Synopsis: Kingsman, l’élite du renseignement britannique recrute un nouvel agent secret .Il doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L'un d'eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne. Parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l'esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie?
La fiche du Blu-Ray
Le film
Les bonus
C‘est quoi ce film ? Une parodie, un salmigondis, un pastiche … Je n’en vois pas l’intérêt, je n’en saisis pas le sens, un bon vieux James Bond dans un copié-collé, à la rigueur et encore. Autant regarder l’original.
Le fond est conforme aux fondamentaux du film d’espionnage à la Ian Fleming : un méchant très puissant s’apprête à dominer le monde que le gentil serviteur de Sa Majesté va vouloir sauver. Détail inédit sur la technologie du moment, le processus de destruction est une carte Sim sur laquelle intervient le gros bonnet.
Après quoi, les quatre scénaristes dont les deux auteurs de la BD « The Secret Service » font feu de tout bois pour imaginer que des apprenti-espions s’apprêtent à prendre la relève de leurs aînés. L’apprentissage parodique amuse un instant, mais tourne très vite en rond devant l’absence d’un véritable contenu.
A la place, un ramassis de clichés dans une mise en scène fourre-tout qui fait la nique aux bons principes du divertissement. Il est amusant de voir la manière dont on peut se moquer des dirigeants d’Apple ou comment les grands de ce monde sont si petits quand on peut les corrompre.
A part ça, les vieux de la vieille s’enfilent des doses de whisky de contrebandiers, et nos scénaristes en peine de saillies rigolotes reviennent à des considérations plus terre à terre.
Leur écriture s’en ressent, au point d’en oublier semble-t-il ce qui à l’origine n’était que frivolité, pour figer une caricature du film d’espionnage. Seul, le final grandiose et pétaradant s’accorde avec les codes du moment. L’ombre de Jason Bourne cette fois plane sur les ébats dans un grand déballage de furie et de feu d’artifice.
C’est tout à fait parfait, planifié et sans surprise. Même Colin Firth s’applique à ne pas trop dépasser les bornes. A l’image de Michael Caine en patron vétéran du gang des Kingsman auprès de qui je m’attendais à voir apparaitre la brave Judi Dench .Mais l’imagination a ses limites, que seul, le personnage de Samuel L. Jackson parvient à dépasser :un méchant décomplexé de tous ses prédécesseurs ,iconoclaste à souhait. La parodie incarnée. Enfin!
LES SUPPLEMENTS
Il y a de quoi satisfaire les fans du genre, et les autres même si les commentaires sont très rapides, et les sous-titres du même acabit. Ca va souvent très vite, et c’est dommage car il y a vraiment…
- La formation d’un super espion. Un chapitre à l’image des autres, très bavard au milieu de scènes de tournage qui vous filent entre les doigts.
« Il y avait une faille à explorer » dit le réalisateur, « tout était trop sérieux dans le genre espionnage (…) ce film est une lettre d’amour post modern au film d’espion ». Les sous titres sont parfois illisibles, particulièrement quand ils sont sur des planches de BD. « L’humanité détruit la planète, c’est l’idée de base du scénario et c’est le méchant qui détient cette vérité, mais sa solution n’est pas la bonne ».
Chacun donne alors son point de vue sur l’histoire et parle ensuite des personnages, un grand classique du making of à l’américaine. Colin Firth est le centre des commentaires, (merveilleux de travailler avec lui, vous pensez bien), mais tout ce que raconte le jeune Taron Egerton est empreint d’un dynamisme, et presque de naïveté, c’est assez touchant : en réalité il découvre vraiment ce qu’est le monde du cinéma. Et jouez avec Colin Firth, c’est son mentor, quel bonheur, surtout qu’il ne découvre le nom de son partenaire qu’au dernier moment.
Mais d’ailleurs chacun à son mentor, pour Colin Firth c’est Michael Caine…
- Héros et voyous. Sur les scènes de tournage, on voit vraiment la manière dont travaille le réalisateur. « Il n’a pas peur de nous mettre au défi » assure le méchant Samuel L. Jackson, tandis que Mark Hamill trouve « rassurant de prendre sa main et de se laisser guider ».
Un volet sur le montage est particulièrement passionnant en compagnie d’Eddie Hamilton qui explique notamment pourquoi il aime assister à certaines scènes, comme celle de la bagarre dans le pub. « Et ce qui est super avec Matthew Vaughn c’est que le film est financé indépendamment , la Fox achète une fois l’ensemble terminé , ils lui font confiance, on sait alors qu’on a une vision plus ou moins non diluée du réalisateur, ses choix sont délibérés ».
- Les armes et les gadgets. Ou le sens du détail et de la précision qui semblent animer le réalisateur. On passe alors du fameux stylo que Churchill possédait, au parapluie pistolet, jusqu’à la prothèse de la Gazelle (Sofia Boutella )
Les costumes, 100% britanniques, « fait pour s’adapter à toutes les situations, même les plus périlleuses, ça demande beaucoup de techniques » dit la costumière Arianne Phillips. « La grande tradition du textile britannique que je voulais montrer ».
- Un montage choc. On parle surtout du côté physique, des cascades, de la boxe thaïlandaise, du travail avec des câbles (mais ça passe toujours très vite, oh la la …) .Les répétitions en studio, le travail des doubles, le monteur sur la scène de la bagarre du pub, le secret d’un saut périlleux à l’envers…
La scène du dortoir qui se remplit d’eau, c’est une longue et magnifique séquence de ces bonus. Le plus mauvais souvenir du réalisateur, aussi « rien ne fonctionnait comme on l’avait prévu, le son était inaudible, deux caméras ont été détruites … »
Taron Egerton « je m’attendais à voir arriver un cascadeur aquatique pour faire le sale boulot, mais non, il a fallu nous débrouiller avec nos combinaisons, nos tuyaux qui nous permettaient de respirer… La semaine et demie la plus difficile de ma vie ».
Résultat : « on pensait tourner en 4 jours, et il en faudra 11 au total. J’ai tout réécrit, c’était bien plus compliqué que prévu ».
La BD qui inspira le film .Un sujet aussi classique que sympathique, où dessinateurs et scénaristes s’accordent sur le fait de « mettre en avant le côté anglais du projet, pour une fois que ça ne se passait pas aux USA. »
Review Overview
Le film
Les bonus
Du bruit, de la fureur et des clins d’œil à quelques références du film d’espionnage léger (plus Ian Fleming que John Le Carré) pour cette pseudo-parodie d’un genre tellement dévoyé qu’il se regarde rire tout seul. Pour le pastiche on repassera, la mesure de la rigolade s’arrêtant là où la caricature file un mauvais coton. Mais à mon sens rien ne fonctionne dans ce salmigondis de banalités cinématographiques, malgré un casting très honorable Colin Firth, Samuel L.Jackson ou Michael Caine qui attend vainement que Judi Dench vienne lui faire un petit coucou. Histoire de pousser la parodie …
Avis bonus
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