LES SUPPLEMENTS ( Blu-ray)
Avec ceux du DVD ( lire en cliquant sur ce lien ), trois chapitres supplémentaires.
- HR Giger, magicien de l’art fantastique. Pour « Dune », il avait conçu l’environnement des Harkonnen.Les travaux conceptuels qui en résultent sont toujours visibles dans ses livres. On le retrouve ici dans son musée et le fameux café peuplé de ses œuvres, du tabouret au lampadaire ( vidéo ). Personnellement je n’irais pas boire un verre dans cet antre où le propriétaire raconte son itinéraire « il m’arrive souvent de visualiser dans mon esprit des images totalement démentes. Ce ne sont pas des rêves, mais plutôt des tags. Une structure souvent compliquée qui ressemble à une architecture de l’âme ».
Giger s’est installé au cœur de sa Suisse natale et le paysage de montagnes et de neige contraste effectivement avec son travail comme il le remarque lui-même. « Une œuvre que certains trouvent dérangeante, je ne sais pas pourquoi » dit encore cet heureux détenteur d’un Oscar obtenu pour les effets visuels d’Alien.
- Scènes coupées. Elles sont nombreuses et poursuivent l’enchantement du documentaire autour bien souvent de Seydoux et Jodorowsky, à différentes étapes de leur vie. Il est marrant par exemple de les revoir quand ils évoquent le coût des droits d’auteur du roman « Dune ». Jodorowsky parle de 7.000 dollars, quand l’intéressé évoque plutôt 100.000 dollars.
Ils se congratulent d’avoir fait « un film unique, intérieur » mais le réalisateur regrette que Charlotte Rampling n’ait pas accepté de jouer le rôle qu’il lui proposait. « Elle n’a rien compris et a refusé uniquement parce qu’une scène représentait un millier de soldats en train de déféquer ».
- Un livre exclusif propose des documents d’archive, des textes d’Alejandro Jodorowsky, H.R. Giger… et les dessins de 20 artistes internationaux conçus spécialement pour cette édition.
Alejandro Jodorowsky est très clair « Je ne voulais pas respecter le roman, je voulais le recréer. Pour moi, « Dune » n’appartenait pas à Herbert ainsi que « Don Quichotte » n’appartenait pas à Cervantes, ni « Œdipe » à Eschyle ». Une entrée en matière de ce bouquin passionnant dans lequel les anecdotes ne manquent pas, les paris fous non plus. « Je voulais braver dans le Sahara, les chaleurs torrides et la sécheresse pour obtenir de véritables paysages lunaires. Le gouvernement algérien était très intéressé par le projet. »
Plus surprenant peut-être, ce chapitre consacré à la réponse que fit le cinéaste à Frank Herbert. À l’occasion du tournage de « Dune » par David Lynch, la revue « L’Écran Fantastique » ouvre ses colonnes à l’auteur du roman. Offensé par certains propos, Jodorowsky lui répond. Il le traite d’ingrat, parce que dit-il la superproduction « la plus chère du cinéma de l’histoire du cinéma » a voulu écraser « ma fourmi-projet ». « Pourquoi vous donnez-vous la peine de démolir mon scénario ? Quelque chose quand même doit vous tracasser. Je vais vous rafraîchir la mémoire… ». Quatre pages à l’écriture bien serrée suivent. Ça vaut le détour.
A l’image des propos qu’il tient, mais sur un autre ton cette fois au sujet du travail de Chris Foss, le dessinateur des navires spatiaux. Les engins reproduits en couleur fournissent une preuve éclatante d’un art qui malheureusement n’aura pas eu la chance cette fois de rencontrer le cinéaste.
Dans « Maudite planète ! 40 ans d’alunissages ratés » Mathieu Col évoque aussi les autres projets avortés autour du roman d’Herbert. « Si le projet d’Alejandro Jodorowsky est le plus connu, à juste titre car le plus fou et le plus avancé, Dune a été le fantasme de producteurs à trois autres reprises depuis le début des années 70. »
Les bonus BR
Avis bonus HR Giger nous dévoile son musée et des scènes coupées nous donnent encore bien du bonheur
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