Synopsis: A la suite d'une fusillade dans la Zone Commune de Sécurité (Joint Security Area) entre les deux Corée, deux soldats nord-coréens sont retrouvés morts. Afin que la situation ne dégénère pas, une jeune enquêtrice suisse, d’origine coréenne, est chargée de mener les auditions des soldats qui étaient en poste... Elle se rend vite compte que les divers témoignages rendent l’enquête impossible…
La fiche du film
le film
2001,Grand Prix du jury du festival du film asiatique de Deauville. –
- D’après « DMZ » de Park Sang-yun ( 1994 )
Ce film a remporté un énorme succès, il y a vingt ans, en Corée du Sud. Je le découvre alors d’autant plus stupéfait qu’il ne m’a pas fait grand effet. Il m’a été difficile au début d’en comprendre les tenants et les aboutissants . Ce n’est qu’au fil des flash-backs qui l’émaillent et d’un final synthétique que je retrouve un peu mes petits égarés dans cette histoire de fraternisation.
Plus qu’une frontière entre le Nord et le Sud de la Corée, une ligne de démarcation militaire symbolise le no man’s land dans lequel s’aventurent par accident deux soldats sud-coréens. Après l’inévitable face à face avec l’ennemi, le duo accepte d’accompagner les gardes nord-coréens dans leur poste de surveillance.
Le début d’une connivence qui s’affirme dans la clandestinité de rapports assez confus, voire ambigus. La mise en scène de Park Chan-Wook ne facilite pas toujours la compréhension de ces rencontres pacifiques au cours desquelles les belligérants apaisés fixent sans le savoir les futurs enjeux d’une éventuelle réconciliation.
Mais l’intrusion d’une tierce personne bouleverse le bel ordonnancement . Une fusillade laisse quelques morts sur le carreau. Une déléguée suisse, des Nations Unies, d’origine coréenne est envoyée illico presto pour enquêter. Un choix identitaire plus scénaristique qu’historique, me semble-t-il.
La jeune femme doit déterminer ce qui s’est réellement passé, afin d’évaluer le degré de responsabilité des uns et des autres. Une démarche assez brouillonne dans laquelle je me suis souvent pris les pieds. Qui était qui et qui faisait quoi, je me le suis souvent demandé !
Une fois l’horizon éclairci, la direction d’acteurs plutôt naïve confère au récit une vision simpliste pour un sujet d’une gravité patente. Park Chan-Wook effleure la réalité d’hier et d’aujourd’hui sur un terrain aux sables constamment mouvants. Ce que Kim Ki-Duk réalisait pleinement l’an passé avec « Entre deux rives ».
L’humanité du film réside dans cette attente pour ces jeunes gens, prisonniers d’un système qu’ils tentent à leur façon de contourner. Avant qui sait de lui donner son vrai visage, celui de la réconciliation.
le film
Le conflit coréen avait donné il y a vingt ans ce film qui ressort aujourd’hui sur nos écrans, dans les eaux troubles d’un cinéma qui s’affirme tranquillement. Les collègues de Park Chan-Wook ont diversifié le panorama cinématographique pour sortir des sentiers battus par sa violence coutumière (« Company Man » de Lim Sang-yoon, « J’ai rencontré le diable » de Kim Jee-Woon…) .Le cinéma coréen s’affirme aujourd’hui sur un plan véritablement créatif , même dans l’engagement politique de Kim Ki-duk qui l’an passé avec « Entre deux rives » posait à mon avis de vraies questions sur le problème coréen que Park Chan-Wook aborde ici de manière simpliste et confuse. Sur une technique irréprochable, il effleure un sujet d’une gravité patente, autour d’un incident sur des postes de garde d’une ligne de démarcation. Les Nations Unies dépêchent une jeune inspectrice suisse, d’origine coréenne, afin d’éviter l’embrasement. Elle comprend qu’elle ne saura jamais réellement ce qui s’est passé ce jour là entre les deux Corée. Et Park Chan-Wook ne nous facilite pas la tâche …
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