de vues risquées, sur la locomotive et à l’intérieur des tunnels. A ce sujet il cite le court-métrage de René Clément « Ceux du rail », un hommage au maître, réalisé dix ans plus tard, par un jeune cinéaste…
Review Overview
le film
les bonus
Malgré Renoir et Gabin, ce monument du cinéma a perdu beaucoup de son éclat, à mon sens, par un jeu d’acteurs complètement daté, surtout celui de Simon Simone qui minaude et papillote à rallonge. Il faut alors revoir Carette dont la marque très expressive a peut-être déteint sur quelques humoristes, dont Laspallès…
Reste une réalisation de belle tenue quand il s’agit de caresser la locomotive dans le sens de la réalité sociale, avec des prises de vue parfois complètement inédites.
Avis bonus
Un long et passionnant documentaire dans lequel plusieurs spécialistes du cinéma, de Renoir… évoquent le personnage, le film, alors que Renoir en personne explique comment le film est arrivé jusqu’à lui.
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