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« La belle saison » de Catherine Corsini. Critique cinéma-dvd

Synopsis: 1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s'émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. Lorsque Delphine et Carole se rencontrent, leur histoire d'amour fait basculer leurs vies.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "La Belle saison"
De : Catherine Corsini
Avec : Cécile de France, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky, Kévin Azaïs, Laetitia Dosch
Sortie le : 19 janvier 2016
Distribution : Pyramide Vidéo
Durée : 101 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Le rappel s’avère nécessaire. Le féminisme, c’était donc ça. Et malgré cette douce révolte des années soixante-dix, les choses n’ont guère évolué, insiste Catherine Corsini. Homme-femme même salaire, même droits, même combat, tu parles. Alors femme-femme,même pas question d’y penser, dans ce monde paysan qui décline comme le soleil rasant  les petits monts du Limousin. Les préjugés sont tenaces, le regard , dévastateur.

Carole la parisienne n’en a cure. Elle vient de quitter boulot et amant pour vivre pleinement son homosexualité avec Delphine rencontrée par le plus grand des hasards sur les boulevards de la capitale. Delphine est fille de paysan, et malgré ses envies d’émancipation, c’est dans la ferme familiale qu’elle revient cacher ses amours secrètes.

Delphine a toujours eu cette préférence, Carole l’ignorait. La lutte pour le droit des femmes va souder cet amour, et briser celui de Carole et Manuel, qui n’a plus que des discours à offrir en retour. L’homme à nouveau au cœur du dilemme, comme il l’est, encore plus à vif, au milieu de ces paysans qui parlent dans leur moustache et rient sous cape.

Catherine Corsini ne s’en soucie pas plus, elle aussi, qui  épouse merveilleusement la cause de l’amour, caresse les corps à nu, chauffés au soleil de la campagne. Sans tabou, ni pudeur, à l’image de ce couple du désir et de la liberté, qui flirte à tout vent. C’est parfois drôle, très drôle, et touchant.

 Les idées, les débats ont laissé place à cette union jugée contre nature, mais que la nature rend encore plus innocente. La mère repousse l’évidence. Le père est trop absent, trop malade.

Des réunions, des idées, avant la manif...
Des réunions, des idées, avant la manif…

Un foyer où la jeune parisienne va prêter main forte, jusqu’à l’épuisement, moral et sentimental. C’est la mère qui va mettre le feu aux poudres : Noémie Lvovsky  magnifique dans sa blouse de «  femme de » atteint des sommets dans une interprétation où la peine et l’éclat s’harmonisent.

En accord avec les deux comédiennes Cécile de France et  Izïa Higelin. Si la chanteuse me semblait aller d’elle-même dans ce rôle, j’avoue que je n’aurais pas mis un kopeck sur le profil de Cécile de France. En quittant son registre habituel («  En équilibre » ) la jeune femme explose, solaire et déterminée, assurant une touche inattendue à un talent de plus en plus éclectique.

On rit souvent à leurs aventures, avant que n’éclate le drame comme quand l’amour chavire parce que les autres veulent pas.

Carole avec la mère de son amoureuse, Monique qui pressent mais ne dit encore rien

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec Catherine Corsini et la productrice Elisabeth Perez . « On date le film, mais on n’en est pas à la reconstitution, à la patte d’eph près. Au contraire regardons ce qui nous rapproche de ces années-là, 1970, et ne soyons pas dans la caricature ».

« Pas des figurantes lambda, mais des femmes qui avaient participé à ces mouvements et qui continuaient à défendre leurs idées ».Le travail sur les décors ? «  Je connaissais bien la campagne. (…) l’amour que les paysans portent à leur travail. Alors,  on vivait au rythme de cette campagne ».

L’amour interdit dans cette campagne ? « Cécile avait une liberté pour se promener nue dans la nature, et il fallait profiter de ça .Le film  a été beaucoup écrit pour elle, quelque chose à faire entre le personnage et elle, solide, volontaire… »

« Par contre pour le personnage de Delphine, ça été plus long à définir (…) comme pour le titre qui à l’origine était “Un poisson sans bicyclette”… », allusion semble-t-il à un slogan féministe des années 70 : une femme sans homme c’est comme un …. «  Mais en le testant on a vu que personne ne le connaissait ».

« J’ai eu l’impression en commençant ce film de faire comme pour un premier film. Une grande liberté sur les corps, la nature, j’ai fait ce pari là, ce personnage, radicalement impliqué dans chaque plan, une partie intégrante du projet… ».

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  • Scènes coupées (23.35 mn) . Le film est tellement riche et dense qu’il est difficile de savoir si ces scènes pourraient à nouveau intégrer le montage final. Le plus intéressant peut-être est de voir certaines séquences alternatives (dont la dispute-séparation, pas mal du tout). On a aussi droit à une version longue sur la réunion des paysans à la mairie, sur l’achat du matériel. Une version qui met vraiment en valeur la sous-représentation féminine dans le monde agricole, alors que l’on voit les trois femmes ensuite à l’ouvrage.

Meilleur dvd du mois de Janvier 2016 ( 2 ème )  Le rappel s’avère nécessaire. Le féminisme, c’était donc ça. Et malgré cette douce révolte des années soixante-dix, les choses n’ont guère évolué, insiste Catherine Corsini. Homme-femme même salaire, même droits, même combat, tu parles. Alors femme-femme,même pas question d’y penser, dans ce monde paysan qui décline comme le soleil rasant  les petits monts du Limousin. Les préjugés sont tenaces, le regard , dévastateur. Carole la parisienne n’en a cure. Elle vient de quitter boulot et amant pour vivre pleinement son homosexualité avec Delphine rencontrée par le plus grand des hasards sur…

Review Overview

Le film
Les bonus

Dans les années soixante-dix, les femmes ont pris le pavé pour revendiquer le droit de vivre comme des femmes, à l’égal des hommes. Une revendication qui aujourd’hui mérite semble-t-il de reprendre la voie de la contestation, ce que rappelle Catherine Corsini en axant son propos sur l’amour lesbien. Contre les idées de l’époque et les préjugés (notamment dans le monde paysan où se déroulent de nombreuses séquences), deux femmes vont s’aimer. Cécile de France et  Izïa Higelin sont absolument pleines de vie et d’amour, et de drôlerie aussi, pour ces deux personnages que la réalisatrice épouse merveilleusement bien. Elle caresse les corps à nu, chauffés au soleil de la campagne. Sans tabou, ni pudeur. Noémie Lvovsky dans le rôle de la mère est magnifique.

Avis bonus Un entretien un peu décousu, mais quand même intéressant et de nombreuses scènes coupées, passionnantes.

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11 Commentaires

  1. Très bon film qui donne de l’énergie, d’accord avec tout ce qui est dit plus haut. Je pense que le film prend vraiment son envol après un tiers du film traitant de la lutte des femmes au début des années 70 et on constate que plus de 40 après il reste beaucoup à régler sur l’égalité femme-homme.
    C’est avant tout une magnifique histoire d’amour, l’homosexualité féminine est ici joyeuse et tendre si on la compare à « Adèle », ce qui n’empêche pas d’aborder les problèmes posés (surtout à la campagne). L’opposition de style entre la blonde, pétulante et parisienne Cécile de France (très convaincante) et la brune, réservée et paysanne Izia Higelin (excellente) est une vraie réussite.
    Noémie Lvovsky est elle aussi parfaite en taiseuse qui se lâche.
    Le film est finalement très intemporel et il faut ajouter qu’on y rit souvent. On a la confirmation d’une vraie cinéaste avec de très beaux moments de cinéma (la Creuse est magnifiquement filmée et la scène de séparation sur le quai, bien qu’attendue est totalement crédible). Enfin, les 2 morceaux de Janis Joplin sont un vrai plus.
    Personnellement c’est un film 4 étoiles.

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