Synopsis: Katie, jeune femme du sud-ouest américain rêve d'une nouvelle vie à San Francisco. Elle vit ses premières amours et se révèle d’une honnêteté désarmante. Son empathie compulsive envers les autres fait d’elle une proie facile. Sa ténacité et sa jeunesse seront mises à l'épreuve par ceux qu'elle aime le plus au monde
La fiche du film
le film
Elle habite au pays du paradoxe où son sourire d’ange effleure à peine la méchanceté du monde. Une fois son service de barmaid terminé, des clients lui proposent gentiment de la ramener chez elle. Un voisin, un policier… Un sésame pour un amour tarifé dont elle ne tire aucune satisfaction.
Sinon celle de pouvoir économiser afin de quitter son patelin perdu pour San Francisco. Tout en laissant une partie du magot à sa mère. Dilettante et inconstante (Mireille Enos) elle vit dans un bungalow où des hommes la rejoignent. Les deux femmes s’entendent bien parce que Katie le veut bien.
C’est sa nature d’être bonne, toujours prête à rendre service et à faire plaisir. A ce stade des confidences, le portrait de Katie par Olivia Cooke est déjà suffisamment beau pour que le film soit réussi.
Le réalisateur joue sur une lumière tendre et joliment colorée au milieu des hommes qui la guettent. Eux aussi bercés par cette atmosphère ouatée qu’un gros balaise de routier ( excellent James Belushi ) peut caresser quand la belle le quitte en lui faisant promettre de garder son sourire. Des personnes bienveillantes, Katie en cotoie. Sa patronne du bistrot est à tomber par terre… ( Mary Steenburgen, très, très bien !)
Katie est lumineuse, mais Bruno peine à la voir. Elle use pourtant cette fois de son charme et le drague avec une insistance amusée.
Le jeune homme ( Christopher Abbott ), nouveau venu dans le garage automobile sort de prison. Il n’est guère expansif et ne sourit jamais. Katie l’aime à la folie, prête, lui dit-elle à se donner comme il l’entend. Un beau couple se forme quand les méchantes langues se délient.
Celles que Katie a toujours repoussées et qui alimentent les rumeurs les plus détestables. Bruno ne voulait pas voir, savoir ou ne comprenait pas, mais le mal est fait.
Katie n’est pas une pute, mais elle baise pour de l’argent, reconnait-elle, toujours aussi candide. Elle va arrêter, ils vont partir, quand la machine s’emballe. Un drame sans effusion, intense qui désespère le spectateur de la voir ainsi s’enfoncer dans le malheur, elle, faite pour le bonheur qui s’affiche encore dans ce sourire qui n’arrête plus de nous hanter.
La dernière image portée par Olivia Cooke, décidément craquante.
le film
J’ai eu un peu de mal à cerner la personnalité de cette héroïne que le cinéma ne montre quasiment jamais. Une jeune et jolie femme, d’une gentillesse absolue, au sourire d’ange, qui pour réaliser son rêve d’évasion vers San Francisco se prostitue après son travail, avec des hommes de connaissance. Le policier du coin, un consommateur, un routier paternel et prévoyant… Katie ne fréquente que ceux qu’elle a choisis, désespérant certains, rendant fous et jaloux quelques autres. Le mal est là et il va la détruire patiemment quand elle croit avoir trouvé le grand amour, à qui elle promet tout. Le portrait de Katie par Olivia Cooke est déjà suffisamment beau pour que le film soit réussi. Le réalisateur-scénariste Wayne Roberts y ajoute un supplément d’âme tout aussi discret, mais d’une tendresse et d’une humanité absolue.